Basilique Saint-Martin de Mondoñedo (Foz) 

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Voici ce que dit la page du site Internet Wikipedia consacrée à cette église : « La basilique Saint-Martin de Mondoñedo est située dans la municipalité de Foz, en Galice. Elle est considérée comme la cathédrale la plus ancienne d‘Espagne, et a été le siège de deux évêchés au IXesiècle. L’édifice actuel, d’architecture romane, date de la fin du XIesiècle, avec des contreforts du XVIIesiècle. »


Nous retrouvons dans ce texte ce que nous avons déjà vu à de nombreuses reprises concernant les monuments de France : il existe des documents montrant qu’un édifice existait antérieurement à l’an mille, mais l’édifice que l’on voit actuellement est postérieur à l’an mille. Et, bien entendu, rien n’est dit sur l’édifice disparu. Quant à l’édifice nouvellement construit, aucune justification n’est fournie concernant sa datation. Il date, comme dans le cas présent, « de la fin du XIesiècle », et nous devons être heureux d’avoir appris cela, le gourou ayant parlé. Nous rappelons que l’histoire de l’Espagne commence dans les Asturies et non en Galice. Gageons que si la basilique Saint-Martin de Mondoñedo avait été située dans les Asturies, 100 km plus à l’Est, elle daterait du IXesiècle.


Nous pensons que cette église Saint-Martin de Mondoñedo est nettement plus ancienne que le XIesiècle. Cependant, elle a probablement subi de nombreuses transformations. L’église originelle devait être une basilique à trois vaisseaux. Elle était prolongée par un chevet formé d’une abside et de deux absidioles en prolongement des vaisseaux de la nef (image 4). Les trois absides accolées feraient partie de l’édifice primitif. Aux alentours de l’an mille, la nef primitive aurait été remplacée par une nouvelle nef légèrement plus large que la nef précédente. Les éléments caractéristiques permettant de dater cette nouvelle nef sont les suivants : piliers cruciformes, arcs doublés, caractéristiques d’une période tardive dans la construction des nefs à trois vaisseaux), présence d’impostes et non de chapiteaux (caractéristiques d’une période antérieure à l’époque romane). On en déduit pour cette transformation la date : an 1000 avec un écart estimé de 75 ans. Une autre transformation aurait concerné le chevet dont les murs auraient été doublés et dotés au niveau des absidioles, d’arcatures lombardes.


Au niveau de la croisée du transept, on trouve des chapiteaux portés par des colonnes demi-cylindriques. Ces chapiteaux de facture archaïque, mais de thèmes relativement tardifs (images de 11 à 15) « le mauvais riche et le pauvre Lazare » : images 14 et 15), sont typiquement romans. Ils pourraient dater du XIesiècle : an 1050 avec un écart de 75 ans.`

Le panneau sculpté des images 7 et 8 représentant l’Agneau Pascal accompagné de la scène représentant Dieu le Père entouré de deux des quatre évangélistes (Saint Jean et son Aigle, Mathieu et l’Homme). L’ensemble semble antérieur à toute représentation du même symbole : an 900 avec un écart estimé de 100 ans.