La collégiale Saint-Lubin de Dietkirchen (Limburg an der Lahn) 

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Nous n'avons pas visité cette collégiale. Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier abondamment consulté le site Internet http : //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette période, mais ce site, dont le nom se traduit en français par « Trésors romans », est beaucoup plus riche en monuments et nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous sont extraites de ce site Internet.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« Saint Lubence et la fondation de l'abbaye

La tradition en tant que lieu de culte, cour et important centre de transport, a fait de l’endroit un point de départ pour la christianisation du Lahngau qui a été exploité par le diocèse de Trèves. En raison du manque de découvertes archéologiques et de sources écrites, le début de la mission ainsi que le moment de la mise en œuvre de la nouvelle foi sont controversés dans la recherche. De manière réaliste, une période entre le VIe siècle et le début du VIIIe siècle, au plus tard, peut être supposée.


Selon la légende, le saint patron de l’église actuelle, Saint Lubence (ou Lubin), n’était pas seulement missionnaire dans la région de Lahn, mais y aurait également construit la première église. Après sa mort, son corps ne pouvait pas être déplacé de l’endroit, après quoi les évêques de Trèves et de Cologne ont décidé de placer le corps dans un bateau sans équipage. Il descendit ensuite la Moselle, le Rhin et, enfin, la Lahn et fut bloqué au pied du rocher, où il fut enterré dans l’église qu’il avait fondée.

La biographie de Lubentius est composée de trois sources, bien qu’il faille noter que celles-ci ont toutes été écrites des siècles après sa vie.
[...]

L’abbaye de Lubentius a été mentionnée pour la première fois dans un document daté du 13 mai 841, qui, cependant, n’a survécu que dans une copie du XVIIe siècle. Cependant, sa véracité n’est généralement pas mise en doute. Le document mentionne également Dietkirchen par son nom pour la première fois et, en raison de son contenu, permet d’affirmer qu’une donation au monastère a dû exister avant 841. Cela coïncide de manière satisfaisante avec la période présumée du transfert des reliques. »


Commentaires sur ce texte
dont nous ne produisons que des extraits : les principales informations qu'il nous apporte concernent la vie de Saint Lubin ainsi que divers événements postérieurs à la période que nous étudions. Mais rien sur la construction de cet édifice que nous devons étudier en fonction de son architecture.


Image 1 : La collégiale vue du Nord-Est. On distingue au premier-plan le chevet avec deux absides : l'absidiole Nord, l'abside principale. L'absidiole Sud a été remplacée par une chapelle. Derrière l'abside principale, sur le mur pignon du vaisseau principal de la nef, on voit apparaître la trace de l'ancien mur pignon, montrant ainsi qu'il y a eu surélévation de ce vaisseau principal, au moins jusqu'au transept. Le croisillon Nord du transept fait envisager un transept bas et non débordant. En arrière-plan, les deux tours de l'ouvrage Ouest sont reliées entre elles par un pont.

Image 2 : La collégiale vue du Sud.

Image 3 : La collégiale vue du Sud-Ouest. On retrouve sur ces deux dernières images les traces d'une surélévation de la partie centrale du transept, et le croisillon Sud, bas et non débordant. Enfin on remarque que les toits de la nef sont identiques à ceux d'une basilique héritée des romains.

Le plan de l'image 4 ainsi que les images 5 et 6 montrent qu'on est en présence d'une église à nef à trois vaisseaux avec trois absides en prolongement de ces vaisseaux (il n'en reste plus que deux). Ce type de plan est, selon nous, archaïque (ultérieurement, les chevets sont construits directement sur les transepts, ce qui permet d'écarter les absides). Selon nous, ce type de plan, très répandu, a été utilisé pendant plusieurs siècles avant l'an mille. Il est même doublement archaïque car il n'y a pas dans ce plan d’avant-chœur rectangulaire.

Toujours d'après le plan de l'image 4 et en ajoutant l'image 7 aux images 5 et 6, les piliers sont de type R0100. Cela signifie que du côté des collatéraux, des pilastres sont accolés à des piliers à section rectangulaire. Ce type de piliers est associé à un voôtement des bas-cotés (les pilastres portent des arcs doubleaux qui portent la voûte). On pourrait penser que ce système, plus évolué que le système à piliers de type R0000, est, tout compte fait, moins archaïque que ce que l'on imaginait.

En fait, nous pensons qu'il faut tenir compte de l'évolution du bâtiment dans le temps. Nous pensons qu'à l'origine, il devait y avoir une nef à trois vaisseaux charpentés. Le vaisseau central devait être porté par des piliers de type R0000 (à plan rectangulaire). Et il devait y avoir trois absides en prolongement.

Cela c'était à l'origine. Un ou deux siècles après, on a décidé de construire un transept en utilisant les collatéraux des deux travées les plus proches des absides. On a construit de part et d'autre du vaisseau central un toit à deux pentes, transverse à celui du vaisseau central sur les collatéraux de deux travées. Cette opération a pu se faire peu avant l'an mille.

Ultérieurement encore, on a estimé que l'on pouvait construire une galerie de circulation au-dessus de chacun des bas-côtés. À ce moment-là, on connaissait la voûte d'arêtes. On a donc accolé des pilastres sur les piliers et construit au-dessus les arcs-doubleaux et la voûte d’arêtes. Puis au-dessus, coté vaisseau central, on a percé ou construit les grandes baies triples. Cette opération, ayant eu lieu à une époque tardive dans l'art roman (XIIe-XIIIe siècle), a probablement conduit à une surélévation des toits de la nef. Ces toits étant plus hauts que les toits du transept et du chœur, une rectification est apparue nécessaire. D'où les traces de travaux sur le mur-pignon observées sur l'image 1. Bien sûr, le raisonnement que nous venons de faire est probablement entaché d'erreurs. Nous préférons cependant le présenter plutôt que de ne rien faire du tout.

Image 9 : Porte avec armature de ferronnerie et heurtoir en bronze. La datation est incertaine.


Datation envisagée pour la collégiale Saint-Lubin de Dietkirchen (Limburg an der Lahn) : an 800 avec un écart de 150 ans.



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