Divers monuments de l'Eure-et-Loir susceptibles de dater du 1er millénaire
Les édifices étudiés dans cette page concernant le
département de l'Eure-et-Loir n’ont pas été visités. Leurs
images, en général des copies d’écran Internet, servent à
expliquer et à justifier les datations. Ces images ne
peuvent remplacer une visite in situ.
Remarque :
Ce site n’est pas seulement destiné à fournir des
informations à un visiteur éventuel. Il sert aussi à usage
interne en vue de faciliter nos propres recherches. En
conséquence, on ne s’étonnera pas que l’étude de certains
monuments s’écarte parfois du cadre préalablement fixé.
Les sept églises décrites dans cette page sont : l'église
Saint-Lubin d'Arrou, l'église
Saint-Aignan de Chartres, l'église
Saint-André de Chartres, l'église
Saint-Martin-au-Val de Chartres, la
chapelle Notre-Dame d’Yron à Cloyes-sur-le-Loir, l'église
Saint-Georges-et-Saint-Pierre de Dangeau, l'église
Saint-Pierre d’Épernon.
L'église
Saint-Lubin d'Arrou
Nous n'avons que peu de choses à dire sur cette église.
Seule la partie centrale de la façade occidentale apparaît
ancienne (image 1).
Probablement antérieure à l'an mille. Nous ne sommes
cependant pas en mesure de l'affirmer, car nos recherches
sont insuffisamment poussées sur la question. Les façades
Ouest des églises ont très peu évolué depuis la construction
des premières basiliques chrétiennes : au rez-de-chaussée,
une porte centrale parfois encadrée par deux portes
permettant d'entrer dans les bas-côtés d'une nef à trois
vaisseaux ; des baies sont ouvertes au-dessus des portes ;
le plan de la façade reproduit le plan en coupe de la nef.
En ce qui concerne l'église Saint-Lubin, nous pensons que la
partie centrale de la nef actuelle était la nef primitive.
Une nef qui devait être à trois vaisseaux. Au XVeou
XVIesiècle, les piliers de cette nef primitive
auraient été supprimés, libérant un espace plus vaste et des
collatéraux auraient été ajoutés.
Datation envisagée
pour l'église (primitive) Saint-Lubin d'Arrou : an 1025 avec
un écart de 150 ans.
L'église
Saint-Aignan de Chartres
La nef de Saint-Aignan (image
5) semble dater du XIVesiècle.
Certains indices laissent penser que les arcades gothiques
de cette nef ont été installées sur des piliers plus
anciens.
Nous avons surtout voulu montrer que les charpentes de cette
nef ont été installées sur des pilastres ou des colonnes
adossées au murs latéraux (image
6). Cette image permet de penser que cette
pratique a été utilisée durant la période précédant le
voûtement (en pierre) des églises. Une période antérieure à
l'an 1000.
Datation envisagée pour
l'église Saint-Aignan de Chartres : an 1150 avec un écart de
150 ans.
L'église
Saint-André de Chartres
L'image 8 montre
l'église Saint-André telle qu'elle se présentait au XVIIIesiècle.
Il ne reste que la partie occidentale (image
7) et la façade occidentale au rez-de-chaussée
roman (image 9).
Il ne reste rien de la partie orientale hormis quelques
restes de l'arche du pont qui enjambait un bras de l'Eure (
image 10).
La nef comporte trois vaisseaux. Les murs de séparation
entre le vaisseau central et chacun des collatéraux sont
portés par des piliers cylindriques. Les arcs reliant ces
piliers sont simples. Peut-être légèrement brisés. Le
vaisseau central est charpenté. Tout porte à croire que
cette nef est antérieure à l'an mille (images
11 et 12).
Datation envisagée
pour l'église Saint-André de Chartres : an 900 avec un écart
de plus de 150 ans.
L'église
Saint-Martin-au-Val de Chartres
Avec des murs entièrement crépis (hormis à la base formée de
blocs de pierre soigneusement taillés et ajustés), cette
église apparaît plus néoromane que romane (image
13). On note seulement que dans les constructions
néoromanes du XIXesiècle, les grands chevets à
déambulatoire comme celui-ci étaient passés de mode. On en
conclut que le chevet est bien roman, mais fortement
restauré au XIXesiècle.
L'impression change lorsqu'on observe l'intérieur. On est en
présence d'une nef à trois vaisseaux. Le vaisseau central
est porté par des piliers rectangulaires de type R0000.
Ces piliersc sont surmontés par des impostes débordant dans
toutes les directions. Les arcs reliant ces piliers sont
simples. Le vaisseau principal et sans doute aussi les
collatéraux sont charpentés. Le modèle (ou taxon) de ce type
d'édifice est la Madeleine ou encore Saint-Aphrodise de
Béziers. Nous datons ce modèle du
VIesiècle de notre ère.
Le chœur serait quant à lui plus récent : les arcs sont
doubles et ils sont portés par des chapiteaux et non des
impostes comme pour la nef. Nous pensons que le chevet
primitif devait être formé de trois absides en prolongement
des vaisseaux. Les absidioles auraient été supprimées pour
permettre l'accés à un déambulatoire entourant l'abside
primitive, elle aussi modifiée. Datation envisagée pour la
construction de ce déambulatoire : an 1100 avec un écart de
100 ans.
Datation envisagée pour
l'église Saint-Martin-au-Val de Chartres : an 550 avec un
écart de 200 ans.
La
chapelle Notre-Dame d’Yron à Cloyes-sur-le-Loir
Cette chapelle n'est pas selon nous antérieure à l'an mille.
Nous la signalons sur ce site à cause de ses fresques. Nous
pensons qu'il y a eu une évolution dans l'iconographie des
fresques, évolution qui pourrait être indépendante de celle
des chapiteaux. Et nous comptons bien les analyser.
Nous pensons que ces fresques datent des débuts de la
période gothique.
Dtation envisagée
pour la chapelle Notre-Dame d’Yron à Cloyes-sur-le-Loir : an
1175 avec un écart de 100 ans.
L'église
Saint-Georges-et-Saint-Pierre de Dangeau
Cette église ressemble beaucoup à l'église
Saint-Martin-au-Val de Chartres. Cependant, il existe une
différence notable. Alors qu'à Saint-Martin-au-Val les
piliers étaient de type R0000
et les arcs reliant les piliers étaient simples, les piliers
sont ici de type R1010
et les arcs. doubles. Par ailleurs, alors que précédemment
les impostes étaient chanfreinées dans toutes les
directions, elles le sont ici seulement côté intrados. Tout
cela permet de penser que cette nef est plus récente que
celle de Saint-Martin-au-Val.
Datation envisagée
pour l'église Saint-Georges-et-Saint-Pierre de Dangeau : an
900 avec un écart de 100 ans.
L'église
Saint-Pierre d’Épernon
Les vues de l'intérieur de la nef (images
28, 29, 30) ne permettent pas d'assurer une
grande ancienneté : les arcs reliant les piliers sont
doubles et brisés. Les piliers dépourvus de chapiteaux
(hormis ceux de l'arc triomphal) font plus appel à
l'esthétique gothique que romane. On serait donc en présence
d'une œuvre du XIVesiècle.. Il ne faut
cependant pas extrapoler : l'ensemble de l'église n'est pas
forcément du XIVesiècle. Il est en effet
possible que l'église soit plus ancienne et que les parties
du
XIVesiècle soient le résultat d'une
restauration : on aurait refait au XIVesiècle
les murs séparant le vaisseau central des collatéraux.
Un indice important autorise une telle interprétation. Il
s'agit de la façade Ouest (image
31). Cette façade n'est pas gothique mais romane,
voire préromane. Examinons de plus près cette façade et, sur
cette façade, la partie de mur correspondant au collatéral
Nord (image 32).
Un portail d'entrée est visible en bas de mur. Cette porte
est protégée par un linteau en bâtière. Au dessus de ce
linteau, on peut voir l'arc de décharge de ce linteau. Cet
arc a été en grande partie détruit par l'ouverture d'une
grande baie (en haut à droite). Revenons à la partie
surmontant la porte (image
33) : un linteau en bâtière surmonté par un grand
arc s'appuyant sur les côtés du linteau. Entre le linteau et
l'arc, un espace vide dans lequel ont été insérés des
carreaux de pierre simulant une marquèterie. On est là en
présence d'un modèle spécifique que nous avons rencontré sur
divers monuments, et ce, à plusieurs reprises. Nous l'avons
d'ailleurs décrit sur ce site. Nous pensons qu'il précède le
classique portail roman à liteau droit surmonté d'un tympan,
protégé par un un ensemble de volutes concentriques.
Nous pensons que ce type de portail est préroman (au moins
dans sa partie supérieure). Nous pensons aussi, au vu de
l'agencement des pièces, qu'il devait faire partie de
l'église primitive qui serait donc préromane.
Datation envisagée pour
l'église Saint-Pierre d’Épernon : an 900 avec un écart de 150
ans.