Diverses églises du département de l'Aisne (page 2/3)
Les édifices commentés dans cette page sont : l'église
Saint-Pierre de Montchâlons, l'église
de la Nativité de la Sainte Vierge de Nanteuil-Notre-Dame,
l'église
Saint-Martin de Nouvion-le-Vineux, l'église
Notre-Dame d’Oulchy-le-Château, l'église
Saint-Léger de Pernant, l'église
Saint-Georges de Ressons-le-Long.
Nous n'avons pas visité ces églises. Les images ci-dessous
sont extraites d'Internet.
L'église
Saint-Pierre de Montchâlons
La page du site Internet Wikipédia décrivant cette église
nous apprend seulement ceci : « Le
monument est inscrit au titre des monuments historiques en
1928 ».
Les éléments caractéristiques de cet édifice sont les
suivants : nef orientée à trois vaisseaux charpentés. Le
vaisseau central est porté par des piliers rectangulaires de
type R0000. Les
arcs reliant les piliers sont en plein cintre. Cette
première analyse fait envisager une grande ancienneté de la
nef (an 800 avec un écart de 200 ans). Cependant, la
présence sur les piliers d'impostes à chanfrein vers
l'intrados retarde un peu cette ancienneté. Un clocher
surplombe l'entrée Ouest (images
3 et 4). En fait c'est un véritable ouvrage Ouest
qu'on a là, avec, à l'intérieur, un narthex au
rez-de-chaussée et une tribune à l'étage (image
5). Là encore, l'ancienneté est confirmée. Cette
ancienneté se manifeste aussi par le plan d'ensemble : nef à
trois vaisseaux avec trois absides en prolongement des
vaisseaux. Autre indice d'ancienneté : il n'y a pas de
transept.
Datation envisagée
pour l'église Saint-Pierre de Montchâlons : an 850 avec un
écart de 150 ans.
L'église
de la Nativité de la Sainte Vierge de Nanteuil-Notre-Dame
La page du site Internet Wikipédia décrivant cette église
nous apprend ceci : «
L'Église, dont la patronne est la Nativité de la Sainte
Vierge, est classée monument historique ... depuis le 5
février 1920.
Elle date de 2 époques différentes d'après Barbey, en 1877
: Le chœur et le transept de droite paraissent être
construits du XIIe au XIIIe siècle,
tandis que la nef et le porche qui la précède sont de
l'époque romane secondaire. »
La vue par satellite (image
7) fait apparaître un croisillon de transept côté
Sud et une absence de croisillon côté Nord. Y avait-il
auparavant un croisillon au Nord ? En tout cas, côté Sud, le
croisillon semble être gothique. Alors que le chevet carré
(à droite sur les images
8 et 9) semble être roman.
La nef est le corps de bâtiment de gauche de l'image
10. Cette nef est à un seul vaisseau. On remarque
cependant sur le mur Sud de cette nef les traces de deux
arcs et des piliers qui les soutiennent. Ces arcs et piliers
pourraient être les restes des arcs du mur gouttereau Sud
d'une nef à trois vaisseaux. On devrait donc les retrouver
côté intérieur. Et c'est le cas ! On les retrouve sur le mur
de droite de l'image 11,
sur le mur de gauche de l'image
12 ... mais pas sur le mur opposé. Si bien que
l'hypothèse d'une nef initiale à trois vaisseaux ne peut
être confirmée.
Datation envisagée
pour l'église de la Nativité de la Sainte Vierge de
Nanteuil-Notre-Dame : an 1125 avec un écart de 50 ans.
L'église
Saint-Martin de Nouvion-le-Vineux
La page du site Internet Wikipédia décrivant cette église
nous apprend seulement ceci : « Le
monument est classé au titre des monuments historiques en
1862 ».
Cette église nous avait été présentée comme romane. Or
toutes les images vues jusqu'à présent montrent un édifice
gothique, ou, ponctuellement, d'art roman tardif pour le
décor du premier étage du clocher (image
17).
Datation envisagée
pour l'église Saint-Martin de Nouvion-le-Vineux : an 1175
avec un écart de 50 ans.
L'église
Notre-Dame d’Oulchy-le-Château
La page du site Internet Wikipédia décrivant cette église
nous apprend seulement ceci : « Le
monument est classé au titre des monuments historiques en
1914 » et indique la bibliographie consultable sur
Internet : « Éliane
Vergnolle, “La collégiale Notre-Dame d’Oulchy-le-Château”,
dans Congrès archéologique de France. 148e
session. Aisne méridionale. 1990, t. 2, Paris Société
française d'Archéologie 1994. ». Nous conseillons
au lecteur désireux d'en savoir plus, de consulter ce
dernier ouvrage.
La nef de cette église est à trois vaisseaux (plan de l'image 23). Cependant,
la présence d'arcades sur le mur extérieur Sud (images
21 et 22) fait envisager une construction de ce
côté (4e vaisseau ? Cloître ? Enfeus ?).
D’après le plan et les images
24 et 25, les
trois vaisseaux de la nef étaient et sont encore charpentés.
Le vaisseau central est porté par des piliers rectangulaires
de type R1010.
Rappelons que ce type de pilier est en général associé à des
arcs à double rouleau reliant les piliers. Et c'est bien le
cas ici. Rappelons encore que ce type de construction est
selon nous antérieur à la construction romane à nefs
voûtées.
Ce type de construction se situe à la
jonction entre le préroman et le roman, aux alentours de
l'an mille. Il devrait donc être associé à des chapiteaux de
type roman archaïque. C'est à dire à des chapiteaux à décor
géométrique : décor de stries, de triangles, pointes de
diamant. On a aussi des décors d'entrelacs, d'animaux
stylisés. C'est encore le cas ici comme on peut le voir sur
les images de 26 à 39
ainsi que sur l'image 42.
Les chapiteaux des images
40 et 41, de style très différent (peut-être
baroque) doivent provenir d'autres parties de l'édifice.
Datation envisagée pour
la nef de l'église Notre-Dame d’Oulchy-le-Château : an 975
avec un écart de 125 ans.
L'église
Saint-Léger de Pernant
La page du site Internet Wikipédia décrivant cette église
nous apprend ceci :
« Historique : À
l'origine (XIIe siècle), l'église était romane,
puis a successivement été complétée par des parties
gothiques. Autrefois, elle avait deux cloches et était
coiffée d'une flèche qui fut détruite pendant la Première
Guerre mondiale.
Le monument est classé au titre des monuments historiques
en 1920.
Intérieur :
L'intérieur de l'église est simple, il ne comporte aucune
statuaire, sauf une statue de la Vierge au-dessus des
fonts baptismaux.
Dès l'entrée dans la nef (assez spacieuse, et pouvant
accueillir la majorité des habitants du village), on
remarque le plafond en bois à la place d'une voûte, bois
devenu très fragile avec le temps. Au-dessus de ce
plafond, se trouve un grenier maintenant dangereux et
désaffecté. À droite et à gauche, se trouvent deux petits
bas-côtés au plafond de bois et percés de fenêtres en
verre transparent donnant beaucoup de lumière en cas de
soleil. [...]
Le
transept est vide, mais occupé par un petit autel pour
chacun de ses côtés, et le transept Sud est rattaché à une
petite sacristie. Au-delà de la croisée du transept, se
trouve le chœur, qui est assez petit, ayant une voûte en
pierre lui servant de toit et des vitraux colorés datant
d'avant 1914. On y trouve aussi un autel désaffecté, mais
sculpté. »
Nous découvrons, par ce texte et le plan de l'image
48, que
la nef de cette église n'est pas voûtée mais charpentée. Il
semblerait de plus que les piliers soient cylindriques, de
type C0000. Nous
n'avons pas d'image de l'intérieur de la nef mais d'après le
plan, il semblerait que les arcs reliant les piliers soient
à simple rouleau. On en déduit une probable grande
ancienneté de cette nef.
Nous pensons qu'il y a eu plusieurs étapes dans la
construction de cette église. Le plan initial devait être
celui d'une église à nef à trois vaisseaux avec trois
absides en prolongement. Au cours d'une autre étape de
travaux, il y aurait eu construction d'un transept en
remplacement avec les deux travées orientales de la nef. Une
troisième étape aurait consisté à supprimer les trois
absides et les remplacer par un chevet à déambulatoire, la
rangée de colonnes de ce déambulatoire remplaçant les murs
extérieurs de l'ancienne abside, les entrées Nord et Sud du
déambulatoire correspondant aux entrées des absidioles.
Datation envisagée pour
la nef de l'église Saint-Léger de Pernant : an 800 avec un
écart de 200 ans.
Datation envisagée
pour le transept de l'église Saint-Léger de Pernant : an
1125 avec un écart de 75 ans.
Datation envisagée
pour la nef de l'église Saint-Léger de Pernant : an 1125
avec un écart de 75 ans.
Mais ce ne sont que des hypothèses susceptibles d'être
fortement modifiées après une visite de l'intérieur.
L'église
Saint-Georges de Ressons-le-Long
La page du site Internet Wikipédia décrivant cette église
nous apprend ceci :
« Historique : Le
monument est classé au titre des monuments historiques en
1921.
L’église de Ressons-le-Long, placée sous le patronage de
saint Georges, est l’une des plus anciennes du Soissonnais
puisqu’elle date de la fin du XIe siècle, début
XIIe siècle. Son plan, que dessine une croix
latine, comprend une nef, deux collatéraux, un transept et
un chœur carré.
Au XIe siècle, le carré du transept était
recouvert de charpente, mais au XIIIe siècle,
ce lambris fut remplacé par la voûte d’ogives. Le chœur
bâti sur plan carré à la fin du XIe siècle est
recouvert d’une voûte en berceau surhaussé.
C’est le plus ancien exemple de chevet plat encore intact
dans le Soissonnais, car les architectes n’élevèrent des
absides de ce genre qu’au XIIe siècle. À
l’extérieur, un grand porche moderne, flanqué de deux
chapelles, dissimule la façade qui était précédée d’un
clocher. Les huit baies de la nef sont entourées d’un
cordon de billettes, et la corniche supérieure est formée
d’une torsade. Ses modillons sont garnis de masques
grimaçants, de têtes d’animaux, de damiers et de moulures.
Architecture de l'église
: La nef recouverte de charpente renferme quatre
travées. Ses grands arcs en plein cintre sont formés de
deux rangs de claveaux plats.
Chaque pilier se compose d’un massif rectangulaire flanqué
de deux pilastres sur les faces latérales et d’un
contrefort peu saillant qui épaule le mur de la nef à
l’intérieur. Les tailloirs en biseau qui reçoivent la
retombée des arcades sont presque tous lisses, mais
quelques chanfreins présentent des triangles gravés en
creux. Du côté de la façade, un bandeau garni de billettes
et des contreforts indiquent l’existence d’un
clocher-porche dont il ne reste plus d’autres traces. Le
bas-côté sud, qui a perdu son caractère primitif, renferme
une chapelle moderne adossée au porche. »
C'est une des rares églises pour laquelle nous disposons
d'images de l'intérieur.
La nef (images 51 et 52)
est formée de trois vaisseaux charpentés. Les piliers
porteurs du vaisseau central sont rectangulaires de type R1011. Ce type de
pilier est rare. Nous pensons que c'est la conséquence de
travaux de modification. En examinant l'image
53 montrant le collatéral Sud, on s’aperçoit que
la corniche ou imposte du pilier fait le tour de ce pilier
(côté collatéral). Par contre, en examinant la même corniche
de l'autre côté (à droite sur l'image
51), elle ne contourne pas le pilier : elle est
interrompue par un pilastre vertical. D'où l'idée que ce
pilastre a été rajouté. Que primitivement les piliers
étaient de type R1010
et le rajout des pilastres les a transformés en piliers R1011. Pourquoi a-t-on
ajouté ces pilastres ? Avait-on envisagé de voûter l'église
?
Le texte ci-dessus nous apprend que les chanfreins de
quelques impostes «
présentent des triangles gravés en creux ». Il
serait intéressant de retrouver les images de ces gravures
et de les comparer avec celles vues dans quelques églises de
l'Oise (Morienval, Cattenoy, etc.). À l'inverse, nous
pensons que les gravures de l'image
54 sont le résultat d'une restauration récente.
Tout cela en vue d'une datation, nous pensons que, dans le
cas de nefs à piliers de type R1010,
le modèle à impostes, comme ici, pourrait être antérieur au
modèle à chapiteaux-tailloirs comme à Oulchy-le-Château.
Datation envisagée
pour la nef de l'église Saint-Georges de Ressons-le-Long :
an 900 avec un écart de 150 ans.