Le Saint-Sépulcre au couvent des Capucins de Eichstätt
Nous n'avons pas visité cette église.
Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages
d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries
d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier
abondamment consulté le site Internet http
: //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous
sont extraites de ce site Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« À
l'est de la ville épiscopale d'Eichstätt, des bénédictins
d'Irlande appelés “moines écossais” s'installent hors des
murs de la ville, fondent un prieuré, un hôpital et
soignent les pèlerins de passage, notamment de leur pays
d'origine. L'abbaye, sœur de l'abbaye Saint-Jacques de
Ratisbonne, est mentionnée pour la première fois en 1166
quand le doyen Walbrun von Rieshofen érige une réplique du
Saint-Sépulcre vénéré à Jérusalem et fait ériger une
église ronde autour de la Sainte-Croix. En 1194, elle est
consacrée par l'évêque d'Eichstätt, Otton. Le
Schottenstift a une existence plutôt médiocre à partir du
XIVe siècle et disparaît au XVe
siècle en raison d'un revenu insuffisant et du manque de
jeunes. [...] »
Commentaires
Au cours d'une première approche, la construction à plan
circulaire (image 3)
insérée dans une autre construction (images
2 et 3) nous a semblé romane et donc appartenant au
deuxième millénaire. En conséquence, elle ne devait pas être
insérée dans notre étude d'édifices du premier millénaire.
Cependant, nous avons estimé importante la référence au
Saint-Sépulcre de Jérusalem. Plusieurs églises étudiées dans
ce site Internet sont dédiées au Saint-Sépulcre. Il en est
ainsi, par exemple, de celle de Neuvy-Saint-Sépulchre. Nous
avons estimé que bon nombre de ces églises devaient être
antérieures à l'an mille. Pour ces églises, à plan
circulaire, une explication revenait fréquemment : un riche
seigneur, de retour de Jérusalem, avait décidé de faire
construire une église à l'image du Saint-Sépulcre de
Jérusalem. L'explication, apparemment plausible, ne pouvait
pas tenir car l'architecture de ces églises ne correspondait
à celle envisagée pour le dôme du Saint-Sépulcre. Notre idée
a été la suivante : cette explication avait été inventée
pour justifier la rotondité de l'église. On était passé
insensiblement de « Probablement, l'église a été construite
à l'image du Saint-Sépulcre » à « À coup sûr, un pèlerin
venu de Jérusalem a érigé une réplique du Saint-Sépulcre
vénéré à Jérusalem ».
Dans le cas présent, on retrouve le ton affirmatif dans la
phrase « ...en
1166...le
doyen Walbrun von Rieshofen érige une réplique du
Saint-Sépulcre vénéré à Jérusalem... ».
Il est cependant probable que le texte de 1166 est un texte
authentique et, en conséquence, l'hypothèse que cette
construction date de cette période est fortement
envisageable. En tout cas, l'appareil de pierres très soigné
nous semble remonter au XIIe siècle.
Cependant, l'architecture de cet édifice ne s'apparente pas
à celle que l'on connaît du dôme du Saint-Sépulcre, ni même
de la petite construction appelée « édicule » située à
l'intérieur du dôme du Saint-Sépulcre.
Dans tous les cas, l'étude de cette construction ne modifie
pas ce que nous avons écrit sur les constructions
précédentes dédiées au Saint-Sépulcre. Elles témoigneraient
plutôt d'une dévotion nouvelle vis-à-vis du Saint-Sépulcre
de Jérusalem. D'une part, les titulaires d'églises rondes
anciennes auraient voulu comparer leurs édifices au
Saint-Sépulcre. D'autre part, le constructeur d'un nouvel
édifice qu'était probablement le doyen Walbrun von Rieshofen
a voulu édifier une sorte de crypte à l'image de l'édicule
du Saint-Sépulcre.
Datation
envisagée pour le Saint-Sépulcre du couvent des
Capucins de Eichstätt : an 1150 avec un écart de 50 ans.
Ajout le 29 novembre 2023
Après avoir étudié la collégiale Saint-Cyriaque de Gernrode, nous apportons les rectifications suivantes en ce qui concerne la chapelle du Saint-Sépulcre d'Eichstätt.
Il faut tout d'abord savoir qu'à l'intérieur de la collégiale Saint-Cyriaque de Gernrode, il y a un petit monument à plan rectangulaire appelé le Saint Sépulcre, censé représenter le tombeau où a été enterré Jésus-Christ à Jérusalem.
Après avoir étudié cette construction, nous avons pris conscience qu'il pouvait y avoir au moins trois conceptions de ce que pouvait être le Saint Sépulcre de Jérusalem. Selon la première d'entre elles, ce serait le tombeau dans lequel a été déposé le corps de Jésus-Christ. Ce tombeau ayant disparu, l'attention des fidèles s'est reportée aux monuments ayant englobé et mis en valeur ce tombeau. Nous en voyons deux. Il y aurait un petit édifice appelé édicule, en forme d'église à plan en croix. Cet édifice aurait pu inspirer la forme d'églises comme Sainte-Croix-de-Montmajour. Et enfin, l'édifice contenant l'édicule, le dôme du Saint-Sépulcre, qui aurait été construit sur les ordres de l'impératrice Sainte Irène.
Donc trois concepts différents : le tombeau, l'édicule et le dôme. Tout comme à Gernrode, nous serions ici en présence d'une copie du tombeau de Jésus Christ, une construction dont on ne connaît ni les dimensions ni la forme. Mais on sait seulement qu'après la Résurrection de Jésus, il était vide … et c'est le cas pour les deux constructions que l'on vient d'évoquer.