L'église Santa Maria Assunta de Saint-Florent (Haute-Corse) 

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Petite information concernant les églises de Corse

La Corse est une des régions de France que nous ne connaissons que très peu : un seul séjour d'une semaine, principalement consacré à des occupations familiales. En conséquence, les principaux renseignements ou images que nous avons sur les monuments de cette région sont issus de sites Internet. Lire la suite...



La cathédrale Santa Maria Assunta de Saint-Florent

Nous n'avons pas visité ce monument. La majorité des images de cette page est extraite de la galerie d'images de Google, hormis les images 4, 10, 11, 12 provenant du site Corse Romane.

Selon la page du site Internet Wikipédia qui lui est consacrée :

« En 817, la cité de Nebbio, occupée par les Sarrasins, est attaquée par les Chrétiens. Le roi maure Nugolone reçoit des secours de Tunis et de Bône. Sa flotte est battue dans le golfe de Saint-Florent par le Comte Ugo et le Comte de Barcelone ; Nebbio est pris. Nugolone quitte la Corse. Il reviendra et reprendra Nebbio, avant d'être tué à Poggio-di-Venacco, qu'il assiégeait.

Historiquement, nous n'avons pas de référence à Nebbio avant le XIIe siècle ; le premier document dans lequel elle est clairement nommée est un acte du cartulaire de la chartreuse de Calco datant de 1176. Elle est évoquée malgré tout dans deux documents plus anciens datant de 1138 et 1145.

L'église paraît occuper l'emplacement de la ville antique Censunum, dont il n'y a plus de traces. Bâtie à l'emplacement d'une ancienne basilique paléochrétienne, à moins d'un kilomètre « à vol d'oiseau » au sud-est de la citadelle, l'ancienne cathédrale de Nebbio est aujourd'hui l'église Santa Maria Assunta, ou Église Sainte-Marie comme on la nomme souvent. Elle a été datée du XIIIe siècle.

Le Nebbio était à la fois un diocèse et une province génoise, aux territoires différents. Le diocèse couvrait 5 pièves : Canari, Nonza, Patrimonio, San Quilico, et Santo Pietro.

Architecture : La cathédrale est d'architecture romane pisane. Elle a été construite durant la période dite
de paix pisane qui s'est installée avec l'administration de l'île par Pise, à partir du XIe siècle. Tous les édifices religieux de cette époque sont dits “pisans”. [...] Comme dans la plupart des édifices romans, l'intérieur est sobre, sans voûte, éclairé par une faible clarté en raison du peu d'ouvertures. Au plafond, on voit la charpente sur laquelle repose une couverture de teghje. »


La cause semble entendue : cette église est du XIIe ou du XIIIe siècle. On devrait néanmoins se poser quelques questions. Comment se fait-il que cette église ait apparu subitement au XIIe siècle dans un paysage désertique, plus de 800 ans après la première évangélisation de la Corse ?

En fait, nous pensons connaître la réponse : cette église est nettement plus ancienne que le XIIe siècle. Certes, si nous observons uniquement les façades Ouest et Sud (image 1) et le chevet (image 2), la présence d'arcatures lombardes de deuxième génération fait envisager une datation relativement tardive, du XIIe ou XIIIe siècle. Mais nous savons que les toits et les parties supérieures des murs sont les éléments des constructions qui subissent le plus de modifications. Il est donc fort possible que les arcatures lombardes aient été posées sur des murs plus anciens, dans le but de les renforcer et de réaliser un véritable chaînage pour soutenir les toits.

Nous préférons porter notre attention à l'intérieur. Cette église est à plan basilical. Elle est formée d'une nef à trois vaisseaux charpentés. Le vaisseau central est prolongé par une abside semi-circulaire. Ce plan est typique des basiliques paléochrétiennes. La seule différence réside dans les piliers. Ceux des basiliques paléochrétiennes sont soit cylindriques, soit à plan rectangulaire. Ici on a un système mixte : alternance de piliers cylindriques et rectangulaires. Nous en déduisons que cette église est un peu plus récente qu'une basilique paléochrétienne. Mais pas trop quand même, car on constate l'absence de transept (nous pensons que les transepts ont été généralisés à partir du deuxième millénaire).

Un premier examen des chapiteaux des images 10, 11 et 12 nous les avaient fait ranger parmi les chapiteaux gothiques. Un examen plus attentif révèle leur archaïsme (lion à queue de serpent, serpents entrelacés, tête animale).


Datation envisagée pour la cathédrale Santa Maria Assunta de Saint-Florent : an 800 avec un écart de 200 ans.