La chiesa di Santa Maria di Malta de Guspini 

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Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-dessous sont extraites d'Internet.

La page du site Internet Wikipédia relative à cette église nous apprend ceci :

« Il n’y a pas de date certaine sur la fondation de l’église, mais la première implantation de l’église devrait remonter à environ 985, comme on le retrouve dans un mur principal.

L’église, construite dans le style roman, faisait partie intégrante d’un couvent de moines de rite gréco-byzantin. On y vénèrait la Vierge Marie endormie et non montée au Ciel selon l’usage catholique.

Les moines favorisaient une société basée, plutôt que sur le concept romain de propriété privée, sur celui chrétien de solidarité collective.
[...]

L’église et le monastère devinrent le centre d’un petit monde économique autosuffisant, 
[...] Le surplus de la production était mis en vente, de sorte qu'autour du couvent, a surgi un marché et une foire à bestiaux, qui avait son apogée le 15 août, à l’occasion de la fête de Santa Maria Assunta, encore célébrée aujourd'hui. »


La page du site Internet chieseromanichesardegna.it donne une version un peu différente :

« De la construction d'origine, seule la façade nous est restée, tandis que la nef actuelle date du XVIIIe siècle.

L’opinion de certains érudits mérite d'être mentionnée : selon eux, l'église appartenait aux Chevaliers de l'Ordre de Malte, dont la présence à Gùspini est attestée au XVIe siècle.

La décoration de l'architrave du portail latéral de la façade, avec une croix à huit pointes - nommée croix de Malte - peut être considérée comme un indice significatif en faveur de cette thèse.

La croix maltaise a en effet été officiellement adoptée par l'Ordre des Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean en 1126.

Le plan de l’édifice a aujourd'hui trois nefs, avec des arcs reposant sur des piliers carrés.

L'abside semi-circulaire fait face à l'est et elle a un toit en bois.

La façade de l’édifice, partiellement conservée dans son aspect d’origine, présente, en son centre, un portail surmonté d’un motif en relief, et au-dessus, une grande fenêtre et une arcature au-dessus de laquelle on peut voir des pierres avec des logements traditionnels pour des médaillons en céramique.

À noter la présence d'une statue en bois représentant l'Assomption endormie
. »


Pour les uns, la date de construction serait de 985. Les autres ne se prononcent pas mais ils semblent privilégier le XIIe siècle. Leur raisonnement pourrait être le suivant : les chevaliers de Malte adoptent la croix à huit pointes en 1126. La présence d'une croix à huit pointes sur un linteau atteste non seulement la présence des chevaliers de Malte, mais encore le fait que l'église ait été construite après cette date. En fait, ce raisonnement est nettement biaisé. D'une part, ce qui est ici appelé « croix maltaise » est appelé par nous « croix pattée ». Notre site a recueilli des dizaines d'images de croix pattées. La plupart d'entre elles sont estimées appartenir à l’Antiquité Tardive.

Mais il nous semble plus important encore de donner les constatations suivantes. Observons l'image 4 de l'ensemble de la façade. Au risque de décevoir les habitants de Guspini amoureux de leur ville et des trésors qu'elle contient, nous affirmons que cette façade est laide. Et nous affirmons aussi que si on pouvait faire ressusciter l'architecte qui l'a construite, lui aussi dirait que cette façade est laide. Et il ajouterait à cet aveu : « Qu'est-ce que vous avez fait de la façade que j'ai construite ? ».

Car c'est bien cela ! Cette façade a été profondément modifiée. Initialement, il y avait trois portes analogues à la porte de gauche, celle du milieu étant plus grande que les deux autres. Chaque porte permettait de rentrer directement à un vaisseau de nef. En admettant même que la croix pattée ait été posée après 1126, cela ne signifie que l'église dans son ensemble est postérieure à 1126. La façade a pu être posée longtemps après la construction initiale.

Nous regrettons de ne pas avoir pu disposer d'image de l'intérieur de l'église. Les indications données : nefs à trois vaisseaux « avec des arcs reposant sur des piliers carrés», nous font envisager que cette église pourrait être beaucoup plus ancienne que ce qui est annoncé : « la nef actuelle date du XVIIIe siècle ». Nous estimons, en effet, qu'au XVIIIe siècle, les architectes ne s'embarrassaient pas à construire des églises à plan basilical. La construction typique de la période baroque est l'église à nef unique de grande largeur.

Les deux auteurs insistent sur la Vierge Endormie qui serait représentée par une statue que l'on promène en procession pour le 15 août. Nous ne sommes pas théologiens et nous ne connaissons pas les différences théologiques existant entre la Dormition de la Vierge et l’Assomption de la Vierge. Mais nous devinons que les querelles dogmatiques cachent dans la plupart des cas des querelles de pouvoir. Et en l’occurrence, nous avons compris qu'il pouvait y avoir litige entre l'évêque de Rome se déclarant successeur de Pierre, premier des apôtres, et des évêques locaux successeurs de la Vierge Marie de l'Assomption (montée au Ciel), voire Sainte Marie de la Dormition (et vous allez voir ce qui va se passer quand elle va se réveiller !).


N'ayant pas d'image de l'intérieur, nous ne pouvons vérifier l'hypothèse d'une plus grande ancienneté. Nous ne pouvons dater cet édifice que sur l'examen de la façade Ouest. Pour cette façade, la partie la plus ancienne n'est autre que la porte de gauche avec le linteau à croix pattée.

Datation envisagée pour la chiesa di Santa Maria di Malta de Guspini : an 1050 avec un écart de 150 ans.