L'église San Michele in Foro de Lucques
Nous n'avons pas visité cette église. La
plupart des images de cette page ont été recueillies sur
Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci (extraits) :
« Histoire
D'abord église San Michele depuis le VIIe
siècle, l'église actuelle, à laquelle ont été annexés
successivement un hôpital et un monastère, a été
reconstruite par le pape Alexandre II en 1070, en même
temps qu'avaient lieu les travaux du Dôme de Lucques.
La façade, du XIIIe siècle, comporte des
sculptures dont la plupart ont été remaniées au XIXe
siècle. [...] L'église
a été restaurée de 1849 à 1878 par l'architecte Giuseppe
Pardini, comme l'ensemble des églises de Lucques.
Architecture
La date exacte de la construction n'est pas connue
précisément. Un indice est fourni par l'année 1143 sur le
pilier gauche de l'arc du chœur, qui fait
vraisemblablement référence à une consécration. Les
travaux sur la façade et le revêtement extérieur se
poursuivirent jusqu'à la seconde moitié du XIIIe
siècle, et plus longtemps encore sur la nef et les
collatéraux.
San
Michele in Foro est une basilique à trois nefs avec un
transept et une abside semi-circulaire. Le clocher s'élève
au-dessus du bras sud du transept. Son créneau a été
remplacé par une mezzanine néoclassique au XVIIIe
siècle. L'église, de style roman, a un plan en croix
latine. [...]
L'église
a une nef centrale, deux latérales, un transept et une
abside semi-circulaire. La nef, avec les voûtes en croisée
d'ogives, œuvre de Francesco Marti (1500), est supportée
par des arcades à colonnes monolithes surmontées de
chapiteaux corinthiens.
L'intérieur se présente aujourd'hui comme une basilique à
trois nefs et à colonnes, peu meublée. L'impression de la
piève a été grandement modifiée lorsque le plafond à
poutres médiévales a été remplacé par une voûte en 1512.
Au-dessus de la voûte, une bande de fresques médiévales a
été conservée. »
Nous ajoutons à ce texte des extraits du livre Toscane
romane de Italo Moretti et Renato Stepani :
« Mentionné
à partir de 791, San Michele in Foro fut un simple
oratoire au moins jusqu'au Xe siècle. En 1027,
par les soins de l'évêque Giovanni II fut rattachée une
communauté de chanoines. Aux chanoines se substituèrent
les bénédictins auxquels on doit, en 1143 (date qu'on peut
lire sur le pilier de gauche de l'arc triomphal), la
reconstruction de l'église, peut-être l’œuvre de
Dionisalvi, l'auteur du baptistère de Pise. [...]
À partir de la seconde moitié du XIIe siècle et
dans les premières années du XIIIe siècle, fut
réalisé, en plusieurs fois, le revêtement de marbre à
l'extérieur, et, en particulier, celui de la façade
(image 2).[...]
La galerie extérieure, qui se déploie le long du flanc
droit de l'église, est cependant de la seconde moitié du
XIVe siècle (image
3).
Elle témoigne de la persistance, en pleine époque
gothique, des pratiques décoratives de la période romane.
La nef majeure, jadis plus haute à l'intérieur, eut à
l'origine une couverture en charpente polychrome, qui, en
1512, fut masquée par des voûtes. »
Commentaires divers
Il est difficile d'interpréter ces deux textes dont on ne
sait s'ils sont contradictoires ou complémentaires. Quand
l'un parle d'une existence de l'église au VIIe
siècle, l'autre nous donne la date de 791, fin du VIIIe
siècle. Si le premier affirme que l'église a été
reconstruite par un pape en 1070 (que venait-il faire à
Lucques ? Il ne pouvait pas rester à Rome ?), le second n'en
parle même pas. Il y a par contre un accord sur la date de
1143, mais avec des nuances cependant : l'un parle d'une
consécration et l'autre d'une reconstruction. Nous savons
par expérience que la très grande majorité des textes
relatifs à des églises ne racontent pas expressément la
construction de celles-ci mais renvoient à leur existence à
une période donnée puis citent des événements qui peuvent
avoir un rapport lointain avec la construction mais qui ne
constituent pas de preuve formelle : fondation d'une
communauté, consécration d'un autel, incendie ou pillage.
Par ailleurs, alors que les archéologues identifient
régulièrement des basiliques paléochrétiennes de grandes
dimensions lorsqu'elles sont sous forme de ruines, ils sont
incapables d'imaginer qu'il puisse y avoir de grandes
églises antérieures à l'an mille encore debout (cf la phrase
ci-dessus : «
San Michele in Foro fut un simple oratoire au moins
jusqu'au Xe siècle. ».
Nous avons dit que les textes écrits ne permettaient pas
dans la quasi totalité des cas de dater la construction
d'une église. Par contre, des inscriptions sur les bâtiments
peuvent fournir des éléments de datation. Nous avons
constaté que ces inscriptions étaient très rares pour des
monuments préromans ou romans. Elles sont en fait plus
fréquentes sur les édifices paléochrétiens. Dans le cas
présent, la date de 1143, si elle est avérée et si elle
mentionne une construction effective, pourrait se révéler
très intéressante.
Mais, là encore, il ne faut pas sauter à des conclusions
trop rapides. Rappelons les caractéristiques de la nef :
c'était à l'origine une nef à trois vaisseaux charpentés, le
vaisseau principal étant surhaussé par rapport aux
collatéraux. Le vaisseau principal est porté par des
colonnes cylindriques monolithes dont certaines ont pu être
remplacées lors de diverses restaurations. Enfin il y a une
seule abside. Le plan, dit basilical, de cet édifice est
directement inspiré par celui des basiliques chrétiennes
primitives. Une différence pourtant, qui est fondamentale.
Les premières basiliques n'avaient pas de transept. Or ici
il y a bien un transept. Nous pensons avoir résolu le
problème. Lorsque la « mode » du transept s'est généralisée,
il a été décidé de construire des transepts pour toute
église nouvelle d'une certaine importance, et, pour les
églises anciennes , de construire des transepts. Cela a pu
se faire de plusieurs façons : à l'emplacement d'une travée,
en remplaçant le chevet, en prolongeant l'église vers l'Est.
Nous pensons que c'est ce qui a pu se produire dans le cas
présent ; on a construit un transept sur une nef plus
ancienne. Et la date de 1143 ne serait pas celle de la
construction de l'église dans sa totalité mais celle du
transept. À remarquer que le texte nous dit que la date est
située sur un pilier de l'arc triomphal. Or ce pilier
porteur de l'arc triomphal est un pilier de croisée du
transept. Il est donc partie intégrante du transept et non
de la nef qui pourrait donc être nettement plus ancienne.
Datation
envisagée pour l'église San Michele in Foro de
Lucques : an 750 avec un écart de 200 ans.