Divers monuments à arcatures lombardes du Piémont (page 2/3) 

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Une petite introduction à cette série de trois pages sur les monuments à arcatures lombardes du Piémont a été présentée dans la page précédente.

Les 6 édifices représentés sur cette page sont les suivants : l'église de la Nativité de Gremiasco, le campanile de Santo Stefano d'Ivrea, l'église de la Purification de la Vierge de Lugnacco, la chapelle Sant'Abbondio de Masera, l'église Santa Marta de Mergozzo, le sanctuaire Santa Maria Acqua Dolce de Monesiglio.



L'église de la Nativité de Gremiasco

L'abside et les deux premiers étages du campanile sont décorés d'arcatures lombardes. Un cordon en dents d'engrenage (que l'on retrouve fréquemment ailleurs, y compris très loin du Piémont) court au-dessus des arcatures (images 2 et 3).

Image 4 : La porte d'entrée du campanile surmontée d'un arc à double révolution.

Image 6 : Décor gravé de croix entrelacée désigné sous le nom de « sceau de Salomon ».

Datation envisagée pour l'église de la Nativité de Gremiasco : an 1050 avec un écart de 75 ans.



Le campanile de Santo Stefano d'Ivrea

Campanile de six étages de grande superficie de base (base carrée de côté double de celui des campaniles usuels). Chacune des façades est partagée en deux par des pilastres verticaux encore appelés « lésènes ». Il serait intéressant de connaître le plan de chacun des étages.

Datation envisagée pour le campanile de Santo Stefano d'Ivrea : an 1050 avec un écart de 75 ans.




L'église de la Purification de la Vierge de Lugnacco

Nous n'avons malheureusement pas d'image de l'intérieur de cette église, de plan basilical avec nef à trois vaisseaux (images 11 et 12). Un examen de cet intérieur pourrait permettre de la dater avec une certaine précision. Nous ne pouvons estimer que le campanile (images 10, 11, 14 et 15) ainsi qu'un pan de mur (image 12) par leurs arcatures lombardes d'aspect primitif. Remarque : le campanile, plaqué contre la façade de l'église, est très probablement postérieur à celle-ci. La nef serait donc plus ancienne que le campanile. Cependant, on ne peut pas conclure car il est possible que cette nef ancienne ait été refaite dans sa totalité à une époque plus récente. L'image par satellite montre une absence de chevet.

Datation envisagée pour l'église de la Purification de la Vierge de Lugnacco : an 975 avec un écart de 75 ans.




La chapelle Sant'Abbondio de Masera

Nous n'avons pas de renseignement sur le bâtiment à côté du campanile : serait-ce la chapelle Sant'Abbondio qui serait une église à nef unique très restaurée ? Remarquer le renflement en forme d'échauguette sur la façade, probablement Est, du campanile (image 17). Seraient-ce des latrines ? Nous envisageons plutôt l'abside d'une petite chapelle intérieure au clocher ; un oratoire ? À noter que le nom italien de la chapelle Sant'Abbondio est « Oratorio di Sant'Abbondio ».

Datation envisagée pour le campanile de la chapelle Sant'Abbondio de Masera : an 1050 avec un écart de 75 ans.




L'église Santa Marta de Mergozzo

Les images 19 et 21 montrent que le mur Sud est décoré de fausses arcatures lombardes : il s'agit d'une corniche de gros blocs monolithes creusés en forme d'arcs.

Il nous est difficile de voir sur l'image 20 s'il en est de même pour le chevet. Le fait que le portail d'entrée soit au Sud plutôt qu'à l'Ouest milite en faveur d'une datation plus tardive.

Datation envisagée pour l'église Santa Marta de Mergozzo : an 1100 avec un écart de 75 ans.




Le sanctuaire Santa Maria Acqua Dolce de Monesiglio

À l'origine, cette église avait très probablement une nef à trois vaisseaux mais toute la partie Sud a été phagocytée par un gros corps de bâtiment (image 22). Il ne resterait que le vaisseau central et le bas-côté Nord (images 24 et 25). Mais nous ne disposons pas d'image de l'intérieur de ces parties. Les trois absides du chevet (images 23 et 24) permettent d'envisager un plan primitif d'église à nef à trois vaisseaux, avec trois absides en prolongement de ces vaisseaux, et dépourvue de transept. Ce plan est typique d'un édifice antérieur à l 'an mille.

À noter que seules l'absidiole Nord et l'abside principale sont décorées d'arcatures lombardes. L'absidiole Sud, totalement dépourvue de fenêtres, pourrait être la plus ancienne des trois. L'abside centrale possède quant à elle trois fenêtres bien positionnées au centre des panneaux créés par les pilastres verticaux (lésènes). On peut donc envisager que les fenêtres aient été construites en même temps que les arcatures lombardes, et donc, en même temps que l'abside centrale. Celle-ci n'est pas forcément contemporaine de la nef. On a eu l'occasion de voir à de nombreuses reprises que les chevets n'étaient pas contemporains des nefs ; le plus souvent postérieurs à celles-ci, car les sanctuaires sont objets de plus de soins et donc plus de changements, voire de reconstructions.

La fresque de l'abside (images 26 et 27) met en scène le Christ en Gloire trônant sur la Jérusalem Céleste (le trône du Christ est posé sur deux tours) (image 27). Le bandeau inférieur contient un cortège d'apôtres. À remarquer que les bordures des panneaux de fresque respectent les baies en les contournant (image 26). Cela signifie que ces fresques ont été peintes après (peu après ?) la construction des fenêtres et donc des arcatures lombardes. On a là une base de comparaison pour une évaluation de datation de ce type de fresque (christ en Gloire au-dessus d'un cortège de saints).

Datation envisagée pour le sanctuaire Santa Maria Acqua Dolce de Monesiglio (malgré l'absence d'image de l'intérieur dont la connaissance permettrait une réévaluation de datation) : an 900 avec un écart de 150 ans.