Autres monuments du Piémont
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Sur cette page, nous avons présenté les images assorties de
peu de commentaires d'édifices considérés comme de moindre
importance, mais ayant un profil plus particulier.
Nous n'avons pas visité ces édifices. Les images de cette
page sont extraites des galeries d'images d'Internet,
lesquelles sont souvent issues du site Internet écrit en
italien « Chiese
Romaniche e Gotiche del Piemonte », pouvant être
traduit en français par un programme automatique. Ce site
est très documenté. Nous en conseillons la lecture.
Il y a tout d'abord les édifices
à chevet plat. Ils sont au nombre de deux dans
cette page : la
chapelle San Pietro de Novalesa et la
chapelle Santa Maria Maddalena de Novalesa. Mais nous
en connaissons un autre, étudié dans une des pages
précédentes : l'église
San Lorenzo de Settimo Vittone.
Un autre groupe est formé de deux monuments très restaurés
qui sortent un peu de l'ordinaire et qu'il nous est
difficile de dater : la
chapelle Santa Maria Maddalena de Marentino et l'église
San Giacomo de Gavi.
Les
églises à chevet plat
Nous ne nous attendions pas à rencontrer des églises à
chevet plat dans le Piémont, région éloignée de l'Occitanie,
au Sud de la France. Une région où l'on en dénombre
plusieurs centaines, la plupart en ruines.
On en a donc trois dans le Piémont. Mais il est possible que
l'on en ait beaucoup plus. En effet, ces édifices, de
dimensions modeste, sont très peu ornés. Ils l'étaient
peut-être plus autrefois, s'ils étaient recouverts de
fresques aujourd'hui disparues. En conséquence, ils ont été
négligés, y compris en Occitanie où on est en train de les
redécouvrir. En Occitanie, la plupart de ces édifices
seraient selon nous antérieurs à l'an mille. Nous avons vu
précédemment que ce devait être le cas de San
Lorenzo de Vittone.
Pourquoi existe-t-il ce type d'église à nef unique
rectangulaire et sanctuaire unique, lui aussi rectangulaire,
de dimensions plus petites que la nef, les deux corps de
bâtiments communicant par un arc triomphal en plein cintre ?
Nous avons deux explications. La première, que nous
privilégions, serait que ce type de plan est directement
issu du plan du Temple de Jérusalem composé de deux parties
: le Saint et le Saint des Saints. Type de plan lui-même
issu du plan greco-égyptien, composé lui aussi de deux
parties : le Naos et le Pronaos. La deuxième explication
viendrait du fait qu'une voûte en cul-de-four d'un chevet
demi-circulaire est plus difficile à construire qu'une voûte
en plein cintre d'un chevet rectangulaire. Cette dernière
explication est nettement moins convaincante.
La
chapelle San Pietro de Novalesa
La façade Ouest (image 2)
semble avoir été remaniée à l'époque classique.
Par contre, la façade Sud (image
3), faite en appareil irrégulier, apparaît
nettement plus ancienne avec cependant des traces de
plusieurs campagnes de travaux (absence d'arcades du côté
Ouest).
Datation envisagée
pour la chapelle San Pietro de Novalesa : an 900 avec un
écart de 125 ans.
La
chapelle Santa Maria Maddalena de Novalesa
À remarquer les arcatures lombardes de la façade Sud (images 4 et 6). La
présence de ces arcatures lombardes, selon nous de première
génération, permet d'établir des comparaisons au niveau des
datations.
À noter que l'arc triomphal semble légèrement outrepassé. À
la différence de ceux vus en Occitanie ou en Catalogne, il
n'est pas porté par des impostes.
Datation envisagée pour
la chapelle Santa Maria Maddalena de Novalesa : an 900 avec
un écart de 125 ans.
Les
monuments très restaurés ou d'évaluation difficile
La
chapelle Santa Maria Maddalena de Marentino
La façade de l'image 11,
dotée de fenêtres rectangulaires, a été construite au XIXe
ou début du XXe siècle, ou au moins fortement
restaurée à cette période. Les autres façades (images
10, 12 et 13), construites dans un appareil
alternant des blocs de pierre grise et des briques, semblent
nettement plus anciennes. Cette impression est confirmée par
le portail de l'image 14. L'image
15 nous permet de découvrir l'intérieur. On
constate que le chevet est plat. Fallait-il ranger cette
église avec les précédentes ? D'abord, elle n'est pas tout à
fait identique à celles-ci. Il ne s'agit pas d'un assemblage
de deux corps de bâtiments mais d'une seule grande salle
divisée en deux. Ensuite, nous ne sommes pas certains qu'il
n'y ait pas eu précédemment un chœur de plus petites
dimensions. On a vu, en effet, grâce à l'image
11, qu'il
y avait eu des transformations.
On note les différences entre cette église et la précédente
: elle est charpentée alors que le chœur et la nef de la
chapelle Santa Maria Maddalena de Novalesa étaient voûtés en
berceau. L'arc triomphal est porté par des impostes alors
que ce n'ait pas le cas pour l'église précédente (image
15).
Datation envisagée
pour la chapelle Santa Maria Maddalena de Marentino : an 825
avec un écart de 150 ans.
L'église
San Giacomo de Gavi
Pour cette église, la façade Ouest (images
16 et 17) apparaît fortement restaurée. Les
arcatures lombardes (image
18) sont en fait de fausses arcatures lombardes. Ce
sont des pierres retaillées en forme d'arcs qui semblent
accolées au mur (ce qui n'est pas tout à fait le cas alors
que les vraies arcatures lombardes sont intégrées au mur, en
sont l'ossature). Toujours sur cette image
18, les
arcs sont portés par des atlantes.
Le tympan de l'image 19 a
toute l 'apparence d'un tympan roman par son aspect
archaïque. Nous ne pensons pas pour autant qu'il ait été
construit à une période romane mais à une époque gothique.
Les chapiteaux des piédroits de part et d'autre du linteau
sont gothiques (image 16).
Malgré leurs caractères disproportionnés, les visages des
apôtres ont des traits gothiques. Sur ce tympan, deux thèmes
sont présents et imbriqués : le Christ en Gloire et la Cène,
dernier repas du Christ.
Les arcs de l'image 20 sont
là encore de faux arcs. Remarquer la forme brisée qui fait
penser à l'architecture gothique. Au-dessus de cette fausse
arcature, court un cordon de dents d'engrenage, survivance
des décors d'arcatures lombardes romanes.
Image 21 : Façade
(Nord ? ou Sud ?) de l'église. Voir la curieuse forme des
fenêtres de la partie supérieure du collatéral.
Image
22 : Portail, probablement très restauré.
Image 23 : Autre
portail. Celui-ci est roman. La scène représentée pourrait
être Samson maîtrisant le lion. Mais dans ce cas, on ne
comprend pas la présence, face au lion, d'une autre figure :
un quadrupède semble-t-il.
Les images 24, 25, et 26
sont celles de l'intérieur de la nef. Celle-ci est
actuellement voûtée. Nous pensons qu'à l'origine, le
vaisseau central devait être charpenté. Il a dû être voûté
en croisée d'ogives à une période tardive (XVIIIe
siècle ?). Par contre, les collatéraux ont dû être voûtés en
croisée d'ogives dès la création du monument (image
26). En tout cas, l'existence d'arcs à double
rouleau reliant les piliers permet de relativiser
l'ancienneté de cette église.
Les chapiteaux des images
27, 29 et 30 sont probablement ceux qui surplombent
les piliers de la nef. Ces trois chapiteaux sont surprenants
car ils ne ressemblent pas à ceux que nous rencontrons
habituellement. Par contre, ils se ressemblent entre eux :
sur deux faces consécutives, deux animaux identiques
s'affrontent. Au milieu de chaque face de chapiteau,
au-dessus et en arrière des animaux, un petit personnage
barbu est représenté, les mains sur le corps de l'animal.
C'est peut-être le symbole du pouvoir spirituel s'imposant
sur le pouvoir temporel. En tout cas, ces trois chapiteaux
ne semblent pas romans.
Datation
La datation nous pose problème. D'une part, à l'intérieur,
tous les arcs sont en plein cintre. Comme ils sont aussi à
double rouleau, on envisage la période romane précédant de
peu le gothique. Mais les trois chapiteaux que nous venons
de voir font plutôt penser au gothique. Nous restons donc un
peu dans l'expectative en attendant que d'autres découvertes
nous éclaircissent.
Datation envisagée
pour l'église San Giacomo de Gavi : an 1200 avec un écart de
100 ans.