L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Petersberg à Erdweg  

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Nous n'avons pas visité cette église. Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier abondamment consulté le site Internet http : //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette période, mais ce site, dont le nom se traduit en français par « Trésors romans », est beaucoup plus riche en monuments et nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous sont extraites de ce site Internet.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« Histoire

Sur l’éperon de la colline, se trouvait à l’origine le château haut-médiéval de Glanek (Gloneck) des comtes de Scheyern, au-dessus de la fourche de l’ancienne voie romaine d'Augsbourg à Freising. La comtesse Haziga a fondé un monastère bénédictin à Bayrischzell en 1077, qui a été déplacé à Fischbachau en 1087 en raison de son emplacement défavorable. Au début du XIIe siècle, les comtes Otton III et son parent Berthold von Burgeck ont abandonné le château et en ont fait don à l'Ordre bénédictin. Les deux fondateurs font également don d’une grande partie de leurs biens au monastère. En 1104, un couvent de moines de Hirsau s’installe dans le Burgstall. Fischbachau s’était également avéré être un endroit défavorable pour le monastère. L’église du monastère a été consacrée en 1107 par l’évêque de Freising, Heinrich von Eberstein-Tengling. La consécration fut à nouveau effectuée en 1110 par l’archevêque de Salzbourg, Konrad von Abensberg, car l’évêque Henri avait été banni par le pape en raison de son attitude pro-impériale dans la controverse des investitures.

Lorsque les seigneurs de Scheyern s’installèrent dans leur nouveau château près d’Aichach (château de Wittelsbach) un peu plus tard, les moines quittèrent le jeune monastère dès 1119 pour s’installer finalement sur le site de l’ancien château de Scheyern. Le monastère sur le “Petersberg” n’a existé que pendant environ 16 ans.

Description

La basilique est située sur le plateau du haut château médiéval de Glaneck. La place du château est séparée d'une chaîne de collines boisées par un fossé large et profond. Un pont de terre postérieurement construit permet d’accéder à l’église et à la “Chambre haute” du Centre catholique d’éducation rurale des adultes de Petersberg. La plus grande “Chambre basse” est située en contrebas, au pied de la colline.

La basilique de Petersberg est une basilique à piliers, sans transept, typique de l’ancien schéma bavarois réduit. La structure ne mesure qu’environ 24 m de long et 12 m de large. Le modèle de l’église prédécesseuse de Fischbachau est particulièrement évident dans le plan d’étage. Le petit clocher au-dessus de l’abside sud a probablement été construit au XVIIIe siècle au cours de la “baroqueïsation”.

L’extérieur est plâtré de blanc, mais la façade ouest a été laissée en pierre lors de la rénovation en 2006/2007. Les parties du Haut-Moyen-Âge sont en pierre de carrière, les ajouts ultérieurs en maçonnerie. Le portail Ouest muré et une petite fenêtre ronde sont clairement visibles.
[...]

La claire-voie de la basilique est également en grande partie reconstruite. La maçonnerie d’origine a été démolie pendant la période baroque pour réunir les trois nefs sous un même toit. Le simple plafond en bois est susceptible d’être légèrement plus bas que le modèle médiéval.

La nef principale s’ouvre sur cinq arcades en plein cintre sur les bas-côtés. Il convient de noter le changement de colonnes dans la deuxième paire de piliers de l’ouest.
[...]
Les piliers étaient faits de grès de molasse d’origine locale, tandis qu’une partie du matériau de la pierre de carrière des murs devait être apportée de la région du Danube. L’intérieur est également plâtré de blanc, les piliers ont été laissés face à la pierre lors des dernières rénovations.


Les fresques des trois absides n’ont été créées qu’au cours de la rénovation de 1906/1907. L’artiste exécutant Hans Haggenmiller n'a pu s’inspirer de celles de l'ancien bâtiment dans l’abside principale où elles étaient cachées sous sept à huit couches de plâtre. Les peintures des absides latérales sont des créations complètement nouvelles.  [...] »


Commentaires de ce texte

On note plusieurs détails intéressants. Le premier d'entre eux est celui d'une double consécration de l'église. Nous avons écrit à de nombreuses reprises qu'une consécration ne correspondait pas forcément à une inauguration. C'est ce qui se passe dans le cas présent.

On note aussi l'importance qu'a dû revêtir la querelle des investitures.

Concernant la datation, nous estimons que vers l'an 1100 les architectures étaient plus évoluées que celles-ci.

Le plan est celui d'une nef à trois vaisseaux avec trois absides en prolongement des vaisseaux. Ce plan est plus évolué que celui d'une nef à trois vaisseaux avec une seule abside en prolongement du vaisseau central. Cependant, l'absence de transept milite en faveur d'une datation antérieure à l'an mille.

Depuis que nous étudions l'Allemagne, nous sommes surpris de voir des colonnes cylindriques mélangées à des piliers rectangulaires. Et ce n'est pas un mélange irrégulier puisque la disposition se fait par paires de colonnes symétriques. Pour certaines nefs étudiées précédemment, la stricte alternance (1 pilier, 1 colonne, 1 pilier, 1 colonne, ...) était explicable car une travée de vaisseau central correspondait à deux travées de vaisseau secondaire. Mais dans le cas présent, il n'y a pas de stricte alternance : 3 piliers, 1 colonne, 2 piliers. Lors de l'étude que nous avions faite à Locoyarn (Hennebont)/Morbihan/France, nous avions émis l'idée que la présence d'impostes sculptées sur des piliers pouvaient symboliser une séparation entre les clercs et les laïcs. Nous reprenons ici cette idée : la ligne symbolique entre les colonnes cylindriques pourrait marquer la séparation entre deux groupes (Clercs-laïcs ?  Hommes-femmes ? Nations différentes ?).

Décrivons quelques images :

Image 1 : vue satellitaire. Le château de Glanek pourrait correspondre au bosquet d'apparence circulaire situé en haut et à gauche. L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Petersberg est indiquée par le drapeau rouge dans le coin inférieur droit.

Images 6, 7 et 8 : Il est rare de voir dans une église des piliers ou des colonnes à pierres apparentes.

Image 9 : Il semblerait qu'une bonne partie de la fresque soit de facture récente. Nous pensons par contre que les parties centrales autour de la fenêtre sont préromanes (ou du moins d'inspiration préromane).


Datation envisagée pour l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Petersberg à Erdweg : an 900 avec un écart de 150 ans.