La rotonde San Pietro in Consavia à Asti 

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Selon la page du site Internet « Chiese Romaniche e Gotiche del Piemonte », page écrite en italien et obtenue en français par un traducteur automatique :

« Période prédominante : XVe siècle

Généralités : auparavant dédiée au Saint-Sépulcre, elle daterait de la première moitié du XIIe siècle (Porter l’attribue à 1160). Elle est devenue un baptistère à partir de 1750.

Extérieur : construction octogonale basse avec des bords renforcés par des contreforts accentués ; au centre, un noyau octogonal avec couronnement d’arcs suspendus et frise en dents de scie. Sur l’entrée latérale, une architrave richement sculptée. Ailleurs, d’autres linteaux sculptés.

Intérieur : circulaire avec, dans la zone centrale, un cercle de huit colonnes basses, à bases carrées et octogonales, en alternance de brique et tuf et se terminant par des chapiteaux cubiques massifs qui soutiennent les arcs ronds et le haut tambour du dôme. Des colonnes centrales, reliées par une série d’arcs, partent des arcs transversaux qui tombent sur des demi-colonnes adossées aux murs, sur eux sont placées les voûtes croisées qui s’adaptent aux travées trapézoïdales. Le compartiment central est recouvert d’une voûte en segments qui conserve les traces de la série originale de fenêtres à une seule lancette qui s’ouvraient à la base. Au centre, des fonts baptismaux du XIVe siècle et sur les murs, des pierres tombales romaines et médiévales. Dans le premier chapiteau à gauche
(image 5), est sculptée une petite Vierge à l’Enfant du XIVe siècle (image 15). »

Nous pouvons faire les observations suivantes :

La première question qui nous est posée est celle-ci : s'agit-il d'une rotonde ou d'un baptistère ? Cette question pourrait paraître insignifiante mais nous nous la posons à chaque fois que nous étudions un édifice à plan centré comme celui-ci. En fait, il y aurait semble-t-il plusieurs possibilités. D'une part, le mot « rotonde » est un terme générique qui désigne tout édifice à plan centré circulaire ou polygonal. Mais certaines de ces rotondes ont eu des attributions très précises : baptistères, tombeaux, chapelles. Nous pensons que ces rotondes pourraient avoir été à l'origine des « parlements », c'est-à-dire des endroits où l'on se parle, où on élabore des projets. Petit à petit, ces bâtiments à usage politico-religieux auraient perdu leur caractère purement politique (lieux de concertation pour garder un rôle socio-religieux). En perpétuant le souvenir des fondateurs par la présence de tombeaux (c'est ce qu'on connaît en France avec le Panthèon de Paris, postérieur de plus de mille ans) ou en pratiquant le baptême, rite d'entrée dans la société. Dans le cas présent, il semblerait que la rotonde serait devenue tardivement un baptistère. Le fait qu'elle était dédiée au Saint Sépulcre ne signifie pas forcément qu'elle ait accueilli un tombeau. Au cours du Moyen-Âge, beaucoup de rotondes ont été dédiées au Saint Sépulcre de Jérusalem, probablement parce qu'il y a là une rotonde.


La deuxième observation concerne la datation attribuée au XVe siècle. Nous pensons que cette rotonde est très ancienne, mais qu'elle a été fortement restaurée (peut-être au XVe siècle). Les parties anciennes seraient les murs extérieurs hormis le noyau central (images 1, 2 et 3) ainsi que le corridor d'entrée (image 6). Les parties plus récentes seraient le noyau central et la colonnade qui le soutient (image 5).


Cette rotonde contient de très intéressantes pièces de mobilier. En particulier plusieurs linteaux de portes.

Celui de l'image 7 est très intéressant tout en restant très énigmatique On y voit au centre un ouroboros (deux serpents entrelacés qui se mordent la queue : image 8). On voit, à gauche, un quadrupède qui se mord la queue, et, à droite, trois quadrupèdes dont l'un crache des flammes et une sorte de sphinx (image 9).

Celui de l'image 10 est en partie détruit. On y voit, à gauche, deux oiseaux (des oies) aux têtes entrelacées (image 12) et au milieu, la représentation de l'Agnus Dei (image 11). Sur la droite, un personnage dont on ne voit que la tête côtoie un lion. Il semblerait que ces linteaux racontent une légende ou un mythe d'inspiration barbare.


Nous n'avons pas de renseignement sur la porte de l'image 13. Il semblerait que l'arc qui la protège soit ancien mais restauré. Par contre, les bas-reliefs qui sont à l'intérieur de la baie sont récents (les personnages portent des pantalons modernes). La lunette de l'image 14 porte une claire-voie ou claustra, probablement restaurée.


Datation envisagée pour la rotonde San Pietro in Consavia à Asti : an 550 avec un écart de 200 ans. Il s'agit d'une estimation de datation basée sur l'alternance de pierres et de briques des murs de l'image 6.