Diverses églises de Savoie susceptibles de dater du premier millénaire 

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Le département de Savoie ne possède pas à notre connaissance beaucoup d’églises dites romanes.

Nous avons cependant pu sélectionner les quatre églises suivantes toutes décrites dans cette page : la basilique Saint-Martin d’Aime-la Plagne, l’église Saint-Pierre-sur-Lémenc de Chambéry, l’église Saint-Jean-Baptiste de Cléry, la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Maurienne.

Nous rappelons que nous n’avons pas visité ces églises. Les images sont issues d’Internet. Elles ne peuvent remplacer une visite in situ.


La basilique Saint-Martin d’Aime-la Plagne

La basilique Saint Martin d’Aime est une église à nef unique. Cependant, les vues extérieures des murs Nord (image 3) et Sud (image 6) font apparaître une colonnade tout à fait semblable à celle soutenant le vaisseau central d’une basilique à trois nefs. Cette impression est confirmée par la vue intérieure de la nef (image 7), où l’on constate la présence d’une colonnade analogue. Enfin, le plan de l'image 1 signale la présence de murs extérieurs disparus. On avait donc bien là une nef à trois vaisseaux avec les absides en prolongement des trois vaisseaux. Tous les piliers sont rectangulaires, hormis l’un d’entre eux qui semble cylindrique.

La façade Ouest (image 4 ) est selon nous de facture ancienne (mais difficile à dater). Elle est percée d’une baie en « trou de serrure ».

Les images que nous avons de la crypte (images 8 et 9) sont insuffisantes pour envisager une datation.


Le plan de l'image 1 montre la présence d’une église à nef unique et abside semi-circulaire, probablement antérieure à la basilique à la nef à trois vaisseaux.

Datation envisagée pour la basilique à nef à trois vaisseaux de Saint-Martin d’Aime-la Plagne : an 650 avec un écart de plus de 150 ans.





L’église Saint-Pierre-sur-Lémenc de Chambéry

Nous n’avons que peu de choses à dire sur cette église. L'image 11 montre une nef ou une crypte à abside semi-circulaire. La présence de massifs piliers rectangulaires pourrait être un signe d’ancienneté. Mais ce n’est pas certain : de telles formes ont été observées dans des cryptes relativement récentes. Plus intéresant semble être le petit baptistère situé en arrière (images 11 puis 12). De tels baptistères sont estimés préromans.

Datation envisagée pour l’église Saint-Pierre-sur-Lémenc de Chambéry : an 750 avec un écart de plus de 150 ans.






L’église Saint-Jean-Baptiste de Cléry

Peu de choses à dire aussi sur cette église. Il semblerait que sa nef soit à trois vaisseaux (images 16 et 18). Les piliers sont cylindriques. Les collatéraux sont très étroits. Il semblerait que le voûtement des collatéraux soit postérieur à la construction initiale.

Datation envisagée pour l’église Saint-Jean-Baptiste de Cléry : an 900 avec un écart de 150 ans.





La cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Maurienne

La page du site Internet Wikipedia consacrée à la cathédrale Saint Jean-Baptiste nous apprend beaucoup de choses. Mais nous ne sommes pas certains que toutes ces choses soient justes. En particulier une invasion de Maurienne par des Sarrasins en l’année 732. Bien sûr, une telle invasion est possible mais de fait, elle est très peu envisageable. Les chroniqueurs des temps passés avaient tendance à faire porter la responsabilité des exactions ou des brigandages sur des peuples connus comme les Normands ou les Sarrasins. Mais, dans un cas comme dans l’autre, les envahisseurs supposés étaient trop éloignés de leurs bases arrière pour réaliser de tels exploits. Par ailleurs, on a trop souvent attribué à ces « envahisseurs », Sarrasins ou Normands, des destructions systématiques. Or, sauf cas exceptionnel, un envahisseur est très peu destructeur d’édifices religieux ou civils autres que les fortifications. S’il envahit pour s’installer définitivement, il a tout intérêt à conserver les constructions en l’état afin de les occuper. S’il est venu pour piller, il se retire précipitamment, sans chercher à réaliser une destruction intégrale qui lui ferait perdre tout son temps consacré à la retraite.

Le même site Internet nous apprend ceci : » La reconstruction de la cathédrale au début du XIe siècle va être liée à la succession de Bourgogne après la mort de Rodolphe III, en 1032. Rodolphe III avait fait de son neveu, Conrad II, empereur du Saint Empire Romain Germanique son héritier. ». Nous ne pouvons pas confirmer ou infirmer ce texte, mais il est peu probable que la partie de phrase : « La reconstruction de la cathédrale ... va être liée à la succession de Bourgogne. » soit confirmée par un texte authentique.

En tout cas, le plan de l'image 19 mais aussi la vue extérieure de l'image 20 et les vues intérieures des images 21, 22 et 23 mettent en évidence une nef de type basilical à trois vaisseaux. Ici, le vaisseau central est porté par des piliers à plan rectangulaire de type R0000 non pourvus d’impostes. À remarquer sur l'image 23 que les arcades de la nef se poursuivent derrière les stalles du chœur.

À remarquer sur le plan de l'image 19 ainsi que sur la vue extérieure de l'image 20 l’absence de transept. Cette constatation est importante pour nous . Nous pensons en effet que lorsque les églises de ce type ont été construites, il n’était pas prévu de leur ajouter un transept. C’est en tout cas ce que nous avons constaté à l’église Sainte- Madeleine de Béziers. Nous avons commencé à évaluer la datation des nefs à trois vaisseaux. Nous devons prochainement évaluer la datation des transepts. Mettre en corrélation les datations des nefs d’un côté, et des transepts de l’autre, devrait permettre d’affiner cette datation.


    Les images 25, 26, 27, 28 représentent des bas-reliefs qui ont été placés sur des piliers. On raconte que Charlemagne aurait recommandé de conserver des sculptures anciennes supposées saintes en les plaçant sur des piliers. Ces plaques sont dites « carolingiennes ». C’est-à-dire du IXeou Xesiècle. C’est possible pour l'image 28. Nous pensons que le bas-relief de l'image 25 pourrait être plus ancien (VIe- VIIe siècle). Ce, à cause d’une représentation de croix pattées. Le bas-relief de l'image 26 pourrait dater de la même période. Remarquer le cerf de l'image 27. Nous datons (sans certitude) le panneau de porte de l'image 28 du IXe ou Xesiècle. Remarquer l’Agneau-Pascal portant une croix pattée portée sur une hampe.

    Datation envisagée pour la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Saint Jean-de-Maurienne : an 600 avec un écart de plus de 150 ans.