La chapelle San Miguel de Celanova 

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Cette église est de très petites dimensions. Elle présente des caractéristiques préromanes nettement marquées : chevet carré, fenêtres rares et très étroites. Nous n’avons malheureusement pas pu visiter l’intérieur. Les images de celui-ci (images 9, 10, 11,12) ainsi que celle du plan (image 10) sont extraites d’Internet. Ces images montrent qu’il y a eu un emploi important de l’arc outrepassé.



Les éléments permettant de dater cet édifice sont rares et ne permettent pas de conclure avec suffisamment de précision. On a pu comparer cet édifice à São Frutuoso de Montélios (Braga-Portugal), mais à São Frutuoso, le caractère « outrepassé » est moins accentué qu’ici. Son plan est sensiblement le même que celui de Santiago de Peñalba (Castille-León). Cependant il existe des différences. Santiago de Peñalba apparaît comme un édifice dit « mozarabe » alors que celui-ci pourrait être postérieur à la période « mozarabe ». C’est surtout visible dans l'image 11 : l’arc outrepassé est inscrit dans un cadre rectangulaire. Une telle représentation fait plus penser à l’art arabo-andalou qu’à l’art wisigothique.



Un élément pourrait nous faire envisager une datation tardive. C’est la voûte de la partie centrale (image 12). Il s’agit d’une voûte sur croisée d’ogives. Elle est montée sur des consoles accrochées aux angles du mur. Nous estimons que ce procédé date du XIVesiècle. Mais ce n’est certainement pas là la date qu’il faut attribuer à l’église. Primitivement, il ne devait pas y avoir de voûte, mais un plafond charpenté. La voûte a été rajoutée plus tard, au XIVe siècle.




Datation de San Miguel de Celanova

Nous proposons la date de l’an 900 avec un écart estimé de 150 ans.

Mais il y aurait peut être plus que cela. Nous avons constaté que dans cette région située à proximité de la frontière portugaise, on rencontrait un certain nombre d’édifices apparemment modestes ou dépourvus d’intérêt, mais qui pourraient se révéler plus riches que ce que l’on envisageait auparavant.

Prenons le cas de l’abbaye San Salvador de Celanova qui contient San Miguel (voir l'image 15 qui fait apparaître à gauche les bâtiments abbatiaux, et, à droite, la minuscule chapelle San Miguel). Selon les guides touristiques, les bâtiments abbatiaux dateraient du XVIeou XVIIesiècle. Pourtant, on voit apparaître sur l'image 13 derrière un grand arbre, trois belles fenêtres romanes, restes d’un monument antérieur au XVIesiècle. Et de même sur l'image 14, un oculus lui aussi ancien.

C’est un peu par hasard que nous avons découvert sur Internet l’église San Miguel de Oga (image 16). Sa forme est analogue à celle de San Miguel, mais elle est nettement plus grande. Nous avons été surpris par son tympan (image 17) aux formes surréalistes. Il est pourtant nettement ancien.

De même l’église San Pedro de Mourillós, elle aussi voisine de Celanova, ne présenterait aucun intérêt sans sa fenêtre absidale de dessin inusité (image 18).