Église Saint-Jean de Mastara
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Selon le livre « L’Arménie
au Moyen-Âge », l’église Saint-Jean de Mastara
serait très ancienne. « Selon
trois inscriptions, l’église a été fondée par un certain
Grigoras vers le milieu du VIIesiècle. Une
inscription grecque fait référence au roi perse Peroz et
les lettres terminales AK peuvent être considérées comme
une date : 15eannée du règne, soit 480 apr.
J.-C., ce qui donne à penser que l’église de Grigoras a
été construite au milieu du VIIesiècle sur les
fondations d’un monument de la fin du Vesiècle.
»
Les images ne font pas apparaître que
l’église ait subi au cours des siècles de profondes
transformations. Le plan (image
4) est un plan presque parfait d’une église à
plan centré tétraconque. En fait, à l’origine, le plan
devait être parfaitement centré. Mais on a décidé d’ajouter
des pastophorions (absidioles) de part et d’autre de
l’abside principale. Cet ajout est bien visible sur l'image 3 .
Remarquer que le plan de l’abside
principale est nettement outrepassé. Les absides secondaires
sont aussi outrepassées, mais c’est moins net.
Les « sourcils », au-dessus des fenêtres (images
5 et 6) sont décorés de feuillages ou de pampres
de vigne (décor déjà observé à Talin).
Une fenêtre (image
7) est surmontée d’un étonnant linteau formé de
deux pierres superposées. La découpe entre les deux pierres
ne semble pas artificielle. Quel est l’intérêt de cette
forme architecturale ?
La coupole (images 8, 9, 10, 11) est d’une grande légèreté.
Elle est construite sur douze nervures qui s’appuient sur
des médaillons circulaires.
Image 12 : le
linteau de la porte menant au pastophorion de droite est
décoré d’une belle croix pattée inscrite dans un cercle et
d’un archange (six ailes).
Divers objets ont été déposés dans
l’enclos attenant. Il s’agit d’une croix pattée aux racines
remontantes (image 13)
et d’une autre croix pattée, elle aussi aux racines
remontantes, et portant les emblèmes du soleil et de la lune
(image 15). Ces
deux types de croix pourraient préfigurer les khatchkars
dont l’usage se développera à partir du IXesiècle.
On trouve une autre croix pattée sur un socle de colonne du
portail (image 14).
Conclusion
L’ensemble de l’édifice se révèle d’un grand intérêt. En
effet, si cet édifice est réellement du septième siècle dans
sa plus grande partie, c’est un témoin exceptionnel de cette
époque qui n’a pas son équivalent dans toute l’Europe. Du
moins pas à notre connaissance .. mais qui sait ? peut être,
un jour, ce site permettra d’en trouver un !