L'église San Martino de Montafia
Selon la page du site Internet « Chiese
Romaniche e Gotiche del Piemonte »
relative à cette église, page écrite en italien
et obtenue en français par un programme de traduction
automatique :
« Période
dominante :
XIIe siècle.
Généralités :
construite entre la fin du XIe et le XIIe
siècle.
L’église de San Martino était l’ancienne église
paroissiale du village de Varisella. Après le transfert de
la population sur le site de l’actuelle Montafia, les
inhumations se sont poursuivies dans l’église et, au XVIIIe
siècle, le cimetière a été construit autour d’elle.
Extérieur : la
façade est divisée en cinq champs par des pilastres.
L'abside est romane avec une corniche à arcs suspendus
(arcatures lombardes)
sculptés avec des motifs à ruban ; chaque champ est occupé
par des figures en relief sculptées représentant des
quadrupèdes, des oiseaux et d’autres figures. On y
retrouve tous les éléments typiques de l'art roman d'Asti
: partition avec des demi-colonnes, alternance de brique
et de grès, frises en dents de scie, corniche de billettes
ou en damier, [...] arcs
suspendus avec des figures d’animaux suspendus, fenêtres à
une lancette et à linteau décoré de frises.
Intérieur : avec
fermes apparentes sans voûtes. Sur le mur adjacent, la
fresque de l’arc de triomphe de Saint-Martin, qui donne le
manteau, datant du XVIe siècle et commandée par
Johannes Merlinus ou Miglino, comme on peut le lire dans
l’inscription latine présente. [...] »
Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-dessous
ont pour source Internet.
La façade Ouest (image 1)
et la nef (corps de bâtiment à gauche de l'image
2) ne présentent pas un grand intérêt. Celui-ci
apparaît sur la partie droite de l'image
2 et l'image 3.
Mais on remarque immédiatement les différences de parements
de pierres, d'abord entre l’avant-chœur et le chœur, ensuite
sur le mur même du chœur, diverses irrégularités de parement
des bandes de grès séparées par les lits de brique (image
4). On remarque sur les murs de ce chevet une
décoration exceptionnelle utilisant à la fois les effets de
polychromie due à un travail de marqueterie de pierre (image 5) et la
sculpture en bas-relief (images
6, 7, 8 , 9, 10).
On note la présence de linteaux
échancrés (images 6 et 8).
Celui de l'image 6 est
décoré d'entrelacs carolingiens. À remarquer que ces
entrelacs sont dissymétriques, observation que nous avions
déjà formulée à
l'église San Secondo de Cortazzone.
C'est aussi à Cortazzone que l'on avait des linteaux
échancrés.
Et c'est encore à Cortazzone que l'on a vu de fausses
arcatures lombardes comme celles que l'on voit ici (images
7, 8, 9 , 10). Car ces belles arcades ne sont pas
de vrais arcs mais des blocs surcreusés en forme d'arc
encadrant des corps d'animaux. Ces blocs posent questions.
Des questions que nous ne nous étions pas posées
précédemment après les avoir rencontrées en Corse ou à
Cortazzone. Pourquoi ce décor d'arcs successifs abritant des
animaux ou des objets ? Alors que d'autres décors répétitifs
étaient possibles : billettes, chevrons ou entrelacs.
Pourquoi les décors sont-ils différents entre chacun des
blocs ? On pourrait penser que ce décor veut imiter les
arcatures lombardes mais il semblerait qu'il soit antérieur
aux arcatures lombardes (ceci reste cependant à prouver). De
plus, nous pensons que les arcatures lombardes auraient une
fonction architectonique (de chaînage de bordure du toit) et
seraient donc une innovation. En observant ces rangées
d'arcs, nous pensons aux rangées de personnages, en général
des saints, placés sous des arcades, que l'on voit sur des
sarcophages ou des autels. Ces « arcs suspendus » abritant
des animaux pourraient être une réminiscence, voire une
parodie de ces rangées de saints.
À l'intérieur, seule la partie absidale
apparaît intéressante (images
11 et 12). Fait assez rare : les piédroits et
linteaux des fenêtres sont sculptés. La fenêtre axiale est
représentée sur l'image 13
et la fenêtre de droite, sur l'image
14. On remarque que pour chacune des deux
fenêtres, un seul des deux piédroits est sculpté. Nous
pensons que primitivement, l'ouverture était plus étroite et
qu'elle a été élargie ; ce qui a eu pour conséquence de
supprimer un des deux piédroits. Ajoutons que les décors de
ces piédroits, entrelacs « carolingiens », feuillages
stylisés, sont typiquement préromans.
Datation
envisagée pour l'église San Martino de Montafia :
an 900 avec un écart de 200 ans, comme pour Cortazzone.