Le mur païen de Mont Sainte-Odile 

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Voici un extrait de la page du site Internet Wikipédia décrivant ce monument :

« Description

Le mur païen est une enceinte d'une longueur totale de onze kilomètres faisant le tour du plateau du mont Sainte-Odile. Formé d'environ 300 000 blocs cyclopéens, il fait entre 1,60 m et 1,80 m de large et peut atteindre trois mètres de hauteur.

Histoire ancienne

À l'époque celtique, la montagne s'appelle Altitona, la “montagne haute”. C'est un lieu de culte celte. Proto-Celtes, Celtes, Romains et Alamans construisent une forteresse au sommet. Les origines du mur païen sont longtemps restées obscures et controversées, tenant plus des contes et légendes que de faits historiques incontestables. Le qualificatif de “païen” lui a été donné par Léon IX.

La construction en appareil cyclopéen aux blocs liés par des tenons en bois, à double queue d'aronde, a suscité bien des interrogations. On estimait que le mur avait été érigé à l'époque proto-celtique ou celtique, c'est-à-dire entre l'an 1000 et l'an 100 environ avant notre ère. Par contre, deux grandes campagnes de restauration étaient connues, au IVe et au Xe siècle de notre ère.

Les chercheurs n'ont pu définir s'il s'agissait d'une enceinte défensive ou d'une enceinte cultuelle, et sa période de construction n'a pu être définie que récemment. Des analyses dendrochronologiques réalisées sur les tenons en bois, prélevés au XIXe siècle sur le mur, ont permis de le dater non plus du IIe siècle av. J.-C., voire d'une époque beaucoup plus ancienne (âge du bronze), mais beaucoup plus tardivement, du VIIe siècle. Vingt-deux des quarante-six échantillons analysés ont pu être datés et contre toute attente, les bois employés se sont avérés tous avoir été abattus et utilisés entre les années 675 et 681. Ces datations laissaient donc supposer que le mur païen avait été construit à l’époque mérovingienne, dans le dernier tiers du VIIe siècle, ou qu’il avait tout au moins subi une importante phase de réfection à cette période, portant sur la section de près de deux kilomètres de long qui a livré les tenons.
»

Nous ne ferons que peu de commentaires sur ce texte, ainsi que sur ce monument que nous n'avons pas visité et que nous connaissons fort mal. Si nous avons choisi de le présenter, c'est en premier lieu à cause de la datation qui est ici avancée avec de solides arguments : le VIIe siècle. Notons toutefois que cette datation s'appuie sur l'analyse de tenons en bois collectés sur une section de 2 km. Comme le laisse entendre le texte, il est possible que ce monument ait « subi une importante phase de réfection à cette période ». Ce qui signifie qu'il serait antérieur au VIIe siècle. Ajoutons à cela que si ce monument a servi de fortification (ce qui n'est pas prouvé), il a très certainement subi des modifications au cours du temps. Les ouvrages fortifiés font partie des constructions qui subissent le plus de transformations au cours du temps. Élevés à la hâte en période de guerre, ils sont démantelés en temps de paix.

Remarquons aussi que cet ouvrage n'est pas le seul. Il existe un autre « mur païen » en Alsace, au château de Frankenbourg. Mais, bien que les assemblages en tenons soient comparables à ceux du Mont Saint-Odile, la datation est différente (période celte).

Nous pensons que ce type de monument pose question : par sa taille (pourquoi est-il si grand ?), par son utilisation (militaire ? cultuelle ?), par sa rareté (pourquoi ici et pas ailleurs ?).


Datation envisagée pour le mur païen de Mont Sainte-Odile : an 700 avec un écart de 200 ans.