L'église San Silvestro d’Orte
Nous n'avons pas visité cette église.
Les images de cette page sont extraites d'Internet.
Ce monument a fait l'objet d'une monographie succincte
écrite par Enrico Parlato dans le livre « Rome
et Latium romans » de la Collection Zodiaque.
Cette notice est surtout descriptive. L'ouvrage est
relativement ancien. L'impression photographique revenant
assez cher, il était à ce moment-là plus économique de
décrire un monument que montrer une photographie. Grâce à
Internet, la publication d'images est peu onéreuse.
Cela étant, concernant cette église, nous n'avons disposé
que de très peu d'images ... et surtout, aucune de
l'intérieur.
L'église apparaît comme étant à nef unique. Ce que confirme
d'ailleurs Enrico Parlato. Cependant, nous observons sur la
façade Nord de grands arcs qui ont très probablement servi à
protéger de grandes baies. Ces arcs sont légèrement brisés.
Probablement, Enrico Parlato fait allusion à ces arcs en
énonçant la phrase suivante : «
Dans le passé, l'édifice
subit d'importantes transformations - il fut peut-être
utilisé comme habitation - ce dont témoignent les grands
arcs qui traversent la paroi gauche et qui furent obturés
par la suite. ». M. Parlato a (ou avait) le sens de
l'observation mais certainement pas celui de la déduction.
Car ces grands arcs n'ont très certainement pas été
construits pour permettre d'accéder à une habitation. Une
simple porte aurait suffi et, le moins qu'on puisse dire est
que l'existence de grandes baies entre une église et une
maison particulière ne préserve pas l'intimité des habitants
de celle-ci. Ce n'est donc certainement pas une habitation
qui occupait le flanc Nord de cette église. On songe donc à
une autre nef ajoutée en annexe. Il existe une autre
possibilité : la nef primitive était à trois vaisseaux. Elle
aurait été transformée en nef unique par suppression des
collatéraux. Il existe un moyen de vérifier cette hypothèse
: examiner le mur gouttereau Sud de cette église.
Le mur Nord est décoré d'arcatures lombardes. Mais cette
façade révèle une certaine complexité. Si on fait trois
plans séparés de cette façade avec respectivement les arcs,
les fenêtres et les arcatures lombardes, on s’aperçoit que
les trois plans de se superposent pas. Or, le plan initial
doit respecter les superpositions. L'architecte qui réalise
son plan commence à dessiner une travée. Il place les
piliers extrêmes, l'arc qui les relie, puis les fenêtres à
la verticale soit des piliers soit du sommet de l'arc, les
arcatures lombardes disposées à un rythme régulier. Une fois
cette première travée avhevée, il dessine la deuxième travée
par translation de la première. En somme tout doit être bien
ordonné, rangé dans un ordre régulier. Si cet ordre n'est
pas respecté - ce qui semble être le cas ici - on en déduit
qu'il y a eu plusieurs étapes dans la construction.
Concernant cette façade Nord de Saint-Sylvestre, le manque
d'images précises nous empêche de proposer une chronologie
des aménagements.
Concernant la datation, on s'attendrait
à ce que M. Parlato propose - ce qu'il applique dans la
plupart des cas - le XIIesiècle. Eh bien ! Non
! Voici ce qu'il écrit : « Pour
la datation de cette église d'Orte, on doit tenir présent
à l'esprit le document indiquant que sa consécration eut
lieu en 1090 (Serafini) » . Nous rappelons ce que
nous avons dit à plusieurs reprises : une consécration
d'autel n'est pas forcément liée à une fin de travaux sur un
édifice. Et d'ailleurs pour cette église, de quelle fin de
travaux faut-il parler ? L'église primitive avec ses
fenêtres ? La pose des arcatures lombardes ? Notons aussi
que du point de vue architectural, nombre d'églises qu'il
désigne comme étant du XIIesiècle sont
d'aspect plus archaïque que celle-ci. Cela étant, la
datation qui nous est proposée ne nous gêne pas.
Datation envisagée
pour l'église San Silvestro d’Orte (correspondant à la pose
des arcatures lombardes) : an 1050 avec un écart de 75 ans.