Les édifices de Mayenne susceptibles de dater du premier millénaire
Il faut tout d’abord noter que, hormis
une courte étape à Château-Gontier, nous n’avons pas eu
l’occasion de visiter le département de la Mayenne. En
conséquence, la connaissance que nous pouvons en avoir ne
peut être que très parcellaire, issue de l’étude des images
ou des commentaires trouvés sur Internet.
Ambrières
: Église Notre-Dame
Cette église présente des caractéristiques romanes, voire
préromanes. Il en est ainsi du portail de la façade Ouest (image 1). L’absence de
décor témoignerait d’une ancienneté dans l’art roman. Selon
nous, il pourrait dater au plus tard du XIesiècle..
A l’intérieur du transept (image
2), les arcs reposent sur des pilastres
quadrangulaires par l’intermédiaire d’impostes à saillie
vers l’intrados. Nous estimons que ce type de construction
peut être daté de la fin du premier millénaire. D’une part,
la création du transept daterait du VIIe- VIIIesiècle.
D’autre part, nous pensons que le système d’édification
d’arcs du type : couple de demi-colonnes cylindriques
portant des chapiteaux qui portent des tailloirs, lesquels
portent les arcs, est postérieur au système du type : couple
de pilastres-impostes-arcs, présent à Ambières.
Ambrières
: Église Saint-Martin de Cigné
A première vue, la nef de cette église semble préromane.
Mais seul un examen détaillé de l’intérieur pourrait
permettre de conclure et d’envisager une datation (voir l'image 3).
Bannes :
Église Saint-Jean-Baptiste
Il en est de même que précédemment en ce qui concerne
l’église Saint-Jean-Baptiste de Bannes (image
4).
Javron-les-Chapelles : Église Saint-Jean-Baptiste
La façade Ouest de l’église Saint-Jean-Baptiste de Javron-
les-Chapelles est romane (image
5). Elle pourrait donc dater du XIesiècle.
Voire même du XIIesiècle.
Il faut cependant remarquer que cette façade est rythmée par
de puissants contreforts verticaux : deux au centre et deux
à l’extérieur. L’appareil de pierres est différent entre,
d’un côté les contreforts (taille très soignée, pierres
soigneusement ajustées), et d’un autre côté le mur du fond
(appareil irrégulier). Il faut donc envisager que les
contreforts ont été installés pour soutenir un mur plus
ancien. Remarquons de plus que ces contreforts partagent la
façade Ouest en trois parties. Il est possible que,
primitivement, la nef ait été tripartite. Ce qu’elle n’est
pas aujourd’hui (image 7).
Sur l'image 6 du
chevet on distingue, de part et d’autre de l’abside
principale, des absidioles greffées sur le transept. Ces
absidioles sont-elles d’origine ? En tout cas, on peut voir
des traces de réparations sur l’abside et les absidioles.
Il faudrait faire une étude plus approfondie sur cette
église qui nous semble de peu antérieure à l’an mille.
Laval
: Chapelle Notre-Dame-de-Pritz
Venons-en maintenant à la Chapelle Notre-Dame-de-Pritz,
située dans un faubourg de Laval. Cette église présente de
nombreux caractères préromans.
Il y a tout d’abord l’appareil de pierres : un petit
appareil grossier (image 9).
Et puis il y a le transept (images
9 et 10). Il s’agit d’un transept bas (moins haut
que la nef voisine). En fait, il s’agit là d’une sorte de
faux transept, de deux pièces ajoutées à la nef de manière à
réaliser un transept. Nous pensons qu’il s’agit là des
premiers transepts qui auraient été créés vers le VIIIesiècle.
Enfin, il faut remarquer que le chevet est plat (image
10). Les chevets plats se rencontrent surtout dans
le Sud de la France. Ils sont attribués au Premier
Millénaire. Il est légitime de se poser la question des
absidioles. Pourquoi leur plan est-il demi-circulaire alors
que l’abside principale est rectangulaire ? On peut
envisager que la première église était à plan rectangulaire,
avec un chevet plat. Plus tard, on aurait édifié les deux
pièces faisant transept en accolant à celles-ci les
absidioles semi-circulaires. Cette transformation aurait eu
une valeur symbolique, les bras du transept donnant à
l’église la forme d’une croix, les absidioles ajoutées à
l’abside signifiant la Trinité.
En conséquence, on pourrait expliquer ces transformations
par une volonté de rupture doctrinale avec l’hérésie
arienne. Cette rupture, probablement très douloureuse, se
serait effectuée vers le VIIe- VIIIesiècle.
L’arc triomphal (image
11) soutenu par une paire d’impostes témoigne lui
aussi d’une ancienneté antérieure à l’an 1000.
Il ne faut pas s’étonner que la chapelle Notre-Dame-de-Pritz
soit décorée de fresques. De fait, nous réalisons de plus en
plus que, au cours du premier millénaire, les fresques
constituaient la principale décoration des églises. Mais
comme les fresques sont relativement fragiles, elles peuvent
être renouvelées et il peut y avoir plusieurs couches de
fresques. Si bien qu’il est très difficile de les dater.
Celles que l’on voit ici ont des styles différents (images
12 et 13 d’un style, image
14 d’un autre style). Les thèmes représentés : les
Travaux des Mois, la Nativité, les Vieillards de
l’Apocalypse peuvent appartenir à toute période du
Moyen-Âge. Cependant, les Travaux des Mois et la Nativité
sont plus fréquemment abordés au
XIIesiècle alors que le thème de l’Apocalypse
se retrouve plutôt au Xesiècle.
Laval
: Église Saint-Pierre-le-Potier
D'après l'encyclopédie en ligne Wikipedia, il s'agit d'un
édifice du XIe siècle (image
15), décoré de peintures murales à la fin du XIIe
siècle ou au début du XIIIe siècle.
Mayenne : Église Saint-Martin
Le chevet de l’église Saint-Martin de Mayenne est
manifestement roman. Néanmoins, si on fait abstraction de la
chapelle axiale qui a été peut être ajoutée à une date
ultérieure, on s’aperçoit que le déambulatoire à la forme
d’une rotonde (plus exactement d'une demi-rotonde). Il
faudrait donc visiter l’intérieur de cette église pour
vérifier si ce n’était pas primitivement une rotonde (image 16).
Saint-Cyr-le-Gravelais
: Église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte
On retrouve sur l'image 17
l’existence d’un transept bas, comme on l’avait vu à
l’église Notre-Dame-de-Pritz (voir ci-dessus).
On peut donc envisager que cette église est préromane. Mais
seul un examen détaillé de l’extérieur (dont seule la façade
Nord est connue : image
17) et de l’intérieur
(image 18) pourrait
permettre de conclure et d’envisager une datation.