L'église Santa Maria foris Portas de Castelseprio
Nous n'avons pas visité cette église.
Les images de la présente page ont été recueillies sur
Internet.
La petite église Santa Maria foris Portas ne fait pas partie
des églises décrites par Sandro Chierici dans son ouvrage «
Lombardie Romane »
de la collection Zodiaque.
C'est un peu surprenant. Elle a en effet été choisie avec
six autres lieux pour représenter la série « Les Lombards en
Italie. Lieux de pouvoir (568-774 après J.-C.) ».
En 2011, ce groupe de sites a été inscrit sur la liste du
Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Il est cependant possible
que cet oubli de M. Chierici ait été volontaire : si
l'église Santa Maria est bien lombarde, de la période
(568-774 après J.-C.), elle est antérieure à la période
considérée comme romane (1000-1200 après J.-C.) étudiée par
lui.
Son appartenance à la liste du Patrimoine Mondial de
l'UNESCO lui conférant de la notoriété, on devrait disposer
d'une documentation importante sur cette église. Ce n'est
pas le cas. La page du site Wikipedia écrite en français est
pauvre en informations. L'article en italien est quant à lui
plus prolixe. Grâce à Wikipedia, on peut obtenir la
traduction de ce texte en français, En voici un extrait :
« [...] Le bâtiment se
dresse sur une colline, dans une zone déjà caractérisée
par une tombe préhistorique. Autrefois considérée comme
datant du VIIeau VIIIesiècle, la
structure architecturale a récemment été datée, grâce à
des examens physiques et chimiques complexes, autour du
deuxième quart du IXesiècle, étant très
difficile à placer sur la base d’éléments stylistiques,
puisqu’il n’y avait pas d’exemples de comparaison dans le
domaine relatif à cette période. Il appartient donc à
l’âge carolingien pour la période de construction, mais à
l’âge lombard par la conception idéale et pour la
continuité architecturale, qui se réfère aux premières
basiliques chrétiennes de Milan du IVeet Vesiècle
et qui se serait poursuivie jusqu'au XIesiècle.
[...] »
Nous venons tout juste de consulter
cette traduction de page du site Wikipedia, écrite en
italien. Par principe, nous ne lisons les commentaires ou
explications qu'après avoir examiné l'édifice (ou, comme
ici, ses photographies) et non avant. Ceci afin d'éviter de
s'en faire une idée préconçue. Nous avions donc étudié
auparavant ces images et avions été un peu à la fois
désorientés et surpris de l'intérêt qui leur était attaché.
D'abord en ce qui concerne l'architecture de l'édifice. Elle
nous a semblé apparemment dépourvue d'originalité. Il n'y a
pas d'élément distinctif permettant d'envisager que, du
strict point de vue architectural, cette église ait pu avoir
été construite par des lombards au VIIe ou VIIIesiècle.
Il n'y a même pas ces fameuses « arcatures lombardes » portées
au pinacle par nombre d'historiens de l'art. Nous avons
seulement détecté des signes d'ancienneté. Ainsi les images 2 et 3 font
apparaître un chevet à trois absides. On pourrait donc être
en présence d'un édifice primitif à nef à trois vaisseaux,
avec trois absides en prolongement. L'image
1 apporte un début de confirmation. On y voit à
l'extrême gauche, sur le mur Nord de l'absidiole Nord, les
restes d'un arrachement du mur Nord. Ce mur Nord de
l'absidiole Nord devait donc être primitivement prolongé en
direction de l'Ouest. Il y avait donc au moins une pièce
dans le prolongement de l'absidiole Nord. On pense bien sûr
à un collatéral Nord. Le problème n'est pas résolu pour
autant, car l'abside centrale est située en avant des deux
absidioles, alors qu'elles devraient être au même niveau.
Nous pensons qu'elles l'étaient primitivement mais que,
ultérieurement, l'abside centrale a été déplacée vers l'Est
avec création d'un avant-chœur à l'emplacement de l'ancienne
abside. Ce déplacement de l'abside expliquerait le décalage
existant entre le reste de pilier, soutien d'un arc, et le
mur de séparation avec l'abside centrale à l'extrême droite
de l'image 4. Mais on raisonne là
dans le domaine des hypothèses.
En ce qui concerne les fresques, nous avons là aussi été un
peu déçus. D'une part, certaines apparaissent inspirées de
l'art des romains. Ainsi les portraits de vierges des images 8, 9 et 10. Ou
la colonne entourée d'une écharpe à droite de la figure du
Christ de l'image 7.
Ou encore le vase de l'image
8. Mais
inversement, d'autres fresques ou parties de fresque sont
plus que surprenantes. Ainsi les rois mages de l'image
11 sont coiffés d'un drôle de couvre-chef qui
s'apparente aux chapeaux gibus du début du XIXesiècle.
Certains thèmes, comme la fuite en Égypte (image
12), n'ont pas été développés durant le premier
millénaire. Enfin la composition des panneaux avec des
scènes représentées en pente ascendante (images
8, 9, 11, 12) est plus caractéristique du XVIIIesiècle
que des premiers siècles de notre ère.
Le texte de Wikipedia nous apprend que
des analyses scientifiques ont permis de dater cet édifice
du IXesiècle (deuxie quart) . Il faudrait
certes les revérifier.
Cependant, il nous semble qu'en inscrivant ce monument dans
la série « Les Lombards en Italie. Lieux de pouvoir (568-774
après J.-C.) », série inscrite sur la liste du Patrimoine
Mondial de l'UNESCO, les promoteurs de cette initiative ont
réalisé un double loupé. D'une part, ils ont inscrit dans
cette série de 7 monuments un édifice qui n'aurait pas dû y
être. D'autre part, ils ont écarté de cette liste d'autres
monuments qui pouvaient être représentatifs de cette
période, l'attribution à la culture lombarde étant toujours
difficile à établir.
Datation envisagée
pour l'église Santa Maria foris Portas de Castelseprio : an
825 avec un écart de 75 ans.