Les vestiges d'édifices cultuels de Nesactium 

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Nous n'avons pas visité ce site archéologique. La plupart des images de cette page sont extraites de galeries d'Internet.


Les fouilles de Nesactium

La vue par satellite de l'image 1 fait apparaître deux zones de fouilles : en haut et à droite, les deux basiliques paléochrétiennes reconnaissables grâce à leurs absides semi-circulaires ; en bas et à gauche, le groupe formé par les trois temples.


Les deux basiliques paléochrétiennes (images 2, 3, 4 et 5)

La page du site Internet Wikipédia consacrée à ce site archéologique nous apprend ceci :

« Les basiliques couvertes de Nesactium

À Nesactium, excepté des vestiges préhistoriques et romains, on a préservé aussi le complexe paléochrétien du Ve siècle, situé dans la partie nord de la colonie. Il s'agit de la dernière couche de Nesactium, c'est pourquoi elle a été aussi bien préservée et conservée et aujourd’hui on peut encore voir les doubles basiliques.
L'entrée principale du complexe était du coté du Forum, on entrait dans le narthex, un long couloir qui reliait et menait dans les deux églises, ainsi que dans les pièces supplémentaires. Les doubles basiliques étaient de tailles différentes, toutes deux avaient des absides inscrites. La basilique nord était plus petite et plus ancienne, les bords extérieurs ont été renforcés par des pilastres et décorés avec des niches peu profondes qui, en plus de décorer les murs longitudinaux, encadraient aussi la porte d'entrée. Juste à coté de l'abside, se trouvait une chaire sacerdotale, tandis que dans le sanctuaire, on été retrouvés les vestiges d'un plancher surélevé, d'une mosaïque au sol et d'une boîte vide pour les reliques. Le long du mur nord de la salle principale, s'étendaient trois pièces qui ont été utilisées comme un baptistère, un bassin et un consignatorium
(sacrement de la confirmation). Le baptistère était rectangulaire et relié aux deux pièces latérales, mais pas avec l'église. Le long du mur sud se trouvaient également trois pièces, deux d'entre elles étaient des chapelles sépulcrales, la troisième un diaconicum, lieu pour le stockage des objets de l'église. Comme la basilique nord, la basilique sud, plus grande, avait une chaire sacerdotale dans l'abside. Mais l'abside a été déplacée vers le sud et l'entrée principale et l'abside n'était par la suite plus dans le même axe. Ses murs étaient composés de corniches et de pilastres, avec une entrée sur le côté ouest, tandis que le mur nord est fermé avec une série de pièces additionnelles. Il semble que la basilique était à trois nefs ou a été reconstruite de cette façon-là. On suppose que la plus grande église était dédiée à Sainte-Marie et qu'elle était utilisée pour des rituels quotidiens, tandis que l'église plus petite servait pour le rassemblement des membres du clergé et pour la christianisation des fidèles. Elle a été dédiée à Saint-Thomas-l'Apôtre. Les basiliques doubles ont des traces de destruction violente et d'incendies qui datent du début du VIIe siècle, puisque il n'y a aucune trace des ornements entrelacés qui étaient la caractéristique des périodes antérieures. »


Les trois temples romains
(images 6,7, 8, 9)

Hormis les images indiquées ci-dessus, nous n'avons pas d'information sur ces temples.


Commentaires généraux

On constate tout d'abord une grande similitude entre cette distribution de monuments et celle de Pula. À Pula, il y avait comme ici trois temples accolés parallèles entre eux. Il y avait non loin de ces trois temples, tout comme ici, la cathédrale dédiée à Sainte Marie et une église dédiée à Saint Thomas. Certes, il peut y avoir des coïncidences fortuites. En ce qui concerne les trois temples accolés, nous ne connaissons pas d'autres exemples que ces deux-là. Par contre, nous connaissons d'autres exemples d'églises accolées en Italie du Sud. Comme le commentaire du texte ci-dessus, nous pensons que la présence de ces deux églises devait être liée à une liturgie spécifique adaptée à certaines pratiques religieuses ou certains auditoires. Nous pensons que durant les premiers siècles de l'ère chrétienne, les communautés pouvaient être cloisonnées.

Nous constatons la présence à l'intérieur de chaque sanctuaire d'église, d'un synthronon. Le mot est nouveau pour nous. Nous l'avons découvert en étudiant la basilique pré-euphrasienne de Poreč. Le synthronon serait la construction en gradins à plan semi-circulaire, située au centre de l'abside rectangulaire de chacune des deux églises. Les gradins étaient occupés par les prêtres. Au centre et en haut, il y avait le siège de l'évêque. Il faut comprendre que l'évêque était non seulement chargé des affaires religieuses de son diocèse, mais aussi des affaires civiles. C'est lui qui rendait la justice.

L'existence de ces  synthronons en Croatie nous incite à poser la question : y en a-t-il eu en d'autres endroits de l'empire romain ? Si nous posons la. question, c'est parce que nous avons quelques doutes concernant des absides semi-circulaires situées à l'intérieur de plus grandes absides (Volubilis/Maroc, Alet/Aude/Occitanie/France).

N.B. La dernière phrase du texte ci-dessus Les basiliques couvertes de Nesactium, « Les basiliques doubles ont des traces de destruction violente et d'incendies qui datent du début du VIIe siècle, puisque il n'y a aucune trace des ornements entrelacés qui étaient la caractéristique des périodes antérieures. » est difficilement compréhensible. Comment se fait-il en effet qu'il n'y ait au début du VIIe siècle aucune trace des ornements entrelacées caractéristiques des périodes antérieures, ce qui justifierait selon l'auteur la datation du VIIe siècle. Le texte est d'autant plus incompréhensible que l'autre nom des « ornements entrelacés » est « les entrelacs carolingiens » qui sont donc postérieurs au VIIe siècle. En fait, nous pensons qu'il y a eu erreur de traduction avec confusion des mots «  antérieures » et «  postérieures ». Il faut donc relire ainsi la phrase ci-dessus : « Les basiliques doubles ont des traces de destruction violente et d'incendies qui datent du début du VIIe siècle, puisque il n'y a aucune trace des ornements entrelacés qui étaient la caractéristique des périodes postérieures. ».


Datation envisagée pour les églises paléochrétiennes de Nesactium : an 425 avec un écart de 100 ans.