La chapelle Sainte-Marguerite d'Ollomont à Houffalize  

• Benelux    • Article précédent    • Article suivant   


Nous n'avons pas visité cette église. Les images de la présente page ont été recueillies sur Internet

La page du site internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« Le village d’Ollomont, près de Nadrin (commune de Houffalize) domine la vallée de l’Ourthe à une altitude de 378 mètres, là ou la rivière – cent mètres plus bas – fait plusieurs boucles. Au XIIe siècle, une église de style roman y est construite comme paroisse pour les trois hameaux Nadrin, Filly et Ollomont.

De 1739 à 1745, la nef de l’église est reconstruite. Des travaux d’agrandissement sont encore faits en 1872. Cependant le village voisin de Nadrin gagne en importance au détriment d’Ollomont et une nouvelle église paroissiale y est construite, en partie avec du matériau de l’église d’Ollomont. Négligée, l’église d’Ollomont se détériore ; en 1907, la nef délabrée est démolie. Seule la partie orientale de l’église est préservée : un clocher tronqué avec toit à deux versants au dessus du chœur flanqué de deux chapelles. C’est la chapelle Sainte-Marguerite actuelle.

La dédicace – Sainte-Marguerite – rappelle une ancienne recluse de la région qui “vertueuse, pieuse et aimable envers les habitants vécut très longtemps, vénérée de tous”. Des légendes circulent à son sujet.

Dans la même enceinte circulaire fermée par un mur en moellons de schiste, se trouve la chapelle et le cimetière du village. En 1948, le tout fut classé au patrimoine immobilier de Wallonie. Une restauration eut lieu en 1961.
»

Le plan de l'image 7 révèle une église à nef à un seul vaisseau, avec trois absides en prolongement de ces vaisseaux. C'est cette nef unique qui aurait été démolie en 1907, les trois absides et la travée précédant cette abside ayant été conservées (vue par satellite de l'image 1). Cette nef détruite, on peut la voir sur la prise de vue faite avant destruction (image 6). On découvre sur la même image que par la même intervention, le clocher a été amputé d'un étage et de sa flèche. Mais cette nef qui a été détruite en 1907 est probablement celle qui avait été reconstruite entre 1739 et 1745.

Car la nef primitive n'était probablement pas unique mais triple. C'est ce que l'on voit sur le plan de l'image 7 (les trois absides). On le voit aussi sur l'image 2 avec les deux arcs murés : l'arc central, de passage entre la croisée de transept et le vaisseau central, et l'arc côté Sud, de passage entre le croisillon Sud du transept et le collatéral Sud.

Remarquons au passage que ce que nous appelons « transept » est en fait « un transept bas ». Ce type de transept est très souvent une construction effectuée à l'intérieur d'une travée de la nef primitive postérieurement à la construction de cette nef. Dans le cas présent on aurait conservé les collatéraux de la travée la plus proche des absides. Mais on aurait renforcé les piliers centraux en vue d'installer le clocher.

Mais ce qui est le plus surprenant dans cette église est la présence d'arcs outrepassés. On devine un tel type d'arc sur l'image 3  (arc triomphal). Mais c'est encore plus évident sur les images 8 et 9. Ces arcs apparaissent là d'une façon incongrue. À notre connaissance, l'arc outrepassé le plus proche d'Houffalize se trouverait à Lunas (Hérault),... à 877 kilomètres ! Comment un tel type d'arc a-t-il pu venir là ? Il est certes possible que ce soit le fruit d'un pur hasard. Mais on ne peut pas éviter de poser la question car l'arc outrepassé est, semble-t-il d'origine wisigothique (ou peut-être, plus généralement, gothique, mot englobant wisigothique et ostrogothique). Nous devons être conscients de nos ignorances concernant le premier millénaire. Celles-ci sont beaucoup plus importantes que nos connaissances. On connaît les problèmes actuels liés à la répartition de populations. Ainsi celle des Balkans qui a donné naissance à de nombreux conflits ethniques. Il est facile d'imaginer qu'un mixage analogue suite à des déplacements de populations plus ou moins forcés a pu exister au cours du premier millénaire. Dans ce cas, il ne serait pas surprenant qu'un petit groupe de goths ait occupé ce coin de Belgique.


Datation envisagée pour la chapelle Sainte-Marguerite d'Ollomont à Houffalize : an 750 avec un écart de 200 ans.