L'église Sainte-Croix de Hildesheim 

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Nous n'avons pas visité cette église. Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier abondamment consulté le site Internet http : //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette période, mais ce site, dont le nom se traduit en français par « Trésors romans », est beaucoup plus riche en monuments et nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous sont extraites de ce site Internet.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« Histoire et architecture

L’emplacement, les découvertes de constructions et la tradition documentaire selon laquelle l’évêque Hezilo (1054-1079) a fait “d'une maison de guerre une maison de paix” au sujet de la Kreuzkirche, prouvent que le noyau du bâtiment est un système de portes, probablement datant déjà de l’époque de l'évêque Alfrid, qui protégeait la zone encore non fortifiée de la cathédrale à l’est. La structure de la soi-disant
“domus belli” se composait d’un cube à trois nefs et trois étages avec un extérieur à l’est, qui intégrait une porte battante. L’intérieur est divisé par des arcades à piliers en une nef centrale et deux nefs latérales étroites. Sur les côtés, des bases des murs ont été creusées, qui appartenaient très probablement à une muraille de fortification. Après que le mur de Berward eut rendu cet ouvrage extérieur superflu, l’évêque Hezilo le fit convertir en église et y construisit un monastère de chanoines. Il a laissé quelques-unes des anciennes reliques de la croix de Hildesheim à la nouvelle fondation.

Une grande partie de la structure de la nef centrale provient de l’ancienne halle de la porte. Sa sortie orientale est marquée par le “pont” inhabituel dans l’arc de croisement, derrière lequel se trouvent le transept avec la tour octogonale et le chœur rectangulaire de Hezilo. Les piliers, qui portent les ouvertures en arc vers les bas-côtés au lieu de colonnes, rappellent également l'origine “séculaire” du bâtiment.

Les allées latérales elles-mêmes datent d’une période ultérieure. Celle du sud, avec les chapelles latérales, appartient à une phase de reconstruction gothique. Le bas-côté nord a été construit après 1700, lorsque ce côté du bâtiment était devenu délabré en raison de l’affaissement. C’est un intérieur d’église baroque, presque aussi large que la nef centrale.

L’extérieur de l’église est également présenté dans un habillage baroque. La façade ouest de style italien de 1712 avec l’escalier devant, flanquée des figures en grès des apôtres Pierre et Paul, montre une volonté baroque de représentation. D’autres sculptures de cette période ornent le portail nord. L’escalier de l’église à la rue Brühl a été construit en 1727. [...] En 1781, la tour a été élevée et redessinée dans le style baroque.

Lors du bombardement de Hildesheim, le 22 mars 1945, la Kreuzkirche a également été gravement endommagée par des bombes explosives et incendiaires. [...] La reconstruction a commencé en 1948 et, à partir de 1952, l’église a pu être utilisée à nouveau pour les services religieux. En 1958, elle était en grande partie restaurée dans son état d’avant-guerre. »


Commentaires de ce texte de Wikipédia

Ce texte est assez difficilement compréhensible. Le passage « l’évêque Hezilo (1054-1079) a fait “d'une maison de guerre une maison de paix” » est probablement issu d'un texte authentique. L’interprétation qui suit immédiatement « (L’emplacement, les découvertes de constructions et la tradition documentaire...) prouvent que le noyau du bâtiment est un système de portes, probablement datant déjà de l’époque de l'évêque Alfrid,...» est une probable conséquence de cette phrase initiale : les historiens locaux, ayant constaté l'existence de constructions anciennes (ce qui est toujours le cas lorsqu'on effectue des fouilles dans une ville) et ayant lu le texte ci-dessus, en ont déduit qu'il y avait en cet emplacement une construction militaire, sans doute une porte de ville dotée d'arcades comme la Porta Nigra de Trèves. L'évêque Hézilo aurait transformé cette « maison de guerre » (fortification), en une « maison de paix » (église). Nous apportons cependant plusieurs objections à ce raisonnement.

On doit d'abord observer que la phrase « l’évêque Hezilo a fait “d'une maison de guerre une maison de paix” » est peut-être une métaphore pour signifier que l'évêque Hezilo a réglé une situation de conflit au sein d'une communauté. La deuxième objection vient de l'architecture de l'édifice. L'auteur semble dire que le vaisseau central de l'édifice est un ancien portique. Ce portique serait donc analogue à celui de Lorsch ou encore à la Porta Nigra de Trèves. Mais il y a deux arcs (ou deux portes) à Trèves et trois à Lorsch. Il semblerait que trois portes soient un maximum. Or, dans le cas présent, il y aurait dans la nef quatre arcades successives. Peut-être même cinq si l'on ajoute celle de l'ouvrage Ouest. Ce vaisseau central ne s'apparenterait pas au reste d'un portique à arcades mais bien au vaisseau central d'une nef à trois vaisseaux. Dernière objection : cette construction nous paraît plus primitive (et donc plus ancienne) qu'une construction de la seconde moitié du XIe siècle.

En conséquence, nous estimons que rien ne prouve que ce bâtiment ait d'abord été un élément de fortification avant sa transformation en église.

« Sa sortie orientale est marquée par le “pont” inhabituel dans l’arc de croisement, derrière lequel se trouvent le transept... ». Le « pont » dont il est ici question est visible sur l'image 5. Il permet le passage entre la galerie supérieure Sud (image 7 : l'entrée dans cette galerie est visible sur la gauche) et la galerie supérieure Nord (image 8 : l'entrée dans cette galerie est visible sur la droite). Le caractère « inhabituel » de ce pont est justifiable. En effet, « d'habitude », la communication entre les galeries Sud et Nord se fait grâce à une autre galerie située au fond de l'église, à l'Ouest (ou grâce au premier étage de l'ouvrage Ouest). Or nous voyons que, dans le cas présent, la tribune qui porte l'orgue n'est pas au même niveau que la galerie supérieure (image 6). Pour une raison que nous ignorons, à un moment donné, le passage par l'ouvrage Ouest a été condamné et il a été décidé de créer le passage par ce pont « inhabituel ». L'arc qui porte ce pont étant un arc double, il doit être postérieur aux arcs simples de la nef.

Nous pensons que cette nef d'église, dotée d'une galerie supérieure, est postérieure à d'autres nefs vues auparavant (non dotées d'une galerie supérieure).


Datation envisagée pour l'église Sainte-Croix de Hildesheim : an 925 avec un écart de 125 ans.