La piève San Paolo de Vico Pancellorum
Nous n'avons pas visité cette église. La
plupart des images de cette page sont extraites de galeries
d'Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Description
Mentionnée en 873, elle présente un plan basilical à trois
nefs divisées par des arcs sur des piliers surmontés de
chapiteaux, aux décors fortement géométriques. Sur le côté
droit? se dresse le clocher. Sur la façade simple, le
portail est surmonté d’une architrave gravée de motifs
symboliques et d’une archivolte ronde composée d’une
alternance de coins de pierre bicolore. Le mur surélevé de
la nef ;principale comprend une série de petits arcs
séparés par de minces pilastres et posés sur des corbeaux
diversement sculptés. »
Commentaires divers
Remarquons tout d'abord sur l'image
1 que Vico Pancellorum (en haut de l'image sous le
drapeau rouge) est tout à fait distinct de la piève San
Paolo (en bas de l'image sous le drapeau bleu à croix
blanche), l'ensemble étant situé dans un endroit très boisé.
On retrouve là une caractéristique des pièves de Toscane :
bien que responsables de grandes paroisses, elles sont
situées dans des endroits isolés, à l'écart de toute grande
agglomération. L'étymologie de Vico Pancellorum indique à
penser que ce hameau était, durant le Haut Moyen-Âge, un vicus.
C'est-à-dire un petit village. Le mot « Pancellorum
» pourrait réunir les expressions pan
et cella,
pan
signifiant
« toutes » et cella,
« cellules » ou « ermitages » ; le vicus
étant l'emplacement dans lequel résident les
diverses personnes chargés de s'occuper de la piève
(Esclaves ? Gestionnaires de la paroisse ? Prêtres ?). Ceci
n'est bien sûr qu'une hypothèse. Mais nous avions démarré
avec des hypothèses au sujet des pièves et nous nous
apercevons que ces hypothèses prennent corps.
Images 1, 7, 8 et 9.
Cette église présente toutes les caractéristiques d'une
basilique issue des premières basiliques chrétiennes : nef à
trois vaisseaux charpentés avec un vaisseau central
surhaussé par rapport aux vaisseaux secondaires, des piliers
cylindriques, des arcs en plein cintre portant le vaisseau
central. De plus, il n'y a pas de transept, autre signe
d'ancienneté. Certains éléments viennent cependant
relativiser un peu l'ancienneté. Dans les basiliques les
plus anciennes, les arcs sont portés par des colonnes
cylindriques monolithes. Ici les colonnes ne sont pas
monolithes mais bâties. Elles sont, de plus, un peu plus
épaisses et moins hautes. Par rapport à la légèreté des
structures des bâtiments plus anciens, ce type
d'architecture apparaît plus fruste. En fait, il permet de
réaliser des bâtiments plus solides. Nous pensons que les
colonnes monolithes ont une bonne résistance du matériau
sauf dans la durée : elles seraient plus sensibles à des
vibrations longues et répétées, vibrations causées par le
vent ou les tremblements de terre. Autre remarque : dans les
basiliques les plus anciennes, la nef est prolongée par une
seule abside semi-circulaire (parfois encadrée par deux
salles rectangulaires, le tout, nef comprise, étant logé
dans un espace rectangulaire). Le plan d'une église à nef à
trois vaisseaux avec trois absides semi-circulaires en
prolongement serait postérieur au précédent. D'après le plan
de l'image 7, il
semblerait que ce soit le cas ici.
Les façades Nord et Sud sont décorées d'arcatures lombardes
(images 4 et 5). En
fait, il s'agit de fausses arcatures lombardes : de gros
blocs de pierre taillés en forme d'arc reposant sur des
corbeaux de pierre.
Le portail est surmonté d'une archivolte polychrome, qui
s'appuie sur les côtés d'un linteau. Le décor de ce linteau
est un peu surprenant (image
6). En partant de la gauche, on a un crucifix
portant une ébauche d'auréole. Le fait que les bras soient
en forme de T et non de V et que le personnage porte un
vêtement mi-long fait envisager une datation antérieure à
l'an mille. Puis on a un cyprès très stylisé. Vient ensuite
une figure très dégradée. On devine la figure d'un
personnage drapé, portant une auréole et tenant un sabre. Si
c'est bien cela, il s'agirait de Saint Paul. Puis un damier
(signification ?). Et enfin un personnage assis sur un
trône. L''ensemble de cette scène apparemment hétéroclite se
révèle très énigmatique. Il doit bien y avoir un sens à
cette représentation. Mais lequel ?
Les
chapiteaux (images
de 10 à 18) :
On remarque tout d'abord que ces chapiteaux n'ont pas de
tailloir.
Certaine chapiteaux ont été reproduits plusieurs fois.
Il en est ainsi du chapiteau de l'image
13, vu
sur deux faces. On retrouve la face de gauche sur l'image
17. Cette face est gravée de tracés géométriques
ayant peut-être un contenu symbolique (représentation du
cosmos entre la lune et le soleil ?). Un homme en position
horizontale occupe la face de droite. On le retrouve sur l'image 14. Il porte une
robe resserrée à la taille. Sur l'image
15, on
revoit un homme en position horizontale. Mais ce n'est pas
le chapiteau vu précédemment. Il est posé sur un sommet de
colonne au décor préroman.
Le chapiteau de l'image 16
est le même que celui de l'image
18 : la face de droite du premier correspond à la
face gauche du second. Concernant la face droite du second,
nous n'avons qu'une vision très partielle. Il semblerait que
la scène représente deux chevaux dans un bateau, avec un
troisième cherchant à pénétrer dans le bateau. Nous pensons
qu'une étude exhaustive devrait être faite sur ces
chapiteaux.
Datation
envisagée pour la piève San Paolo de Vico
Pancellorum : an 925 avec un écart de 75 ans.