Diverses églises de Saône-et-Loire susceptibles de dater du 1er millénaire (20/22)
Les sept églises décrites dans cette
page sont : l’église
Saint-Pierre de Saint-Pierre-de-Varennes, l’église
Saint-Donat de Saint-Point, l’église
Saint-Romain de Saint-Romain-sous-Gourdon, l’église
Saint-Vincent de Saint-Vincent-des-Prés, l’église
Sainte-Cécile de Sainte-Cécile, l’église
Saint-Pierre de Saisy, l’église
Saint-Julien de Sennecey-le-Grand.
L’église
Saint-Pierre de Saint-Pierre-de-Varennes
Nous avons sélectionné cette église principalement à cause
de ses objets sculptés.
Le premier d’entre eux est le tympan de l'image
2 : on y voit deux personnages. Bien que nous ne
soyons pas capables de distinguer les joints, nous pensons
que ce sont des stèles funéraires qui ont été mises dans
l’emplacement vide situé entre le linteau et l’arc
supérieur. Avec sans doute une double fonction : décorer cet
emplacement et honorer un prêtre ou un ancêtre fondateur.
Nous avons déjà vu une telle disposition sur un tympan de
l’église Saint-Paul de Narbonne.
On distingue sur la deuxième sculpture (image
3) un orant aux bras levés.
La troisième sculpture (image
4) est sans doute un bénitier. Tout en étant de
belle qualité elle est moins intéressante pour nous car nous
envisageons pour elle une période plus tardive (XVeou
XVIesiècle).
Datation envisagée
pour l’église Saint-Pierre de Saint-Pierre-de-Varennes : an
1050 avec un écart de plus de 100 ans.
L’église
Saint-Donat de Saint-Point
Les images 5 et
surtout 6 montrant
trois absides accolées et resserrées font immédiatement
penser que ces trois absides (au moins) sont les restes
d’une église à nef à trois vaisseaux prolongés par les trois
absides que l’on voit ici.
L'image 7 confirme
cette opinion : la nef est bien à trois vaisseaux avec
piliers de type R0000.
Ces éléments ainsi que les collatéraux très étroits font
envisager une forte ancienneté.
Remarquons sur l'image 8 l’arc
outrepassé.
Datation estimée
pour l’église Saint-Donat de Saint-Point : an 650 avec un
écart de 200 ans.
L’église
Saint-Romain de Saint-Romain-sous-Gourdon
L’extérieur de l’édifice (image
9) ne permet pas d’effectuer une estimation de
datation. Hormis le fait qu’un petit bâtiment a été ajouté
sur le flanc Nord, créant ainsi une sorte de transept bas.
En conséquence de cette observation, la nef pourrait être
antérieure à l’invention des transepts.
Les chapiteaux des images
10 et 12, ainsi
que l'image 11,
détail de l'image 10,
présentent un caractère archaïque très marqué. Les thèmes
nous sont inconnus et nous n’en comprenons pas le sens.
Datation envisagée
pour l’église Saint-Romain de Saint-Romain-sous-Gourdon : an
900 avec un écart de 150 ans.
L’église
Saint-Vincent de Saint-Vincent-des-Prés
L’extérieur (image 13)
fait apparaître qu’on est en présence d’une nef à trois
vaisseaux. Sur l'image 14, les deux premières
travées de cette nef sont visibles. Elles sont portées par
des piliers cylindriques portant des impostes (images
16 et 17). Les arcs reliant les piliers sont
simples. On remarque sur l'image
14 l’absence d’imposte côté vaisseau central. Le
dispositif dépourvu de cohérence (pilastre rectangulaire
surmontant un pilier cylindrique) fait envisager que le
vaisseau central de cette nef était primitivement charpenté.
Nous ne pouvons rien dire concernant les collatéraux.
L'image 15 du fond
de cette nef montre un dispositif un peu différent : les
deux dernières travées portent sur des colonnes cylindriques
à chapiteaux et tailloirs (image
18). Cette différence peut s’expliquer : les deux
dernières travées auraient été ajoutées ultérieurement.
Datation envisagée
pour l’église Saint-Vincent de Saint-Vincent-des-Prés : an
700 avec un écart de 200 ans.
L’église
Sainte-Cécile de Sainte-Cécile
Sur les images 20 et 21, on constate que de
grands arcs portés par des piliers sont accolés aux
murs gouttereaux de la nef. Il s’agit ici d’une nef
unique.
Deux solutions s’offrent à nous. Soit la nef primitive était
unique ; les piliers et arcs auraient été ajoutés
postérieurement de façon à pouvoir la voûter. Soit la nef
primitive était triple ; la nef actuelle ne serait autre que
le vaisseau central de l’ancienne nef. Les piliers porteurs
de ce vaisseau central seraient les actuels piliers, de type
R0000. Les arcs
reliant ces piliers seraient les actuels arcs. À une époque
inconnue, les collatéraux de cette nef triple auraient été
supprimés. Les grandes baies ouvertes sous les arcs centraux
auraient été murées, transformant ainsi l’ancienne nef
triple en une nef unique. Au vu de l’épaisseur des piliers
et des arcs, nous envisageons plutôt la seconde hypothèse.
Le chapiteau de l'image 22
présente un motif inusité.
Datation envisagée
pour l’église Sainte-Cécile de Sainte-Cécile : an 750 avec
un écart de 200 ans.
L’église
Saint-Pierre de Saisy
Apparemment, la nef de cette église est unique et son
transept est partagé en trois parties (image
23). Mais il faut remarquer que, face à nous sur
chacun des deux piliers du transept, est accolé un pilastre,
et adossé à ce pilastre, une colonne demi-cylindrique
portant chapiteau (qui sert de socle à une statuette en
bois). Il faut bien comprendre que ces pilastres et colonnes
demi-cylindriques ne sont pas là par hasard. Les chapiteaux
devaient porter des arcs dirigés parallèlement à l’axe de la
nef. Lesquels reposaient sur des piliers. En fait, ces
pilastres et colonnes demi-cylindriques sont les témoins de
l’existence d’une nef primitive à trois vaisseaux.
Les chapiteaux des images
24, 25 et 26 surmontent des pilastres cannelés. Les
thèmes (croix pattée, rosace, feuilles dressées) sont connus
dès l’époque préromane. Nous ne pensons pas pour autant que
ces chapiteaux soient préromans. Ils seraient plutôt d’un
art roman tardif.
Datation envisagée
pour l’église Saint-Pierre de Saisy : an 975 avec un écart
de 150 ans.
L’église
Saint-Julien de Sennecey-le-Grand
La nef de cette église est à trois vaisseaux (plan de l'image 28).
L'image 29 ainsi
que quelques autres images extraites d’Internet ne
permettent pas d’avoir une vue suffisante de l’intérieur de
cette église. Cependant, nous pensons que la nef est portée
par des piliers de type R1111,
porteurs d’impostes à chanfrein vers l’intrados. Les arcs
reliant les piliers sont doubles.
Le chapiteau de l'image 30,
aux feuilles dressées, est probablement préroman.
Datation envisagée
pour l’église Saint-Julien de Sennecey-le-Grand : an 950
avec un écart de 100 ans.