L'église Sainte-Cécile de Biskupija et le diocèse de Biskupija 

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L'église Sainte-Cécile de Biskupija

Nous n'avons pas visité cette église. Les images de cette page sont extraites de galeries d'Internet.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« L’église Saint-Jean-Philippe, Sainte-Cécile-sur-les-Piliers, également connue sous le nom de Piliers, est située sur l’un des promontoires à la périphérie est du champ du Kosovo, près du village de Biskupija, près de Knin, en Croatie. Cette ancienne église croate date de la seconde moitié du IXe siècle et appartient à l’époque du prince Branimir. Voici quelques informations clés à ce sujet :

Architecture : L’église
Sainte-Cécile-sur-les-Piliers est une basilique à trois nefs et trois absides avec des dimensions de 35x13 mètres. Elle a deux rangées de pylônes transversaux et était évidemment voûtée. Sur le côté ouest, il y a un vestibule, et devant lui se trouve un clocher de base carrée, situé dans l’axe de l’église.

Mobilier : Au cours des fouilles archéologiques, de nombreux fragments de mobilier d’église ont été trouvés, y compris des parties de la clôture de l’autel, le comptoir de la chaire et des fragments d'encensoir. Certains des vestiges sont stylistiquement liés à l’atelier de l’époque du prince Branimir.

Légende :
L’église Sainte-Cécile-sur-les-Piliers est associée à la légende de la mort du roi croate Zvonimir.

Le diocèse est le site archéologique croate le plus célèbre et le plus riche, avec un total de cinq églises croates préromanes, dont l’église Saint-Antoine, Cécile sur les piliers.
»

Par ailleurs voici une information sur Branimir : « Le prince de Croatie Branimir a vécu au IXe siècle. Il a régné de 879 à 892. Pendant son règne, la Croatie côtière a renforcé et acquis son indépendance, reconnue par le Pape Jean VIII, en 879, par une lettre à l’évêque de Nin, alors capitale du dirigeant croate. »


Nos observations

Grâce aux images 1 et 3, on peut constater que cette église était dotée d'une nef à trois vaisseaux avec trois absides semi-circulaires en prolongement. Ce plan a été examiné dans la page précédente consacrée à Saint-Jean de Biograd. Il existe cependant une différence importante avec Saint-Jean de Biograd dans les piliers. Ces derniers étaient cylindriques. Ceux-ci sont à base rectangulaire. En fait, nous pensons qu'ils étaient à l’origine à plan rectangulaire de type R0000. Ils devaient porter des arcs en plein cintre à un seul rouleau. Ultérieurement, on a accolé aux piliers, du côté des vaisseaux, des pilastres rectangulaires. On a ainsi obtenu des piliers de type R0101. Les pilastres ont servi à porter des arcs doubleaux qui à leur tour ont porté les voûtes. Une question peut nous être posée : qu'est-ce qui nous fait penser que les pilastres ont été posés après et non directement dès le début de la construction ? Réponse : le caractère irrégulier des piliers cruciformes obtenus à la suite de ces transformations.

Datation envisagée pour l'église Sainte-Cécile de Biskupija (état initial) : an 850 avec un écart de 150 ans.

Datation envisagée pour les travaux de voûtement de l'église Sainte-Cécile de Biskupija : an 1050 avec un écart de 100 ans.


Le diocèse de Biskupija

En étudiant les édifices de cette région de Croatie que nous ne connaissions pas, nous avons été surpris d'apprendre l'existence d'autres églises comme l'église Sainte-Marie (image 5) ou Lopuška glavica (image 6). Mais ces églises étaient très peu documentées. Et on nous disait que d'autres avaient disparu ou étaient interdites de fouilles. Nous avons fini par comprendre le mystère.
Le diocèse de Biskupija est situé dans la région de Knin qui était avant 1991 à majorité serbe. À partir de 1991, Knin est devenue la capitale de la République autoproclamée de Krajina. « De 1992 à 1995, des actes généralisés de meurtre et de violence, de détention et d’intimidation, sont devenus omniprésents sur tout le territoire de la RSK. ». Après la reprise de Knin par les forces croates en 1995 et jusqu'en 1996, il y aurait eu d'autres actes de violence vis-à-vis de civils serbes.
Nous n'avons pas à porter de jugement. Mais nous comprenons que ces tensions entre populations sont remontées de fort loin. Dans de telles situations, les monuments historiques, qu'ils soient serbes ou croates, peuvent faire les frais de ces conflits. C'est regrettable car ceux qui ont construit ces monuments ignoraient s'ils étaient serbes ou croates et en tout cas seraient, s'ils revenaient grâce à un hypothétique transport spatio-temporel, incapables de dialoguer avec les serbes ou les croates d'aujourd'hui.