La basilique Sainte-Pudentienne de Rome
Ce monument a fait l'objet d'une
monographie dans le livre «
Rome et Latium romans » de la Collection Zodiaque.
En voici un extrait : «
Domus ecclesiae, c'est-à-dire demeure privée servant de
lieu de culte, transformée par la suite en église à la fin
du IVesiècle en réutilisant un édifice
thermal romain, Sainte-Pudentienne subit des
transformations radicales au Moyen-Âge quand fut d'abord
décoré l'oratoire marial, puis durant la 2emoitié
du XIIesiècle, lorsqu'on procéda à un
remaniement complet de l'architecture. Aujourd'hui, en
dépit de la reconstruction effectuée par le cardinal
Enrico Caetani (1587), du rehaussement du sol de la Via
Urbana au siècle dernier, qui fit suite à la réfection de
la façade dans le style néo-médiéval sous le patronage du
cardinal Lucien Bonaparte (1879, architecte Francesco
Manno), il reste des vestiges des transformations, qui ont
été mis en évidence lors de la restauration de 1928-30.
Ils consistent : a) dans les fresques de l'oratoire b)
dans la structure interne de l'église et du clocher c)
dans les reliefs du portail. »
Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-après
ont été recueillies sur Internet. Ces images sont fort peu
révélatrices. En particulier de transformations radicales
effectuées au Moyen-Âge. Si on poursuit la lecture du texte
: « Vers ces années
(1210) le plan basilical fut en fait réduit à une nef
unique : les arcades paléochrétiennes furent renforcées
par des archivoltes en brique (leurs extrémités sont
encore visibles sous les modénatures du XVIesiècle),
de nombreux arcs de jonction avec les nefs latérales
furent également obstrués, la troisième travée de la nef
gauche devint le point d'implantation du clocher.
[...] ».
Nous pensons qu'il doit exister un relevé des vestiges mis
en évidence lors de la restauration de 1928-1930. Ce relevé
permettrait de faire le point sur la situation. Car, hormis
le clocher et le porche, il n'y a rien de « roman » dans
l'architecture de ce bâtiment. Des modifications ont été
possibles au cours du Moyen-Âge dans la troisième travée de
la nef gauche afin de supporter le clocher. Le porche est
sans doute aussi une création du Moyen-Âge ainsi que les
fresques de l'oratoire (nous n'avons pas d'image de
celui-ci). Mais la nef (image
2) est de style entièrement baroque. Cependant
nous sommes quasi certains qu'un décor baroque a recouvert
des structures paléochrétiennes profondément modifiées lors
de la reconstruction de 1587 (et non vers 1210 comme il est
écrit ci-dessus). Les reconstructeurs baroques ont sans
doute voulu laisser un témoignage de la construction
paléochrétiennes en englobant les colonnes monolithes dans
les piliers à section rectangulaire (image
2).
Une très belle mosaïque orne le cul-de-four de l'abside (image 3). Cependant,
à l'inverse de ce que nous avons vu dans la page précédente
décrivant Sainte-Praxède, nous ne pensons pas que cette
mosaïque date du Haut Moyen-Âge. Il y a eu peut-être
conservation ou récupération d'éléments anciens : la croix
gemmée, le décor de ville. Mais l'essentiel de la mosaïque
est attribuable à la période moderne (du XVIIeau
XIXesiècles : visages et attitudes du Christ
et des apôtres, tétramorphe).
Datation
envisagée pour la structure paléochrétienne de la
basilique Sainte-Pudentienne de Rome : an 700 avec un
écart de 250 ans.