L'église Sainte-Croix de Bergen à Neuburg an der Donau 

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Nous n'avons pas visité cette église. Notre étude de l'édifice s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier abondamment consulté le site Internet http : //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette période, mais ce site, dont le nom se traduit en français par « Trésors romans », est beaucoup plus riche en monuments et nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous sont extraites de ce site Internet.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« Histoire

On ne sait rien de la première église du monastère, fondée en 976 par Wiltrud nov Bergen, veuve du duc Berthold de Bavière, dédiée à Marie et à Saint-Jean l’Évangéliste. La construction d’une église ultérieure, consacrée en 1095 par l’évêque d'Eichstatt, est associée à la vénération d’une relique de la croix, qui aurait atteint Bergen depuis la Terre Sainte dans des circonstances inexpliquées et qui a déclenché un pèlerinage qui a commencé dès l’an 1000. Vers 1152, un incendie détruisit une partie des bâtiments du monastère et de l’église, qui fut reconstruite vers 1190 en une salle à trois nefs et consacrée sous l’évêque Otto d'Eichtstatt. De ce bâtiment, le portail sud, la tour et quelques vestiges des murs ont été conservés.

Pour l’année 1291, le patronage de la Sainte-Croix est documenté pour la première fois, qui a remplacé le patronage originel de Marie et Jean.
[...]

Architecture

Comme la tour, les trois absides sont non plâtrées et datent de l’ancien bâtiment roman. Seuls les toits datent de l’époque de la reconstruction baroque. Au sommet des absides, court une frise en arc avec des tiges rondes et des consoles, qui, comme les champs d’arc, sont sculptées avec des têtes de personnes et d’animaux. Au-dessus des deux absides extérieures, une corniche profilée avec une frise dentée a été conservée, et elle a été arrachée dans l’abside centrale surélevée plus tard. La tour carrée autoportante faite de pierres de taille apparentes sur le côté sud de l’église est divisée en cinq étages. Les trois étages inférieurs datent de l’époque de la reconstruction de l’église dans la seconde moitié du XIIe siècle
. [...] L’entrée principale d’origine était le portail roman en gradins sur le côté sud de l’église. [...] Sous le chœur, se trouve la crypte, une salle semi-circulaire à trois nefs à six travées, qui remonte au bâtiment de l’église consacré en 1095. En 1152, la crypte fut endommagée par un incendie et restaurée lors de la reconstruction de l’église en 1190. Les voûtes d'arêtes et la double rangée de colonnes à cinq paires de colonnes datent de cette période. »


Commentaires sur ce texte

Au risque de lasser les lecteurs assidus de nos pages Internet, mais en gardant à l'esprit que nous devons aussi nous adresser au lecteur occasionnel, nous reprenons les constations faites tout au long des pages. La plupart des spécialistes de l'art roman qui ont étudié les églises antérieures à l'an 1200 ont constaté l'existence de ces églises avant l'an mille. Ou plus exactement l'existence d'une église à cet emplacement et sous le même vocable avant l'an mille. Mais aussitôt après, ils signalent que l'église que l'on voit actuellement a été construite après l'an mille, en général au XIIe siècle. Dans le cas présent, on signale l'existence de l'église d'un monastère fondée en 976. Puis d'une autre église consacrée en 1095. Et enfin d'une troisième église en 1090. Le tout est dit avec un ton de certitude alors même que les indices qui nous sont donnés ne peuvent constituer des preuves formelles : une fondation concerne une communauté et non un bâtiment (« première église du monastère, fondée en 976... »), une consécration n'est pas une inauguration (« construction d’une église ultérieure, consacrée en 1095... »), l'incendie d'un bâtiment n'est pas forcément destructeur de la totalité du bâtiment (« Vers 1152, un incendie détruisit une partie... de l’église, qui fut reconstruite vers 1190... »). Ajoutons à cela d'autres sujets de réflexion : comment l'auteur sait-il que le bâtiment construit en 976 est la « première église ») ? Le document de 976 a -t-il bien signalé que cette église était bien la première à être construite ? Entre l'incendie de 1152 et la reconstruction de 1190, il y a eu un délai de près de 40 ans. Les moines ont-ils attendu tout ce temps pour aller à la messe ?

Nous pensons que l'évaluation par l'étude des textes ne doit pas se substituer à l'étude de l'architecture.

Selon nous, la tour de l'image 4 qui est décorée d'arcatures lombardes daterait de la première moitié du XIIe siècle (an 1125 avec un écart de 50 ans). Le portail de l'image 5 serait postérieur (an 1175 avec un écart de 50 ans).

Les trois absides accolées de l'image 6 seraient quant à elles nettement antérieures. Elles auraient appartenu selon nous à l'église initiale qui devait être formée d'une nef à trois vaisseaux charpentés, avec trois absides en prolongement de ces vaisseaux. Ces trois vaisseaux n'apparaissent pas immédiatement dans le très beau décor baroque (image 7). Pourtant, en se rapprochant du sanctuaire, on voit apparaître trois arcs (partie supérieure de l'image 8). Ces trois arcs ne faisaient pas partie de l'église d'origine dont les murs ont été surélevés. Mais ils permettent d'imaginer ce que devait être l'église primitive. Ces arcs s'appuyaient sur des piliers. L'un deux est visible sur le coin inférieur droit de l'image 9. Un autre l'est aussi au centre de l'image 10. À remarquer sur ce pilier, presque en haut de l'image, la présence d'une imposte. Celle-ci ne présente aucune utilité architectonique. Nous pensons que cette imposte appartenait à l'église primitive. Elle servait à porter les arcs.

La crypte (image 11) est selon nous plus tardive. Elle pourrait dater du XIIe siècle. Nous pensons que la plupart des cryptes antérieures au XIIe siècle ont été construites à l'intérieur d'une édifice construit auparavant, en créant une séparation en deux étages.

Le chapiteau à spirales de l'image 12 appartient à cette crypte.


Datation envisagée pour l'église (primitive) Sainte-Croix de Bergen à Neuburg an der Donau : 850 avec un écart de 200 ans.



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