Diverses églises du département de l'Aisne (page 1/3)
Après un paragraphe d'introduction
à l'étude des monuments de l'Aisne, nous consacrons 3
pages à l'étude des églises de ce département susceptibles
de dater du premier millénaire. Dans la présente page, la
première de ces 3 pages, nous étudions successivement : l'église
Saint-Félix d'Azy-sur-Marne, l'église
Saint-Pierre-aux-Liens de Chivy-lès-Étouvelles,
l'église
Saint-Georges de Courmelles, l’église
Saint-Martin d'Étréaupont, l'église
Saint-Martin de Jeantes, l'église
Saint-Laurent de Latilly.
Nous n'avons pas visité ces églises. Les images ci-dessous
sont extraites d'Internet.
Introduction
à l'étude des monuments de l'Aisne
Nous n'avons pas effectué de visites d'édifices dans le
département de l'Aisne. Grâce aux images et aux
renseignements extraits d'Internet, nous avons pu
identifier, pour soumettre à étude, 17 édifices (rien que
des églises). Ce nombre est nettement plus important que
celui d'autres départements des Hauts-de France tels que le
Nord (5), le Pas-de-Calais (3), la Somme (5) et comparable à
celui de l'Oise (19). Ce nombre est cependant nettement plus
faible que celui d'autres départements. Par ailleurs, la
sélection que nous avons effectuée est moins rigoureuse, et
il est possible qu'après une étude un peu poussée, certains
monuments se révèlent de fait postérieurs à l'an 1200, c'est
à dire hors des limites de notre étude.
On connaît les raisons qui expliquent la carence de
monuments attribuables à l'art roman ou préroman dans les
Hauts-de-France. La principale d'entre elle est la guerre.
Plus exactement les guerres, dont celle de 1914-1918, très
destructrice de monuments.
Mais il existe peut-être une autre raison à cette carence.
Au cours de notre voyage dans l'Oise et la Somme en octobre
2021, nous avons constaté que la plupart des églises étaient
fermées. Donc il n'y avait pas possibilité de photographier
l'intérieur … pour nous, bien sûr ! … mais aussi pour tout
autre visiteur éventuel. En conséquence, dans bien des cas,
nous n'avons pas disposé sur Internet d'image de
l'intérieur. Le plus souvent, ce sont ces images de
l'intérieur qui permettent d'envisager une ancienneté. Comme
l'Oise et la Somme, le département de l'Aisne semble avoir
été oublié ou négligé.
L'église
Saint-Félix d'Azy-sur-Marne
La page du site Internet Wikipédia décrivant cet édifice
nous apprend ceci : «
L'église Saint-Félix est
une église catholique située à Azy-sur-Marne, en France …
dans le département de l'Aisne.
Historique :
L'édifice est classé au titre des monuments historiques en
1911. »
Et rien de plus !
Description : La
façade Ouest (image 1)
fait envisager que nous sommes en présence d'une nef à trois
vaisseaux, les trois vaisseaux étant réunis sous un seul
toit à deux pentes. Le portail de la façade Ouest (image
3) est encadré par deux piédroits romans. Mais ce
serait d'un art roman tardif : il s'agit peut-être d'un
ajout postérieur car les piédroits ne correspondent pas à
l'archivolte du portail.
Les images de l'intérieur (images
4 et 5) confirment l'hypothèse d'une nef à trois
vaisseaux. Le vaisseau central est porté par des piliers de
type R1110. Les
arcs reliant les piliers sont à double rouleau et brisés. Ce
qui caractériserait une période gothique. Les collatéraux
sont voûtés en croisée d'ogives mais, fait un peu
surprenant, le vaisseau central n'est pas voûté mais
charpenté. Il y aurait peut-être eu un essai de voûtement
(chapiteau isolé à proximité de l'arc triomphal du transept,
image 4).
Datation envisagée pour
l'église Saint-Félix d'Azy-sur-Marne : an 1250 avec un écart
de 25 ans.
L'église
Saint-Pierre-aux-Liens de Chivy-lès-Étouvelles
La page du site Internet Wikipédia décrivant cet édifice ne
nous apprend rien, hormis sa localisation et son classement
au titre des monuments historiques en 1920.
Nous n'avons pas d'image de l'intérieur de l'édifice, très
endommagé, sans doute au cours de la guerre de 1914-1918.
Les images de l'extérieur font cependant envisager une nef à
trois vaisseaux. Le vaisseau central devait être charpenté
et peut-être de même les vaisseaux secondaires. Le plan
devait être celui d'une église à nef à trois vaisseaux avec
trois absides en prolongement. Sans transept ! Les deux
ailes du transept, bas et débordant, auraient été ajoutées
postérieurement. Les absidioles seraient d'origine mais
l'abside principale, à plan rectangulaire, aurait remplacé
l'abside primitive à l'époque gothique.
Compte tenu de ces interrogations et en attendant de
disposer de plus d'images, nous proposons la datation
suivante :
Datation envisagée
pour l'église Saint-Pierre-aux-Liens de Chivy-lès-Étouvelles
: an 900 avec un écart de 200 ans.
L'église
Saint-Georges de Courmelles
La page du site Internet Wikipédia décrivant cet édifice ne
nous donne aucune précision sur son architecture ou son
historique, hormis son classement au titre des monuments
historiques en 1907. Par contre, cette page fournit des
images montrant l'église avant et après la guerre de 1914.
On y voit aussi d'autres images des modillons du chevet (non
reproduites sur cette page car estimées du XIIIe
siècle).
Malgré les importants dommages causés par la guerre de
1914-1918, on peut penser que l’essentiel, c'est-à-dire
l'ossature du bâtiment (piliers intérieurs) a été conservé.
Ce bâtiment ressemble au précédent (nef à trois vaisseaux,
transept et chœur gothiques). L'image
17 permet d'avoir une vue très partielle de
l'intérieur de la nef. Il semblerait, mais cela reste à
confirmer, que les piliers soient de type R1010,
les arcs reliant ces piliers étant en plein cintre et à
double rouleau. Ce qui donnerait la datation suivante :
Datation envisagée
pour l'église Saint-Georges de Courmelles : an 1000 avec un
écart de 75 ans.
L'église
Saint-Martin d'Étréaupont
La page du site Internet Wikipédia décrivant cet édifice ne
nous apprend que ceci : « L'église Saint-Martin,
dont le portail provient de l'abbaye de Foigny, est de
style roman, elle possède un clocher tors. »
L'image 20 permet
d'imaginer le plan de l'édifice. La première travée, qui
semble solidaire de la nef, est en fait un ouvrage Ouest. Il
doit y avoir à l'intérieur un narthex surmonté d'une
tribune. Pour les travées suivantes, on voit apparaître des
collatéraux. Et puis encore des travées correspondant au
transept et à l’avant-chœur. L'image
19 permet de compléter l'information. Il existe
plusieurs corps de bâtiments transverses. Le tout est
terminé par un chevet à plan rectangulaire d'époque
gothique.
L'image 23 fait
découvrir l'intérieur de la nef. Le vaisseau central est
voûté d'arêtes. Mais nous pensons que cette voûte est une
création postérieure, peut-être de la période baroque. Ce
vaisseau central était selon nous primitivement charpenté.
Les murs porteurs du vaisseau central étaient eux-mêmes
portés par des piliers de type R0000,
les arcs reliant les piliers étant simples et en plein
cintre.
Datation envisagée pour
l'église Saint-Martin d'Étréaupont : an 700 avec un écart de
200 ans.
L'église
Saint-Martin de Jeantes
La page du site Internet Wikipédia décrivant cet édifice
nous apprend ceci : « L'église Saint-Martin de
Jeantes est une église fortifiée qui se dresse
sur la commune de Jeantes, dans le département de l'Aisne,
en région des Hauts-de-France. L'église fait l'objet d'une
inscription au titre des monuments historiques par arrêté
du 9 juillet 1987.
L'église Saint-Martin de Jeantes a sa façade flanquée aux
angles de deux tours carrées.
Extérieur : le
clocher-donjon rectangulaire, flanqué de deux tours
carrées, est en brique, matériau de presque toutes les
églises fortifiées de Thiérache.
Intérieur : les
fonts baptismaux, en pierre bleue de Tournai, datent du
XIIe siècle. La particularité de l'édifice
tient aussi à ses récentes peintures murales. Les 400 m2
de fresques, rappelant la facture de Modigliani et de
Chagall, furent exécutées en 1962, à la demande du curé de
Jeantes, par le peintre hollandais Charles Eyck.
[...]»
Cette église est surprenante par son ouvrage Ouest démesuré
par rapport au reste de l'édifice. Elle est dite « fortifiée
». Le terme étonne un peu car on n'est pas habitués à ce
type de fortification : un ouvrage central carré flanqué de
deux tourelles symétriques. Il manque quelque chose pour
faire une vraie fortification mais on ne sait pas quoi.
Peut-être existe-t-il ailleurs dans le Nord de la France ou
dans le Benelux un ouvrage qui permettrait d'expliquer
celui-ci ?
Le baptistère (images 29
et 30) se révèle d'un grand intérêt. Notons qu'à l
'époque, l'axe central devait être encadré par 4 colonnettes
qui reposaient sur la base quadrangulaire encore conservée
et participaient au soutien de la cuve. Les bases et
chapiteaux de ces colonnettes portent les même stries. Ce
baptistère peut être comparé à ceux d'Airaines ou de
Bastanous, mais ces derniers étaient à plan rectangulaire
alors que celui-ci est à plan carré. Les scènes représentées
sont : à droite sur l'image
29, un combat de deux quadrupèdes non identifiés ;
à gauche et sur l'image 30,
une arcade à 6 arcs protégeant à gauche trois têtes humaines
et à droite trois rosaces qui pourraient être des têtes
humaines très stylisées. Quelle est la signification
symbolique de cela ?
Datation envisagée pour
l'église Saint-Martin de Jeantes : an 1050 avec un écart de
150 ans.
Datation envisagée pour
son baptistère : an 700 avec un écart de 200 ans.
L'église
Saint-Laurent de Latilly
La page du site Internet Wikipédia décrivant cet édifice
nous apprend ceci : « L'église Saint-Laurent est
une église située à Latilly, en France. Actuellement,
l'église Saint-Laurent est fermée et n'a pas été ouverte
depuis un long moment. Le monument est classé au titre des
monuments historiques en 1920. »
Il s'agit d'une église à nef triple. On doit pouvoir
l'évaluer en ayant des vues de l'intérieur. Dans l'attente
de ces vues, l'évaluation ne peut être qu'imparfaite.
Datation envisagée
pour l'église Saint-Laurent de Latilly : an 900 avec un
écart de 300 ans.