La piève Santa Maria Assunta a Cellole de San Gimignano
Nous n'avons pas visité cette église.
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La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Histoire
Les premières traces de cette église remontent à deux
chartes datées de 949 et 1011 ; à cette époque, il semble
que l’église ait été dédiée à saint Jean-Baptiste.
Dans le document de fondation de l'abbaye d'Elmi de 1034,
il apparaît que l’église était déjà dédiée à Santa Maria
Assunta. Le territoire de la paroisse était souvent
disputé entre les comtes de Cadolingi et les évêques de
Volterra qui avaient de toute façon juridiction. À partir
de la fin du XIIe siècle, les nouvelles
concernant cette église paroissiale commencèrent à se
multiplier, nouvelles qui rapportaient à la fois
l'avancement de certains travaux et les noms des recteurs.
À la base du clocher, il y a une inscription qui se lit
comme suit : + REMOTA FUIT H PLEBS A M CXC IN ITA
FACTA TEMPORE ILD PLE
; c’est le témoignage qu’en 1190, le titre d’une église
précédente située à proximité a été transféré à ce
bâtiment à la demande du curé de la paroisse de l’époque,
Ildebrando. Le curé Ildebrando a été la figure centrale de
la vie de cet édifice, à tel point que même en 1250, il en
était encore le curé. Au cours de son plébanat, tous les
travaux de la nouvelle église ont été réalisés, qui ont
duré au moins 50 ans. La consécration de l’église a eu
lieu en 1238, comme l’indique une inscription murée sur la
façade (image 8).
Mais ce n’est pas tout, le curé de la paroisse a également
joué un rôle important dans la vie civile de la région, à
tel point qu’il a été appelé à agir en tant que juge dans
divers litiges qui ont éclaté dans la région.
Les
successeurs d’Hildebrand furent Aloigi, Valenzo, Martino,
et Dando et nous savons que le complexe plébéien
comprenait également un presbytère et une léproserie. La
paroisse de Cellole n’était pas particulièrement riche,
mais, vers 1300, elle pouvait compter sur 20 églises
suffragantes et était reconnue comme ayant la même
autorité que le curé de l'église du même nom à San
Gimignano. Malgré cette reconnaissance, en 1413, l’église
n’était officiée que le dimanche et le bâtiment
ecclésiastique était en très mauvais état ! C’est
parce que le soin de l’église a été confié à un membre de
la famille Cavalcanti qui ne s’y intéressait absolument
pas. »
Commentaire de ce texte
On retrouve dans ce texte certaines des caractéristiques
concernant les pièves que nous avions observées dans celles
examinées précédemment. Rappelons ces caractéristiques Elles
sont isolées, à l'écart des agglomérations. De taille
moyenne à grande, elles sont à la tête de territoires
importants comparables à ce que sont nos cantons français,
avec entre dix à vingt églises suffragantes. Nous pensons de
plus que ces églises ont été développées au cours du premier
millénaire à l'intention des peuples barbares évangélisés ou
à évangéliser. Remarque concernant le cas de cette église :
Hildebrand est un nom d'origine germanique. Dans les
premiers temps chrétiens, les paroisses étaient dirigées par
des episcopi
(ce qui a donné le nom « évêque ») qui avaient le droit de
baptiser. Très probablement, à l'origine, les prêtres
responsables de ces pièves étaient considérés comme des episcopi
sans peut-être en avoir le titre. En tout cas , dans le cas
présent, la dédicace de l'église à saint Jean-Baptiste fait
penser que le baptême y a été pratiqué, et la dédicace à
Notre-Dame-de-l'Assomption fait penser que le titulaire
était un évêque.
Certains éléments de la façade Ouest (images 2 et 4) nous
semblent en trop bon état pour être d'origine. Exposés aux
intempéries, ils devaient être plus dégradés qu'ils le sont
actuellement. C'est en particulier le cas des impostes ou
tailloirs des fenêtres géminées de l'image
5. Il est cependant possible qu'ils aient été
copiés sur les originaux. En tout cas, leur style est
inspiré de modèles dits carolingiens (fleurs à 6 pétales,
entrelacs, cercles entrecoupés).
Image 6 : La
lunette du portail est occupée par un disque à l'effigie de
l'Agnus Dei. Le linteau est soutenu par deux chapiteaux.
Celui de gauche porte trois rangs de feuilles dressées
stylisées.
Image 7 : C'est
le chapiteau de droite à décor d'entrelacs. Nous voyons dans
la partie centrale un décor de sirène à deux queues ou
d'ancre de marine. Mais c'est peut-être un effet de trop
forte imagination.
Images 10, 11, 12, 13.
Cette église présente toutes les caractéristiques d'une
basilique directement inspirée des premières basiliques
chrétiennes : nef à trois vaisseaux charpentés, le vaisseau
central étant porté par des colonnes cylindriques et des
arcs en plein cintre. Il y a une seule abside
semi-circulaire. Il n'y a pas de transept. Certains éléments
viennent cependant relativiser un peu l'ancienneté. Tout
d'abord, les piliers ne sont pas monolithes mais construits
avec de gros blocs de pierre soigneusement taillés. Pour les
églises les plus anciennes, les chapiteaux sont corinthiens.
Ceux-ci sont plus tardifs (images
de 21 à 24). Autre remarque : dans les basiliques
paléochrétiennes, le vaisseau central est surhaussé par
rapport aux collatéraux. Ce n'est pas le cas ici, mais ça
l'était probablement à l'origine.
À première vue, l'intérieur de l'abside
centrale (image 14)
apparaît dépourvu d'originalité. Mais si on fait l'effort de
l'examiner plus en détail, on découvre un décor d'une grande
finesse.
Image 15 : On
découvre d'abord tout en haut de l'image une corniche
faisant le tour de l'abside. Cette corniche à festons
devrait normalement porter un décor répétitif. Mais voilà,
le décor n'est pas répétitif ! On distingue de gauche à
droite des palmiers, des nœuds de Salomon, des volutes, des
entrelacs. Au dessous de cette corniche, se trouvent des
arcs portés par de fines colonnettes. Les voussures de ces
arcs sont décorée d'entrelacs. Sous ces arcs, apparaissent
des sortes de tympans semi-circulaires. Eux-aussi sont
décorés d'entrelacs variés, de volutes et de fleurons.
Image 16 : C'est
encore le cas de la fenêtre centrale dont les piédroits
portent des entrelacs et des volutes.
Image 17 : Autre
vue de la fenêtre centrale permettant d'observer non
seulement le décor mais la finesse d'exécution. Au-dessus de
la fenêtre, on distingue trois arcs superposés. Mais un
examen plus attentif permet de réaliser que ce ne sont pas
des arcs faits en assemblages de claveaux appareillés mais
des pièces uniques, des linteaux échancrés.
Image 18 : Autre
vue de détail. Un bas-relief représentant un lion a été
utilisé en remploi.
Image 19 : Tous
les piliers sont cylindriques hormis les deux situés à la
jonction de la quatrième et de la cinquième travée à partir
de l'entrée. Ces deux piliers sont de type R1010.
Nous pensons que ces deux piliers devaient symboliser une
ligne de séparation à l'intérieur de la nef.
Les impostes des images
19 et 20 seraient préromanes.
Il en serait de même pour les chapiteaux des
images 21, 22, 23, 24. Ceux des images
21, 23 et 24 portent un décor de feuillages en
forme de cœur. On retrouve le décor de cercles entrelacés
sur le chapiteau de l'image
22 et des fleurons ou des rosaces sur le tailloir
du même chapiteau.
Datation
envisagée pour la piève Santa Maria Assunta a
Cellole de San Gimignano : an 850 avec un écart de 100 ans.