La piève San Giorgio di Brancoli de Lucques  

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Nous n'avons pas visité cette église. Les images de cette page ont été recueillies sur Internet.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci (extraits) :

« Description

Extérieur : Mentionnée en 1082, elle est un des exemples les plus significatifs du langage architectural développé entre le XIe et le XIIe siècles. Typique de cette orientation est le choix de parements muraux de grands blocs de marbre encadrés aux extrémités par des pilastres d'angles, et de volumes clairement définis, comme l'abside semi-cylindrique.
[...]

Intérieur : Il se développe en une église à plan basilical à trois nefs. Les colonnes et pilastres sont surmontés de chapiteaux avec décorations phytomorphes de tendance classicisante ; une ferme de bois compose la couverture, et le chœur est légèrement surélevé et divisé par une cloison, une séparation qui, au Moyen-Âge, séparait les prêtres des fidèles.

L'ensemble sculptural le plus important est l'ambon, daté de 1194, et œuvre du maestro Guidetto. Il est de plan rectangulaire, avec des colonnes corinthiennes qui le soutiennent dont deux reposent sur des lions sculptés. Les fonts baptismaux octogonaux du XIIe siècle, dans la nef de gauche sont signés "Guidi", maestro lombardo-lucquois, et décorés de motifs végétaux et de petites têtes ; singulière est la présence d'un fruit sculpté à chacun de ses coins.
[...] »


Commentaires divers

Nous n'avons pas obtenu plus de précision sur cette piève. Nous rappelons cependant ce qu'est une piève. C'est une unité paroissiale correspondant à la superficie d'un canton français (entre 100 et 300 km², soit un carré d'environ 15 km de côté). Nous pensons que ce type de centre paroissial a été créé durant le premier millénaire pour succéder ou suppléer aux sièges épiscopaux. Nous pensons en effet qu'à l'origine, les communautés chrétiennes, de petite importance, étaient dirigées par un episcopus (ce qui a donné le nom d'évêque). Ce dernier avait le droit de baptiser les fidèles. Petit à petit, il y a eu concentration des pouvoirs autour d'un seul évêque. Ce dernier a soit transformé d'anciens sièges épiscopaux en pièves, soit créé de nouvelles paroisses, appelées aussi pièves dans lesquelles le célébrant avait le droit de baptiser.

Nous avons remarqué que nombre de ces pièves sont situées dans des endroits isolés, à l'écart de toute agglomération importante. Par ailleurs, elles semblent avoir été réservées à des lombards. Nous ignorons si c'est le cas ici (image 1).

Un campanile a été accolé à la façade Ouest de l'église, côté Nord. Décoré d'arcatures lombardes, de style roman, il est probablement postérieur à celle-ci (image 4).

Les deux portails (images 3 et 6) sont un peu surprenants dans la mesure où ils se détachent du modèle usuel ; la baie est encadrée par deux piédroits qui portent un linteau dont les extrémités supportent directement un arc de décharge. Dans le cas présent, l'arc de décharge est séparé au-dessus du linteau. Il est porté par des consoles ou des chapeaux situés au-dessus des extrémités du linteau. C'est là un modèle que nous observons pour la première fois.

Image 7 : Ce petit personnage barbu et souriant levant les bras en signe d'accueil ou comme un orant est aussi vu pour la première fois.


L'église présente tous les éléments caractéristiques observées dans les basiliques chrétiennes primitives : nef à trois vaisseaux charpentés (images 8, 9, 10, 11), vaisseau central surhaussé par rapport aux collatéraux, arcs simples reliant les piliers. De plus, on constate l'absence de transept et d'ouvrage Ouest. Quant au chevet, il est constitué d'une seule abside. Tous ces éléments font envisager une haute datation.

Celle-ci peut néanmoins être relativisée. En effet, dans les basiliques les plus anciennes, les chapiteaux sont de style corinthien ou éventuellement composites (dans les chapiteaux composites, il y a un mélange de volutes et de feuilles d'acanthe). Les chapiteaux que l'on a ici préfigurent les scènes que l'on verra à l'époque romane : masque et aigle impérial (image 13), ange et aigle impérial (image 14), feuille d'eau (image 15). Remarquer que l'ange de l'image 14 a une attitude d'orant, et que ses ailes, comme celles de l'aigle impérial, sont détachées du corps.

On remarque par ailleurs qu'il existe une alternance entre piliers de type R0000 et colonnes cylindriques. Il y a plusieurs raisons à cette alternance. Nous estimons que
l 'une de ces raisons pourrait être la séparation symbolique de la communauté en deux groupes de fidèles; Par exemple, les hommes et les femmes, ou les clercs et les laïcs.. Nous avons ici une confirmation de cette hypothèse car le plan contenant les piliers rectangulaires partage la nef en deux zones : le chœur occupé par le clergé et le reste de la nef occupé par les laïcs. Et il existe une clôture du chœur, appelée chancel. Ce chancel est constitué de grandes plaques rectangulaires, d'environ 9o cm de hauteur, visibles sur les images 9, 10, 11 et 16. Ce chancel aurait été selon nous installé peu avant l'an mille.

L'ambon (images 16, 17, 18) serait, quant à lui, plus tardif. La date de la fin du XIIe siècle nous semble très correcte. Elle permet par ailleurs de dater les lions stylophores (porteurs de colonnes).

Les fonts baptismaux (images 20 et 21) datent aussi probablement de la même période.

En ce qui concerne l'autel (images 19), nous n'arrivons pas à le dater.


Datation envisagée pour la piève San Giorgio di Brancoli de Lucques : an 900 avec un écart de 100 ans.