La chapelle et l'abbatiale San Galgano de San Galgano a Montesiepi 

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Dans cette page, nous étudierons les deux églises suivantes de San Galgano a Montesiepi, que nous n'avons pas visitées : la chapelle San Galgano et l'abbatiale San Galgano. La plupart des images de cette page sont extraites de galeries d'Internet.


La page du site Internet Wikipédia consacrée à ces deux églises nous apprend ceci :

« Description

Cette chapelle en rotonde fut construite sur le lieu de l'ermitage de San Galgano qui s'y était retiré jusqu'à sa mort en 1181, sur le mont Siepi. Elle fut consacrée en 1185, quand il fut canonisé (à la suite d'un procès en canonisation réputé par des écrits, historiquement le premier) par le pape Alexandre III.

Elle possède pour entrée une petite abside carrée en
pronaos et ses murs et sa voûte sont recouverts de bandes de briques de couleurs alternées.

Une épée, qui serait celle du saint et qu'il aurait enfoncée dans le rocher selon la légende, à la suite de ses vœux de renoncement à la vie militaire et mondaine, est toujours visible, sous une châsse de Plexiglas, au centre de la rotonde. [
...]

Dans la plaine proche, l'abbaye de San Galgano, cistercienne, fut construite en 1201 pour l'honorer. »



La chapelle San Galgano de San Galgano a Montesiepi (images de 1 à 6)

L'image 1 est une vue aérienne de l'ensemble du site. Elle permet de repérer au Nord l'ermitage de San Galgano avec son église à plan centré circulaire (image 2), et, en bas de l'image, au Sud, les restes de l'abbatiale de San Galgano.

Notre site Internet étant consacré au premier millénaire, nous ne sommes pas censés étudier des monuments qui appartiennent au second millénaire. Sauf, bien entendu, si nous envisageons que le monument étudié est susceptible d'être plus ancien qu'annoncé auparavant.

Mais dans le cas présent, les dates qui nous ont été données semblent conformes à la réalité. Saint Galgano Guidotti est un personnage historique qui a vécu au XIIe siècle. Sa vie est bien documentée et la déclaration de sa sainteté s'est faite très rapidement. Il est donc tout à fait logique que le bâtiment à plan circulaire et l'abbatiale aient été construits peu de temps après.

Cependant certaines questions demeurent. La première d'entre elles concerne le bâtiment à plan circulaire qui est connu sous le nom d'ermitage. Pourtant, il ne ressemble pas à l'idée que l'on se fait d'un ermitage : habituellement, une minuscule construction, sans plan élaboré, dotée d'une seule pièce faisant à la fois office de chambre et de cuisine, et un petit oratoire. La construction que l'on a ici est à plan centré. Il faut savoir que ce type d'ouvrage reproduit l'image du cosmos : c'est un microcosme. Son commanditaire s'affiche comme étant le maître de ce microcosme, tout le contraire de l'ermite qui ne veut que s'effacer. Nous pensons donc que, soit cette construction existait avant que Galgano s'y retire, soit elle a été construite après sa mort, peut-être pour en faire son mausolée. En admettant que cette seconde hypothèse soit la bonne, on en déduit la date de construction de l'édifice : fin du XIIe siècle. Et de là, la date de construction des édifices ayant une architecture semblable. C'est le cas de l'église de Thines (Ardèche/ Auvergne-Rhône-Alpes/ France) qui présente le même type de parement en lits horizontaux polychromes.


Datation envisagée pour la chapelle San Galgano de San Galgano a Montesiepi : an 1200 avec un écart de 50 ans.




L'abbatiale San Galgano de San Galgano a Montesiepi (images de 7 à 9)

Comme nous l'avons écrit ci-dessus, cette église ne devrait pas faire partie de notre sélection. Cependant, elle présente un gros intérêt en ce qui concerne la datation s'il s'avère que la date de 1201 est correcte. Car cette église est manifestement gothique. Or nous avons beaucoup de difficultés à dater l'apparition des églises gothiques. Nous disposons de l'affirmation selon laquelle une des premières églises gothiques serait la cathédrale de Noyon, au Nord de la France. Selon les auteurs de cette information, le chœur et le transept manifestement gothiques de cette cathédrale dateraient de 1145. Nous estimons que cette affirmation ne repose sur aucun document fiable et qu'elle entre en contradiction avec d'autres données concernant principalement l'invention architecturale.

Inversement, avec l'abbatiale de San Galgano, nous disposons de quelque chose de crédible. Avant-même sa mort en 1181, Galgano devait être considéré comme un saint et il était déclaré saint quatre ans plus tard. Très tôt donc, des pèlerinages ont été organisés sur sa dépouille. Et la nécessité de construire une grande église est apparue rapidement. On aurait tendance à accepter la date de 1201, ici donnée, pour cette construction. Mais des questions restent en suspens.

Ainsi revenons à la phrase : « ...l'abbaye de San Galgano, cistercienne, fut construite en 1201 pour l'honorer. ». Dans cette phrase, ce n'est pas une église qui est construite mais une abbaye. C'est-à-dire un ensemble de bâtiments abritant une communauté de moines. On devrait d'ailleurs plutôt parler d'une fondation que d'une construction. Et c'est probablement ce qui s'est passé. Il y aurait eu d'abord fondation d'une communauté monastique, installation de quelques moines dans des locaux provisoires. Puis élaboration d'un projet de construction de nouveaux bâtiments plus développés, avec, en particulier, une grande abbatiale. Après ce temps de réflexion, il y aurait eu le début des travaux, suivi d'une fin des travaux. Il faut bien comprendre que chacune de ces opérations a duré un certain temps, un temps qui se mesure en années. En conséquence, il importe de savoir si la date de 1201 est une date de fondation de l'abbaye ou une date de début de construction de l'abbatiale, ou de fin de construction.

Malgré ces incertitudes, on doit pouvoir dater cette construction gothique avec une certaine précision. Puis, de proche en proche, en effectuant des comparaisons et en se basant sur les innovations techniques, on doit pouvoir remonter le temps et arriver à dater les constructions du deuxième art roman, puis du premier art roman pour enfin arriver à dater les réalisations antérieures à l'an mille.

Datation envisagée pour l'abbatiale San Galgano de San Galgano a Montesiepi : an 1225 avec un écart de 25 ans.