La piève San Giovanni Battista di Arliano à Lucques
Nous n'avons pas visité cette église,
c'est la raison pour laquelle la plupart des images de cette
page proviennent d'Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Documentée
en 892, l’église est l’un des bâtiments les plus
importants et les plus complexes du début du Moyen-Âge
dans la région de Lucques. Datée pour la plupart du IXe
siècle, elle suit en fait un schéma récurrent pour les
églises paroissiales construites entre le IXe
et le Xe siècles : plan raccourci à trois nefs,
nef centrale nettement plus haute que les bas-côtés,
supports massifs, décorations extérieures confiées à
l’utilisation de différents matériaux en pierre et
présence d’arcs suspendus posés sur de minces pilastres. À
l’intérieur, il y a un sarcophage en marbre du XIVe
siècle, des fonts baptismaux également datables du XIVe
siècle. [...] »
Le livre Toscane
romane dit à peu près la même chose : « Mentionnée
à partir de la fin du IXe siècle, la plebes
Sancti Johannis de Arliano constitue un fait unique dans
le cas de l'architecture toscane du haut Moyen-Âge, étant
le monument le plus ancien et presque isolé, où
apparaissent ces éléments de technique décorative
d'origine lombarde qui connaîtront ensuite une grande
fortune dans la production architecturale de la région à
l'époque romane. [...] »
Commentaires divers
Nous retrouvons dans ces discours et les images
1 et 2 ce que nous avions écrit dans les pages
précédentes concernant les « pièves » : des églises de
communautés paroissiales relativement importantes, très
anciennes (antérieures à l'an mille), situées dans des
endroits isolés, possédant des fonts baptismaux. Il y a
cependant une information supplémentaire, le nom de plebes
attribué à cette église. Il y a ici confirmation de
l'origine du mot piève : plebs,
mot latin désignant la plèbe, catégorie inférieure de la
population. Les pièves seraient donc des églises attribuées
au bas peuple. Cette constatation nous incite à la
réflexion. Car il existe d'autres endroits en Europe où le
mot plebs
est attribué. Nous pensons à la Bretagne, région de France
où l'on trouve en grand nombre les noms de « Plou » et de «
Pleu » (Plougastel, Pleumeur, Plovan, …). Les églises de ces
localités seraient-elles comparables aux « pièves » ? Ce
seraient des églises d'origine ancienne antérieures à l'an
mille, situées en chef lieu de canton, où le célébrant a
droit de baptiser. Une différence pourtant : en Bretagne,
les églises de localités en « Plou » ne sont pas isolées
mais au centre des agglomérations. Une explication à cela :
en Bretagne, il est probable que les localités en « Plou »
étaient occupées par la population autochtone de basse
condition. Alors qu'en Toscane, les territoires des pièves
étaient cultivés par des populations immigrées, les lombards
qui n'avaient peut-être pas le droit de s'installer en
permanence (hypothèses à vérifier si possible).
Les expressions «
arcs suspendus posés sur de minces pilastres » du
premier texte et « éléments
de technique décorative d'origine lombarde » du
second texte désignent ce que nous avons appelé, peut-être à
tort, les « arcatures lombardes ». Celles -ci sont visibles
sur le campanile et la façade Nord (image
4), la façades Sud (image
5), l'abside (image
6) et la façade Ouest (image
7).
La lunette du portail de la façade Ouest est ornée d'une
belle fresque du XVe siècle représentant la
Vierge Marie portant l'Enfant. Bien que hors de notre
domaine d'étude, cette œuvre est selon nous représentative
du l'importance de la Vierge à l'Enfant (lire ce que nous
avons écrit sur la Vierge de l'Assomption).
Les éléments qui caractérisent cet édifice sont les suivants
: nef à trois vaisseaux charpentés, abside unique, absence
de transept. Nous estimons que l'édifice qu'ils décrivent
est antérieur à l'an mille.
Datation
envisagée pour la piève San Giovanni Battista di
Arliano à Lucques : an 950 avec un écart de 100 ans.