La basilique San Michele Maggiore de Pavie 

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Nous avons visité cette église en octobre 2009, soit 8 années avant que nous commencions l'écriture des textes de l'actuel site. Les images ci-dessous ont été réalisées lors de cette visite.

Cette église a fait l'objet d'une description très détaillée écrite par Sandro Chierici dans l'ouvrage « Lombardie Romane » de la collection Zodiaque. En voici des
extraits :

« Comme il arrive souvent, les origines de cette église se perdent dans la légende qui, sans fard, en tient Constantin pour le fondateur mythique. On sait avec certitude qu'il existait une église dédiée à saint Michel à l'époque des Lombards : Paul Diacre raconte en effet, qu'en 642, Unulfo y trouva refuge, après avoir aidé son maître Pertarido à échapper à la vengeance de Grimoald.

Durant tout le Moyen-Âge, l'église dut jouir d'un grand renom s'il est vrai qu'elle devint alors le lieu de couronnement des rois d'Italie : parmi ceux-ci, figurent Adalbert II en 950, Arduin en 1002, auxquels il faut ajouter l'empereur Henri II en 1004. Cette année-là, eut lieu un incendie colossal qui détruisit toute la cité. Après cet événement il faut attendre la date de 1155, année qui vit le couronnement de Frédéric Barberousse, pour trouver une nouvelle citation de Saint-Michel. Par suite, il paraît logique de penser que durant cette période de “vide”, dut avoir lieu la reconstruction de l'église dans ses formes romanes actuelles. Mais quand, de façon précise ?

Il existe deux opinions à ce sujet : l'une place la reconstruction dans la deuxième moitié du XIesiècle ; l'autre se base sur le fait qu'en 1117, un terrible tremblement de terre secoua toute la vallée de Pavie, causant des dommages notables ; elle place la reconstruction après cette date, grosso modo dans la troisième décennie du XII ème
siècle. À notre avis, si la seconde hypothèse s'accorde mieux avec les caractéristiques de cette église, elle ne peut cependant nier la présence de certaines parties - par exemple, la partie inférieure du clocher
(image 4) - certainement antérieures à la fin du XIesiècle. En outre, il semble pour le moins étrange de penser qu'une église de si grande importance n'ait pas été reconstruite dans le plus bref délai ; à moins que ce dernier (le tremblement de terre) n'ait épargné qu'une petite partie de l'édifice et que, de ce fait, la construction en ait été retardée. Nous restons de toute manière dans le champ des hypothèses que, jusqu'à ce jour, aucun document ne confirme. Contentons-nous donc des points sûrs, c'est-à-dire des dates de 1004, et de 1155, et poursuivons notre route à travers l'histoire de cette église. »


Commençons par une critique raisonnée du texte précédent. Comme nous l'avons constaté à de nombreuses reprises, son auteur base exclusivement son analyse sur la lecture des textes. Et il ne s'en cache pas comme en témoignent les deux phrases, « Nous restons de toute manière dans le champ des hypothèses que, jusqu'à ce jour, aucun document ne confirme. Contentons-nous donc des points sûrs, c'est-à-dire des dates de 1004, et de 1155, ... ». Rien n'est dit sur les traces de transformations architecturales - preuves d'une évolution des constructions - qu'il a repérées (par exemple, la présence de fenêtres cachées sous les combles du toit). Remarquons aussi que Monsieur Chierici témoigne de ce que nous appelons les « Terreurs de l'an Mille des Historiens de l'art » : selon nous, les historiens de l'art seraient terrorisés à l'idée qu'un monument autre que romain puisse être antérieur à l'an mille. Dans le cas présent, Monsieur Chierici parle d'une reconstruction après l'an mille (« durant cette période de “vide” [1004-1155], dut avoir lieu la reconstruction de l'église »). S'il y a eu «reconstruction», cela signifie qu'il y avait eu préalablement destruction de l'église qui existait avant l'an mille. Une telle destruction est certes possible (incendie de 1004) mais elle pourrait n'être que partielle. Une telle éventualité, M. Chierici est capable de l'envisager, mais seulement pour l'église construite après l'an 1000 qui aurait été endommagée par le tremblement de terre (« à moins que ce dernier (le tremblement de terre) n'ait épargné qu'une petite partie de l'édifice et que, de ce fait, la construction en ait été retardée ») mais pas pour l'édifice antérieur à l'an mille.


Examinons tout d'abord le campanile (image 4). Les deux premiers étages décorés d'arcatures lombardes sont probablement anciens, dans les environs de l'an mille (avant ? ou après ?).

Les diverses façades, façade Ouest (images 2 et 3), façades Nord (image 7) et Sud des croisillons du transept sont richement décorées. Concernant la façade Ouest
(image 3), on repère facilement une subdivision en trois parties limitées par des pilastres verticaux. Ces parties correspondent aux trois vaisseaux de la nef. D'ailleurs, les trois portails situés à la base permettent d'accéder à chacun des vaisseaux de la nef. Étudions de plus près chacune de ces parties. Les deux parties situées de part et d'autre de la partie centrale sont symétriques entre elles. Pour chacune d'entre elles, une fenêtre jumelée est placée presque à mi-hauteur, au-dessus du portail. Sur la partie centrale, les fenêtres sont disposées sur trois rangées. La première rangée est formée de trois fenêtres géminées disposées dans l'alignement des fenêtres des bas-côtés. La deuxième située au-dessus de la première contient aussi trois grandes fenêtres. Au-dessus encore. on voit trois fenêtres : deux oculi encadrant une baie en forme de croix. Il y a quelque chose d'anormal dans cette disposition : un manque d'harmonie. Traçons une ligne partant du sommet de l'unique fenêtre géminée de la partie gauche et passant par le sommet de la fenêtre cruciforme : cette ligne devrait être parallèle au rampant du toit. Elle ne l'est pas. On a là une vraie faute de goût, faute qui ne devait pas exister lors de la construction primitive. Nous envisageons ceci : dans l'église primitive. l'église ne devait pas être couverte par un toit à 2 pentes mais par 4 pentes de toit ; un toit à 2 pentes pour le vaisseau central, un toit à une pente pour chacun des collatéraux avec un décrochement des seconds par rapport aux premiers. La pente des toits devait correspondre avec la pente des actuels rampants.

Concernant cette façade Ouest, M. Chierici a bien remarqué le contraste existant entre la parfaite régularité de l'ordonnancement de cette façade (fenêtres et portes bien symétriques et correctement encadrées), et l'apparent désordre d'un grand nombre de bas-reliefs déposés sur cette façade (images 3, 19 et 22). Il semblerait que
M. Chierici croit que les deux opérations - construction de la façade et pose des bas-reliefs - sont contemporaines et qu'il les attribue à, d'un côté la rigueur de l'architecte, et de l'autre, la liberté de créativité du sculpteur. Nous ne pensons pas que cela se soit passé ainsi dans la réalité. Nous pensons qu'il y a eu dans un premier temps construction de la façade. La pose des bas-reliefs est venue après. Il arrive assez souvent que des éléments sculptés d'édifices antérieurs soient insérés dans les murs d'un bâtiment plus récent. Peut-être afin de conserver le souvenir d'un passé disparu ? Dans le cas présent, on constate que nombre de ces bas-reliefs ont la même largeur. Il est possible que ces divers bas-reliefs aient fait partie d'une bande continue qui ceinturait un bâtiment aujourd'hui disparu. De telles bandeaux de pierre sont rares, mais il en existe encore dispersés en Europe, à Quintanilla de Las Vinas (Espagne), Saint-Restitut (Drôme), Andlau (Bas-Rhin), Cathédrale de Strasbourg (Bas-Rhin), Beaucaire (Gard).



Nous avons pu recueillir les images de quatre portails sur au moins cinq. Les sculptures sont très dégradées. Il est possible que certaines d'entre elles aient été remplacées à une époque récente mais, quand c'est le cas, la restauration est bluffante. Examinons quelques unes de ces sculptures.

Image 9 : La pierre blanche représentant un lion embrassé par un homme nu est probablement une ancienne base de colonne d'un portique d'entrée. Malgré son aspect archaïque et dégradé, elle est certainement plus récente (alentours de l'an 1200) que les autres pierres du portail. Elle aurait été ajoutée là en remplacement d'une pièce fortement érodée.

Image 10 : Nous estimons que les voussures de ce portail datent du XIesiècle.

Image 11 : Le linteau de ce portail représente, insérés dans des cadres circulaires, le Christ, reconnaissable à son nimbe crucifère, et deux personnages dont l'un est un évêque. Le Christ est porté au ciel par deux anges. Ce décor n'est pas typiquement roman. Il s'apparente aux décors des sarcophages romains. Date-t-il de l'antiquité (avant l'an 400) ? Ou est-ce un décor roman imité de l'antique (après l'an mille) ? Mais dans ce dernier cas, il faut trouver une explication, car l'exégèse et la liturgie ont évolué entre les années 400 et 1000. Autre possibilité : ce tympan pourrait dater d'une période intermédiaire entre les années 400 et 1000. On sait qu'il y a eu une «renaissance carolingienne», un retour aux sources imposé par Charlemagne. Nous devons être réservés sur ce point, car on attribue à Charlemagne beaucoup trop d'initiatives. Nous pensons cependant que le phénomène de «renaissance» est récurrent. La «Renaissance» italienne du XVIesiècle n'est qu'une parmi les nombreuses renaissances qui se sont produites au cours des siècles (ainsi la renaissance égyptienne du temps de Napoléon I er). Concernant les anciennes cités romaines, l'attachement aux traditions romaines antiques a dû être plus important pour les habitants obéissant à la loi romaine, une loi qui aurait survécu au moins jusqu'à l'an mille pour certaines d'entre elles. Pousuivons notre analyse : dans la frise au-dessus du linteau, on repère le thème très répandu des «oiseaux au canthare». Notons l'image de Saint Michel dans le demi-disque du tympan.

Image 12 : On repère, sur une colonnette du piédroit et de bas en haut, une série de scènes caractéristiques ; des lions affrontés dont les têtes se réduisent en une seule à l'angle, motif typiquement roman : deux sphinx affrontés ; un loup poursuivant un cerf, motif d'inspiration celtique.

Image 14. Autre image de saint Michel terrassant le dragon : copie en remplacement d'une œuvre ancienne dégradée ?

Image 15 : Les chapiteaux présentés ici ont l'air trop neufs pour qu'ils soient d'origine. Cependant, ils doivent être des copies conformes de chapiteaux anciens. On peut voir en premier plan la «femme et la bête de l'Apocalypse».

Image 16 : Autres chapiteaux «trop neufs» ; représentation de l'aigle impérial.

Image 17 : Sous les chapiteaux de l'image 15, des scènes très dégradées. Pour la scène supérieure, le loup (ou le lion) culbutant le cerf. Cette scène d'inspiration probablement celtique symboliserait le basculement des saisons. Les scènes situées au-dessous sont plus difficilement lisibles.

Image 18 : Autre linteau de porte inspiré de l'antique. Le Christ est représenté en attitude d'orant : deux hommes s'inclinent devant lui.


Image 19 : Sur cette image, on distingue bien les bas-reliefs insérés dans le mur. En bas, contre le piédroit de gauche, la scène du «Péché Originel». À gauche de la statue de Saint Michel, «Samson chevauchant un lion».

Image 20. Autres chapiteaux «trop neufs» : représentations classiques de l'aigle impérial et de la sirène à deux queues. Une scène beaucoup plus rare : les têtes alignées et superposées. Nous cherchons à l'identifier sur d'autres chapiteaux.

Image 21 : Autres chapiteaux «trop neufs» ; pour celui de droite, la représentation d'un animal dévorant est un peu différente de celles que nous rencontrons habituellement ; l'animal, le plus souvent un lion, dévore non un autre animal, mais un humain ou une tête humaine.

Image 23 : Autres éléments sculptés «trop neufs», mais qui reproduisent sans doute fidèlement des modèles originaux d'inspiration barbare.


Images de 24 à 27 : La nef est à trois vaisseaux actuellement voûtés en croisée d'ogives. Les piliers sont actuellement en alternance de type R1111 et R1113. Nous avons souligné le mot «actuellement», car tout le problème est bien de savoir s'il en a été ainsi à l'origine. Car, comme on l'a vu dans de nombreux autres cas, la nef a pu avoir été initialement charpentée. Afin d'étudier, ce problème revenons au texte de M. Chierici :

« ... Quelle était donc leur couverture ? En toute logique, elle devait être à voûte d'arêtes et ce qui est encore visible dans les soupentes du toit, au-dessus des voûtes actuelles semble le confirmer. Mais un nouveau problème se pose au chercheur : celui de la forme du toit qui le couvrait. Il n'est pas pensable, en fait, que la hauteur originelle de ce toit ait été celle de l'actuel qui vient rencontrer la tour-lanterne et coupe une des ouvertures doubles : il devait arriver plus bas. Peroni a émis l'hypothèse qu'il s'agissait d'une voûte d'arêtes, donc sans nervures, fortement incurvées, sur laquelle s'appuyaient les rampants du toit, au lieu de peser sur la série d'étançons de bois placés au-dessus des voûtes. Cette hypothèse expliquerait bien le rapide affaiblissement des voûtes qui s'ensuivit, ces dernières n'étant pas apte à supporter un tel poids, et la nécessité d'y porter des remèdes tels que le furent ceux du XVesiècle. En outre, cette hypothèse se trouve également confirmée par les quelques restes retrouvés dans les combles du toit actuel, qui témoignent de la présence d'arcs encastrés dans la paroi longitudinale entre les plus grands piliers et de points d'implantation de vastes voûtes antiques.

Les restes subsistant au-dessus du toit révèlent des fenêtres anciennes qui se trouvaient placées aussitôt sous ces arcs ; ce fait nous donne l'occasion d'en venir au thème complexe du rôle de la lumière dans notre basilique. Les sources par lesquelles Saint-Michel reçoit la lumière sont : [...] (énumération des diverses baies) [...] L'éclairage est en conséquence restreint [...] À l'origine, au contraire, au-dessus des tribunes existaient d'amples fenêtres qui permettaient à une grande quantité de lumière d'entrer en rasant les voûtes, d'où un mode global d'éclairement tout à fait différent de l'actuel. Du point de vue historico-artistique, l'importance de ce système vient du fait qu'il représente une tentative pour conjuguer la présence de fenêtres donnant directement sur la nef centrale et celle des tribunes : tentative esquissée encore timidement. [...] »

Il semblerait que Messieurs Peroni et Chierici n'aient pas pleinement compris l'importance de ces fenêtres situées dans les combles sur les murs gouttereaux du vaisseau central, Monsieur Chierici parlant même de « tentative esquissée encore timidement ». Nous pensons que la nef primitive était, à l'image des nefs de basiliques romaines, charpentée. Ce type de couverture permettait de réaliser des nefs de grande hauteur. Pour cette église, le vaisseau central devait être plus haut qu'il ne l'est actuellement. Et les fenêtres supérieures, actuellement aveugles, pouvaient dispenser une grande lumière. Nous pensons aussi que les piliers primitifs devaient être de type R1010. Lorsqu'il a été décidé de voûter cette église, des pilastres ou des demi-colonnes ont été adossés aux piliers du côté des vaisseaux, transformant la forme de ceux-ci en piliers de type R1111 ou R1113. Des doubleaux transversaux ont été posés sur ces pilastres ou demi-colonnes. Et ces doubleaux servent à porter la voûte. Il est possible qu'il y ait eu deux voûtes successives : une première voûte d'arêtes, et une seconde en croisée d'ogives.


Si M. Chierici n'envisage pas la possibilité d'une église primitive charpentée plus haute que l'église actuelle, c'est parce qu'il a constaté que le toit de l'église actuelle
« vient rencontrer la tour-lanterne et coupe une des ouvertures doubles ». Il en déduit donc que le toit primitif devait être situé en dessous des ouvertures doubles. Le raisonnement est logique, mais il ne tient pas compte du fait que la tour-lanterne a pu être installée longtemps après la nef primitive charpentée, voire après la nef voûtée.

D'ailleurs, les images 28 et 29 montrent que la croisée du transept a subi des transformations. Malgré son manque de clarté, l'image 29 met en évidence l'existence d'un chapiteau situé à mi-chemin des chapiteaux porteurs d'arcs. Ce chapiteau; quant à lui, ne porte rien. Nous pensons qu'à l'origine, il portait une ogive. Et donc que la croisée de transept était couverte d'une croisée d'ogives. Et non de la coupole octogonale actuelle.

Les plans des images 30 et 31 montrent la multiplicité des formes architecturales.

Image 32 : Chapiteau énigmatique. Un homme encadré par deux autres semble maîtriser des lions.

Image 33 : Sur le chapiteau de droite, deux dragons dont les queues entrelacent un homme nu accroupi. À droite, une sirène à deux queues.

Image 34 : Là encore, une sirène à deux queues.

Image 35 : Figure interprétée comme étant «Le prophète Daniel et les lions». Mais le symbolisme d'origine est probablement différent de l'histoire racontée dans la Bible.

Image 36 : Deux thèmes semblent se télescoper. La femme et la bête de l'Apocalypse, thème peu fréquent et le monstre dévorant une tête humaine ou un corps humain, thème souvent rencontré dans la sculpture romane.


Image 37. La mort du juste : à gauche, un diable essaie de s'emparer de l'âme du juste. Saint Michel le transperce avec sa lance.

Image 38 : Une autre scène de «Daniel et les lions».

Images 41, 42, 43 : Diverses représentations d'un homme entre deux monstres entrelacés avec d'autres monstres. Ces représentations que l'on pourrait aussi appeler «Daniel et les lions» montrent bien que ce type de figure est d'interprétation plus complexe que l'histoire biblique.

Images 44, 46, 47 : Ces chapiteaux à entrelacs sont selon nous préromans. Probablement accolés aux parois de la crypte, ils pourraient être plus anciens que les chapiteaux des piliers de la crypte.

Image 48 : Cette mosaïque se trouve dans le sanctuaire. Elle représente les travaux des mois. Une partie seulement : de gauche à droite, Février (femme filant la quenouille), Mars (homme sonnant du cor ; Mars et le mois de la guerre), Avril (homme tenant un bouquet de fleurs) , l'Année (roi sur son trône), Mai (homme fauchant), Juin (homme tenant des épis), Juillet (homme moissonnant). En dessous, un bouc chevauchant un loup avec l'inscription «capra» et un homme chevauchant une autruche avec l'inscription «chand» ? et en dessous un labyrinthe. Les représentations des travaux des mois sont différentes de celles que nous connaissons : plus anciennes ?


Datation

Comme nous l'avons dit précédemment, la nef primitive devait être charpentée. Il existe un élément permettant d'envisager une datation : le fait que les arcs reliant les piliers soient doubles (ou à double rouleau). Nous pensons que cet élément caractérise une nef postérieure à l'an 800. Et même postérieure à l'an 900 si le rouleau inférieur est porté par le système chapiteau-tailloir. Ce qui est le cas ici.

Nous avons dit à de nombreuses reprises que la datation par les textes d'époque pouvait conduire à des erreurs. Mais cette fois-ci, la connaissance d'un incendie ayant détruit la ville de Pavie en 1004 peut se révéler très intéressante. Certes un incendie, aussi destructeur soit-il, ne peut tout détruire. Et il est possible que des parties, voire la totalité de cette église, n'aient pas été détruites. Cependant, ayant déjà remarqué que cette église devait être postérieure à l'an 900, nous devons admettre qu'il y a de fortes chances qu'elle soit aussi postérieure à l'an 1004. L'église aurait donc été détruite en 1004 et reconstruite dans les décennies qui ont suivi.

Datation envisagée
pour la basilique San Michele Maggiore de Pavie (état primitif) : an 1025 avec un écart de 25 ans.

Datation envisagée pour le voûtement de la nef de la basilique San Michele Maggiore de Pavie : an 1225 avec un écart de 75 ans.