L’église Notre-Dame de Rançon
Tout comme l’église Saint-Jean-Baptiste d’Abbetot décrite
dans la page précédente, l’église Notre-Dame de Rançon
semble dater de l’époque romane. Voici d’ailleurs un extrait
de ce qu’en dit Henry Decaëns, auteur d’une petite notice du
site Internet
: « Rançon
était l'une des possessions de l'abbaye de Fontenelle que
mentionne, dès 1024, une charte du duc de Normandie
Richard II. L'église du village, … est un bon exemple des
églises rurales construites à la fin du XI e
siècle. »
Notons d’abord une apparente contradiction que nous
expliquerons par la suite : si l’église est citée en 1024,
cela signifie qu’elle était déjà construite en 1024. Et donc
elle n‘a pas été construite à la fin du XIesiècle.
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Image 1
L’église Notre-Dame de Rançon vue du Nord.
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Image 2
L’église Notre-Dame de Rançon vue du Sud.
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Image 3
Fenêtre géminée du clocher.
Nous n’avions cependant rien lu de cette
notice avent d’examiner les photographies prises par
Anne-Marie Le Stang.
Les images 1 et 2 permettent
de découvrir une petite église dotée d’un transept aux
croisillons inégaux. La nef (image
2) semble tout à fait quelconque, même pas romane.
Le seul élément roman est le clocher percé de fenêtres
géminées (image 3).
En conséquence, nous avons a priori rangé cette église dans
la catégorie : « sans intérêt ». Bien sûr, « sans intérêt »
pour notre site, qui prétend ne traiter que des édifices
antérieurs à l’an mille, mais elle peut se révéler
intéressante comme église romane du XIeou XIIesiècle.
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Image 4
L’église Notre-Dame vue du Nord-Ouest.
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Image 5
Vue extérieure de la nef.
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Image 6
Autre vue extérieure de la nef : les arcades.
Les images
suivantes 4, et surtout
5 et 6 de la façade Nord sont venues corriger notre
attitude par rapport à cette église. Que voit-on en effet ?
Tout bêtement une succession de piliers portant des arcs et
le tout inséré dans un mur. En fait, ce ne sont pas les
arcades qui ont été insérées dans le mur mais plutôt le
contraire. Les arcades existaient auparavant permettant de
grandes ouvertures entre les piliers. Ces ouvertures ont été
bouchées par la suite.
D’où l’idée que la nef de cette église était primitivement
de type basilical à trois vaisseaux. On serait en présence
du mur gouttereau Nord porteur du vaisseau central. Le
collatéral Nord aurait disparu.
Il reste à vérifier si, à l’intérieur, on retrouve des
restes de cette colonnade.
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Image 7
Vue intérieure de la nef en direction du Nord-Est.
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Image 8
Vue intérieure de la nef en direction du Sud-Est.
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Image 9
Vue intérieure de la nef en direction de l’Ouest.
Et c’est bien ce qui se passe (image
7). L’image 7 est
même plus précise que les deux images précédentes. Elle
montre que les arcs sont doubles et les piliers de type
rectangulaire R1010.
Bien sûr, le regard se porte vers le mur opposé, le mur Sud,
où l’on s’attend à retrouver la même disposition de piliers
et d’arcs. Mais il s’avère que ce n’est pas le cas : le mur
Sud a été très probablement entièrement refait, ou bien il
reste des traces d’arcades cachées sous le crépi.
Datation
Nous estimons que les arcs doubles ont été inventés avant
l’an mille. En conséquence, nous datons la première nef à
trois vaisseaux de l’an 900 avec un écart de plus de 100
ans. Comme pour Saint-Jean-d’Abbetot, le transept et le
chevet auraient été construits plus tard au XIeou
XIIesiècle en remplacement du chœur primitif.