Divers monuments à arcatures lombardes du Piémont (page 3/3)
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Une petite introduction à cette série de trois pages sur les
monuments à arcatures lombardes du Piémont a été rédigée
dans une
page précédente.
Les 6 édifices représentés sur cette page sont les suivants
: l'église
Santa Maria Assunta de Montecrestese, la
chapelle San Salvatore de Novalesa, l'église
Santa Agata de Santhià, la
chapelle Sant'Eusebio de Scarmagno, l'église
de la Nativité de Marie de Trontano, l'oratoire
della Madonna di Campagna de Verbania.
L'église Santa Maria Assunta de
Montecrestese
Dans la page intitulée « Divers
monuments à arcatures lombardes du Piémont (page 1 /3)
», nous avons déjà eu l'occasion de parler du
plan intérieur du campanile de Montecrestese (image
1). En fait, la représentation du campanile située
sur la même image à droite des plans des étages n'est pas du
tout celle que l'on voit sur les images
3 et 4. Cela
vient du fait que le campanile primitif a été recouvert par
une paroi au XVIIe siècle. Cette paroi cache un
escalier intérieur (mais extérieur au campanile primitif).
Cette escalier est visible sur l'image
2. On voit sur cette image, à droite, le mur
extérieur du campanile primitif. Il est décoré d'arcatures
lombardes.
L'église, dédiée à Notre-Dame de l'Assomption, semble avoir
été très remaniée aux XVIIe ou XVIIIe
siècles (image 5).
Elle est probablement installée sur des parties plus
anciennes, mais nous ne savons pas s'il existe d'importants
restes de l’édifice primitif cachés sous un décor baroque
car nous ne disposons pas d'image de l'intérieur.
On remarque que, sur les légendes du plan de l'image
6, une chapelle est dédiée à Saint Jean Baptiste.
L'église elle-même est dédiée à Notre-Dame de l'Assomption.
On sait que nombre d'églises dédiées à Notre-Dame de
l'Assomption sont d'anciennes cathédrales, le mot «
cathédrale » étant pris dans le sens « accueillant le siège
de l'évêque ». Sachant que durant les premiers temps du
christianisme, les évêques étaient responsables de
communautés plus réduites que nos actuels diocèses, cette
église pourrait avoir fait partie de ces anciennes
cathédrales. L'existence d'une chapelle dédiée à Saint Jean
Baptiste pourrait quant à elle faire référence à un ancien
baptistère (qui ne serait pas forcément situé à
l'emplacement actuel de la chapelle Saint Jean Baptiste).
Datation envisagée
pour le campanile de l'église Santa Maria Assunta de
Montecrestese : an 1050 avec un écart de 75 ans.
La
chapelle San Salvatore de Novalesa
L'abside et la nef de cette église sont toutes deux décorées
d'arcatures lombardes (images
7, 8, 10). Nous pensons que la pratique de la
construction des arcatures lombardes est liée à la
construction des voûtes d 'églises (les arcatures lombardes
auraient peut-être précédé le voûtement mais l'auraient
rendu possible ; ce ne sont que des hypothèses qui doivent
être soumises à vérifications). Dans le cas présent, la nef
est voûtée en voûtes d'arêtes sur doubleau plein cintre
(plan de l'image 9,
images 11 et 12).
Datation envisagée pour
la chapelle San Salvatore de Novalesa : an 1025 avec un
écart de 75 ans.
L'église
Santa Agata de Santhià
Images 13, 14, 15 :
Le campanile, de grand superficie de base, est décoré
d'arcatures lombardes. On note le recours à une polychromie
(pierres blanches sous les arcs des arcature lombardes).
Image 16 :
L'abside principale. Les images font apparaître un appareil
en alternance de pierres et de briques.
Image 17 : Il est
manifeste que la nef de l'église a été entièrement refaite
durant la période Renaissance ou Classique.
Image 18 : La
crypte. Comme on le voit fréquemment, si les piliers et
chapiteaux ont été probablement utilisés en réemploi
(matériaux dépareillés), les voûtes quant à elles sont
régulièrement ajustées.
Datation envisagée
pour l'église Santa Agata de Santhià : an 1050 avec un écart
de 75 ans.
La
chapelle Sant'Eusebio de Scarmagno
Il s'agit d'une église à nef unique. Elle est décorée
d'arcatures lombardes sur toutes les façades, exceptée la
façade Ouest (image 19).
On remarque cependant que pour les façades Sud et Nord (images 20 et 21), les
arcades s'arrêtent à mi-hauteur. Cela vient selon nous du
fait que les murs ont été rehaussés. D'ailleurs les baies
supérieures visibles sur les images
19 et 20 n'ont rien de roman.
L'intérieur (images 23 et
24) n'est pas voûté. Ceci, joint à l'appareil
irrégulier, contribue à faire remonter la datation.
Datation envisagée
pour la chapelle Sant'Eusebio de Scarmagno : an 950 avec un
écart de 75 ans.
L'église
de la Nativité de Marie de Trontano
On remarque tout d'abord que le campanile (image
26) n'est pas décoré d'arcatures lombardes.
Pourtant il est de la même forme que ceux vus précédemment.
Mais à la différence de ceux-ci, il n'est pourvu que de très
petites ouvertures (hormis celles, très grandes de l'étage
supérieur). Ces petites ouvertures devaient servir à
éclairer parcimonieusement les escaliers ou échelles
permettant d'accéder à l'étage des cloches. Nous pensons que
les arcatures lombardes et l'existence de baies de plus en
plus larges lorsqu'on s'élève témoignent d'une évolution. Ce
campanile serait donc plus ancien que ceux décorés
d'arcatures lombardes.
L'église de la Nativité de la Vierge a une nef à trois
vaisseaux (images 25 et 27).
Cependant, l'existence de grandes fenêtres rectangulaires et
l'impression de grand immeuble résidentiel donnée par la nef
centrale (image 25)
font envisager une très forte restauration au XIXe
ou XXe siècle. Car cette église possède des
parties anciennes. Ainsi, sa façade occidentale en partie
décorée d'arcatures lombardes (images
27 et 28). Ces arcatures lombardes semblent être de
deuxième génération : certains arcs sont brisés et un masque
humain d'apparence gothique orne un support d'arc (images
29 et 30).
Datation envisagée
pour l'église de la Nativité de Marie de Trontano (datation
basée sur les seules arcatures de l'église) : an 1150 avec
un écart de 50 ans.
L'oratoire
della Madonna di Campagna de Verbania
Le titre « Oratorio
della Madonna di Campagna - Verbania » est
directement issu du site « Chiese
Romaniche e Gotiche del Piemonte ». Nous avons
cependant des difficultés à repérer un oratoire sur les images 31, 32, 33. Pour
nous, un oratoire est une petite pièce non nécessairement
consacrée, destinée à la prière et non à la célébration du
culte. La grande église que nous avons sur l'image
31 ne correspond pas à l'idée que nous nous
faisons d'un oratoire. Il en est de même pour le campanile.
Il est cependant possible qu'un oratoire soit logé à
l'intérieur de ce campanile ou dans son voisinage immédiat.
Concernant la datation, seul le campanile décoré d'arcatures
lombardes de première génération peut nous apporter des
indications.
Datation envisagée
pour le campanile de l'oratoire della Madonna di Campagna de
Verbania : an 1025 avec un écart de 75 ans.