Deux églises de Sint-Truiden : Sint-Gangulfuskerk et Sint-Pieterskerk
L'église
Sint-Gangulfuskerk de Sint-Truiden
Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-dessous
sont extraites d'Internet.
La page du site internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Historique : L’église
de Sint-Gangulfus a été construite dans la période 1055-82
sous la direction de l'abbé Adelardus II de l'abbaye de
Saint-Trond. Jusqu’à la fin de l'Ancien Régime, les abbés
de Saint-Trudo nommaient les curés de l’église
Saint-Gangulfus. La nef de l’église du XIe
siècle est toujours conservée dans l’église actuelle.
L’église a probablement remplacé un bâtiment d’église plus
ancien, dont un pilier a été récupéré lors de travaux de
restauration. En 1133, l’église est devenue une église
paroissiale et à cette époque, le chœur, l'abside et le
transept ont été construits. Les bras du transept ont été
fortement reconstruits au XVIe siècle, les
bas-côtés aux XVIIe et XVIIIe
siècles. Vers 1900, l’église a été cimentée à l’extérieur
et plâtrée à l’intérieur dans un style néo-roman.
Sous la direction de R.M. Lemaire et P. Van Mechelen, une
importante campagne de restauration a eu lieu à partir de
1956-61, au cours de laquelle diverses rénovations du
passé ont été inversées, dans le but de mettre en valeur
l’architecture romane originale. Entre autres choses,
certaines ouvertures murales fermées dans le passé ont été
rouvertes, la sous-structure et les murs supérieurs de
l’église ont été renforcés à l’aide de méthodes et de
matériaux modernes, et la cimentation et le plâtrage de
l’extérieur et de l’intérieur ont été enlevés. »
Selon Xavier Barral i Altet, auteur du livre Belgique
romane de la Collection Zodiaque
: « La
petite église Saint Gengulphe a été en partie restaurée et
même reconstituée en 1963. [...] Sur
un plan de trois nefs de sept travées et une élévation
très sobre pour la nef principale, de grandes arcades sur
piliers rectangulaires et fenêtres hautes, la pureté des
formes de cette partie de l'édifice correspond bien à la
période de sa construction ou du moins à celle de son
inspiration directe, le milieu du XIe siècle,
c'est-à-dire le moment de l’activé architecturale
d'Adélard II de Saint -Trond (1055-1082). Le transept, de
type bas, est également caractéristique, de même que le
sont aussi, malgré leur date tardive – elles datent déjà
vraisemblablement d'un XIe siècle avancé – les
petites fenêtres éclairant la croisée. L'abside, plus
ornée, est la partie la plus tardive de cet édifice et
doit correspondre à la première moitié du XIe
siècle. »
Les vues extérieures ne permettent pas de se faire une idée
de cette église. Par contre, la vue intérieure de la nef
permet de réaliser que cette église doit être nettement plus
ancienne que le XIe siècle. Nous aimerions savoir
sur quels arguments l’auteur s'appuie pour affirmer que
cette nef a été construite au milieu du XIe
siècle. Les caractéristiques de cette nef (à trois vaisseaux
charpentés, le vaisseau central est porté par des piliers de
type R0000S, les
arcs reliant les piliers sont simples) nous font envisager
une datation aux alentours de l'an 800. Une datation
cependant un peu plus récente que l'an 800 car les impostes
sur les piliers ont un chanfrein tourné vers l'intrados.
Image 6 : Cette
église possède de très beaux fonts baptismaux en bronze. On
y voit 4 masques (figures d'hommes barbus) et un décor
d'arcades. Un tel décor d'arcades se retrouve fréquemment
sur des cuves baptismales et d'autres objets liturgiques ou
funéraires, au point que nous envisageons une intention
symbolique sous-jacente.
Datation envisagée
pour la nef de l'église Sint-Gangulfuskerk de Sint-Truiden :
an 850 avec un écart de 150 ans.
L'église
Sint-Pieterskerk de Sint-Truiden
Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-après
sont extraites d'Internet.
La page du site internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Historique
: La Sint-Pieterskerk a été construite vers 1180-90 en
tant qu'église paroissiale du quartier Saint-Pierre, à
l’extérieur des murs de la ville de Saint-Trond.
Saint-Pierre ou Zerkingen était une ancienne zone
résidentielle urbaine au sud du centre-ville, où, selon la
tradition, la maison parentale de Saint-Trond aurait été
située et où se trouvaient la source Trudo et les
vignobles de l 'abbaye de Saint-Trond. Le curé de l’église
Saint-Pierre a été nommé par les abbés de Saint-Trudo
jusqu’à la fin de l'Ancien Régime. Une photo de 1870
montre l’état très délabré de l’église après de nombreuses
années de négligence.
En 1874, la restauration a commencé sous la direction de
l’architecte Auguste Van Assche. La restauration
consistait en une reconstruction presque complète de
l’église, dans laquelle les matériaux de construction
d’origine étaient systématiquement remplacés par de
nouveaux. Les murs extérieurs des bas-côtés, le chœur avec
la galerie des nains, le portail et tous les ornements de
grès ont été rénovés. Les voûtes en marne des bas-côtés
avaient été conservées et reconstruites de la même
manière. De la voûte romane originale de la nef, une seule
travée avait été conservée; les autres avaient été
remplacés par de la brique au cours des siècles suivants.
Pendant la restauration, toutes les voûtes ont été
reconstruites selon le modèle original. »
Selon Xavier Barral i Altet, auteur du livre Belgique
romane de la Collection Zodiaque
: « Cette église
dont la pureté médiévale frappe le visiteur est en fait
une réinterprétation des restaurateurs du XIXe
siècle, dont la fidélité archéologique au modèle initial a
parfois été mise en cause. [...] L'architecte
de Gand Van Assche fut chargé de la restauration à partir
de 1873 jusqu’en 1885. Certains documents anciens montrent
par exemple l'abside principale de l'église Saint-Pierre
sans aucune trace de galerie décorative haute (images 7 et 8),
d'autres en retiennent les vestiges. Les archives
n'assurent pas de façon certaine que l'architecte ait basé
complètement sa reconstruction sur les vestiges
archéologiques d'une galerie qui aurait été découverte
lors des travaux, et le doute subsiste encore quand au
bien fondé des détails de cette restitution, bien que des
galeries de ce type existent (Xhignesse,
Saint-Nicolas-en-Glain, Avenne) »
Notre analyse
Sur les images 7, 8 et 9,
l'église, fortement restaurée, pourrait faire illusion comme
étant néoromane (et le texte ci-dessus reflète l'ambiguité
de la démarche de restauration). Pour avoir une impression
d'ancienneté, il faut pénétrer à l'intérieur (images
10, 11 et 12). Cet intérieur est pour nous
extrêmement déroutant. Il y a tout d'abord la polychromie
qui se manifeste au niveau des piliers et des arcs (mais pas
tous les arcs !). Et il semblerait bien que cette
polychromie soit due à la nature des matériaux (alternance
de pierres de couleurs blanche et rouge) et non à un
quelconque badigeon. Nous avons déjà eu l'occasion de
rencontrer des constructions polychromes mais plus au Sud
(Occitanie, Corse, Italie). Les bâtiments concernés seraient
datables des environs de l'an 1000 (période [950-1100]). De
plus, des différences apparaissent dans la construction
architecturale. Observons l'image
12. On voit à gauche deux arcs polychromes se
rejoignant sur un pilier lui aussi polychrome. Et, à droite,
un pilastre massif, un arc non polychrome de diamètre
supérieur à celui des deux autres. On constate de plus que
dans le décor polychrome, les épaisseurs et le nombre des
couches de couleur rouge sont différentes à gauche et à
droite. Dernière remarque (et non la moindre) : le pilier de
gauche est porteur d'une imposte qui fait saillie dans
toutes les directions et sur toute la largeur du pilier. Il
y aussi une imposte sur le pilier de droite. Mais cette
imposte ne fait saillie que sur une partie du pilier. La
raison est évidente : le pilastre voisin a supprimé la
partie ainsi devenue manquante. L'idée est donc que ce
pilastre a été posé ultérieurement à la construction
primitive. Il a été posé afin de porter un arc doubleau qui
a permis de supporter la voûte d'arêtes. On peut donc
envisager qu'à l'origine, le vaisseau central était
charpenté.
Les caractéristiques suivantes, nef à trois vaisseaux telle
que le vaisseau central est charpenté, porté par des piliers
de type R0000 et
des arcs à un seul rouleau, font remonter la construction de
cette église à une période antérieure à l'an mille. À
l'inverse, la polychromie, probablement d'origine pour la
partie située à gauche sur l'image
12, incite
à « rajeunir » cet édifice.
Si on ajoute à cela l'absence de transept, on obtient ceci :
Datation envisagée pour
l'église Sint-Pieterskerk de Sint-Truiden : an 950 avec un
écart de 75 ans.