L’église Notre-Dame de l'Assomption et le Musée Archéologique de Globasnitz
Nous commencerons cette page par une petite
introduction à l'étude des monuments d'Autriche
susceptibles de dater du Premier Millénaire, qui sera
suivie par l'étude de l’église
Notre-Dame de l'Assomption et du Musée Archéologique de
Globasnitz.
Petite
introduction à l'étude des monuments d'Autriche
susceptibles de dater du Premier Millénaire
Notre site Internet a été créé dans le but d'identifier et
de dater des édifices principalement antérieurs à l'an
mille. Notre recherche, initiée il y a plus de dix ans,
était à l'origine basée sur des monuments que nous avions
visités, parfois très partiellement (seulement l'extérieur).
L'étude de plus de 200 monuments nous a permis de faire
démarrer l'actuel site, il y a plus de 8 ans. Petit à petit,
nos recherches ont permis d'identifier et de classer les
édifices. En particulier, de faire la différence entre ceux
que l'on pourrait qualifier de préromans (antérieurs à l'an
mille, avec de fortes marges d'estimation) et d'autres, de
romans (postérieurs à l'an mille, idem). Petit à petit
aussi, les progrès en matière d'informations (textes ou
images) apportés par des sites Internet comme Wikipédia ou
Google (Maps ou Images), nous ont permis de créer de
nouvelles pages décrivant des monuments que nous n'avions
pas visités. Certes, l'utilisation de textes et d'images
issus d'Internet ne peut remplacer la visite complète et
réitérée d'un monument. Mais l'analyse rapide, en quelques
clics, d'un grand nombre de monuments, se révèle au bout de
compte très instructive.
C'est ce que nous avons fait pour tous les monuments de ce
pays, visité rapidement en 1992, non visité depuis. Pour la
plupart d'entre eux, l'analyse a pu se faire à partir
d'images de l'intérieur et de l'extérieur.
Nous avons en particulier abondamment consulté le site
Internet http
: //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture. Certaines images des pages
suivantes sont extraites de ce site Internet.
Les conclusions ont été obtenues à partir de l'étude que
nous avons faite dans le chapitre Datation
de ce site Internet, principalement dans l'onglet « Les évolutions dans
l'architecture des monuments du Premier Millénaire ».
Un nouveau processus
de recherche rapide et peu approfondi
Au fur et à mesure de notre recherche, nous avons réalisé
l'ampleur du problème. Comme il est écrit ci-dessus, nous
avons débuté avec 200 monuments. Nous en sommes à plus de
2000. Plus nous en étudions, et plus nous en découvrons
d'autres. Bien sûr, il ne s'agit pas de vraies découvertes
puisque la plupart ont été identifiés par nos prédécesseurs.
Mais la vraie découverte est celle des liens qui existent
entre eux. Et le sentiment qu'il existe encore en Europe un
très grand nombre de monuments méconnus, susceptibles
d'apporter des informations importantes sur le plan
historique. Cependant, le temps pour découvrir ces autres
monuments nous est compté. Et, alors que nous pensions être
assurés d'une relève, nous ne la voyons toujours pas venir.
Si, aux tous débuts de notre recherche, il y a plus de 20
ans (après la publication du CD
Rom Béziers 2002), nous avions cherché à
approfondir ce sur quoi nous avions travaillé, nous en
serions restés à une dizaine de monuments du Biterrois. Nous
avons toujours le même choix : soit approfondir nos
connaissances sur les monuments déjà étudiés, soit compléter
notre inventaire, quitte à négliger certaines informations.
C'est cette deuxième option que nous avons choisie. Et, pour
aller plus rapidement, alors que jusqu'à présent, nous
avions utilisé des extraits de textes issus de revues ou de
sites Internet comme Wikipédia, nous avons décidé de
négliger la plupart de ces informations (voire même de ne
pas les consulter). Nous estimons, en effet, après
expériences précédentes, que la plupart d'entre elles sont
incomplètes ou erronées (utilisation partiale de documents
écrits, examen superficiel de l'architecture).
Les premières
constatations … et quelques surprises
L'Autriche est constituée de 9 provinces (ou länder). Nous
avons sélectionné 62 monuments parmi ceux décrits sur le
site « Trésors
romans », dont 28 pour la Carinthie, 24 pour la
Basse-Autriche, 7 pour la Styrie, 2 pour la Haute-Autriche,
1 pour le land de Salzbourg, et aucun pour les autres
provinces (le Burgenland, le Tyrol, le land de Vienne, le
Vorarlberg). Le très faible résultat de cinq de ces régions
a de quoi surprendre car si certaines (le Vorarlberg, le
Burgenland, Vienne) sont de moindre superficie ou moins
peuplées que les autres, les trois autres sont équivalentes
en taille et en nombre d'habitants, entre elles et avec les
trois précédentes, mieux dotées en monuments. Nous ignorons
les raisons de ces distorsions. L'auteur du site « Trésors
romans » s'est probablement inspiré dans sa
recherche en documentation de recherches antérieures
effectuées par des historiens locaux qui peuvent se révéler
très inégales, en fonction du dynamisme de chacun ou des
carences en matière d'archives.
Une autre surprise a été la découverte de l'existence
d'ossuaires. Il en existe certes un petit peu partout en
Europe, mais dans le cas de l'Autriche, la densité semble
être nettement plus forte. Leur datation est aussi
surprenante : certains décorés de portails romans sont
antérieurs à l'an 1200. Une telle datation ne correspond pas
aux pratiques funéraires du Moyen-Âge : les ossuaires
d'autres régions (par exemple, la Bretagne) datent
principalement du XVIe ou du XVIIe
siècle. Nous aurons l'occasion de revenir sur ce point.
L'église
Notre-Dame de l'Assomption et le Musée Archéologique de
Globasnitz
Le titre que nous avons choisi est en fait assez peu
évocateur de l'ensemble formé de cinq sous-structures : le
champ de fouilles archéologiques près de l'église
Sainte-Hemma, l'église Sainte-Hemma, l'église Notre-Dame de
l'Assomption, le Musée Archéologique, et enfin l'ossuaire de
cette dernière église.
L'église Sainte-Hemma
(image 3)
Nous n'avons que peu d'images de cette église apparemment
néoromane. Mais il ne s'agit là, probablement, que d'une
apparence. Sa présence, tout à côté d'édifices antiques (image 2), évoque une
grande ancienneté peu lisible sur l'actuel bâtiment.
Le champ de fouilles
archéologiques (images
de 1 à 5)
La vue-satellite de l'image
1 et le plan de l'image
2 nous en donnent une idée. On y trouve la
présence d'au moins quatre habitations dotées d'absides
semi-circulaires. Huit habitations sont orientées dans le
même sens. Il s'agit là très probablement d'un complexe à
vocation cultuelle. Ce que confirment les restes déposés
dans le musée du village.
Cet ensemble fait penser à un « groupe cathédral » observé
dans beaucoup d'autres sites : un groupe cathédral est un
ensemble de plusieurs églises regroupées dans un enclos. Il
y a parmi ces églises, la cathédrale, en général dédiée à
Notre-Dame de l'Assomption et un baptistère (ou une piscine
baptismale), ainsi que plusieurs autres églises. Il y a
cependant quelques petites différences avec les groupes
cathédraux vus ailleurs. Dans ceux-ci, les églises sont en
général moins nombreuses, plus grandes et à nef à trois
vaisseaux. Il est possible que l'on soit ici en présence
d'un groupe cathédral primitif.
Le Musée Archéologique
de Globasnitz
(images de 6 à 11)
Il regroupe divers restes retrouvés lors des fouilles, avec,
en particulier, de très belles mosaïques (images
de 6 à 10). Des thèmes classiques sont repérables :
la grue (images 7 et 8)
et le paon (image 9),
symboles de messagers célestes. Ces oiseaux sont souvent
représentés dans les mosaïques romaines. On trouve aussi les
pampres de vigne (image 10),
symboles d'immortalité. La frise en bas de l'image
7 représente un décor vu ici pour la première fois
: une succession d’arcades, chaque arc en contenant deux
autres. On connaît des modèles analogues dans les
constructions architecturales de systèmes liés. Cependant,
comme ces constructions sont postérieures d'environ cinq
siècles, une filiation est peu probable.
À remarquer que nous ne voyons pas dans ces images de
symbole distinctif du christianisme : la croix, le chrisme,
le poisson. L'oiseau et les pampres de vigne sont des
symboles communs à d'autres religions que le christianisme.
Le seul élément qui est selon nous caractéristique du
christianisme est la cuve baptismale de l'image
11. Mais nous pensons que ces fonts baptismaux
doivent provenir de l'église Notre-Dame de l'Assomption,
très ancienne certes, mais moins que les fouilles
archéologiques (image 12).
Celui-ci présente un plan classique vu très communément en Autriche : une nef à plan circulaire, terminée à l'Est par une abside semi-circulaire. Mais en général, la construction est à deux étages, les ossements étant déposés dans la partie inférieure. Il ne semble pas que cela soit le cas ici. Où étaient déposés ces ossements ?
Datation
envisagée
Pour les vestiges archéologiques près de l'église
Sainte-Hemma de Globasnitz : an 400 avec un écart de 150
ans.
Pour l'ossuaire de l'église Notre-Dame de l'Assomption : an
850 avec un écart de 200 ans.