La basilique San Vincenzo in Prato de Milan
Nous n'avons pas visité cette église.
Les images ci-dessous sont issues d'Internet.
Cette église a fait l'objet d'une description détaillée
écrite par Sandro Chierici dans l'ouvrage « Lombardie
Romane » de la collection Zodiaque.
En voici un extrait concernant la chronologie de
construction :
« Il s'agit de la
fondation romane la plus ancienne de Milan. On en trouve
les premières mentions au commencement du IXesiècle.
Ces premiers documents parlent en réalité d'un oratoire et
non de l'église telle qu'elle apparaît aujourd'hui ; sur
la date de construction de cette dernière, subsistent
encore des doutes. Il est certain que le monastère contigu
à l'église jouissait déjà de richesses au milieu du IXesiècle
et, à notre sens, l'érection de la basilique commença à
cette époque. La date ante quem où peut se situer cette
construction pourrait être 859, année en laquelle furent
transférées les reliques des saints Quirin et Nicomède, ce
qui donne à penser que l'église était déjà achevée ou
presque terminée. L'église subit des adjonctions et des
réfections tout de suite après l'an mille, presque
certainement sous l'épiscopat d'Aribert d'Intiminiano, et
ces travaux ont suscité de nombreux doutes sur la
datation, car on les a crus contemporains de la
construction de l'église toute entière. [...]
L'élévation de l'église,
sans transept ni tour-lanterne, peut être rapprochée de
celle de l'église d'Agliate. Non pour relever des
similitudes, inexistantes ou presque, entre les deux
édifices, mais pour mettre en évidence comment elles
présentent des manières différentes d'approcher le même
problème basilical, ce qui montre la fécondité de
l'invention dans la région de Milan, aux alentours de l'an
mille. »
La lecture de ce texte surprend quelque peu. Dans les pages
précédentes, M. Chierici a donné des estimations de datation
des monuments qu'il étudiait. L'immense majorité de ceux-ci
étaient postérieurs à l'an mille. Le fait qu'il annonce
l'année 859 comme date ante quem a donc de quoi surprendre.
Mais il ne peut faire autrement : s'il y a eu un transfert
de reliques en 859, cela signifie que l'église était déjà
construite ou presque terminée, comme il l'avoue. Cependant,
il ne peut s'empêcher de rectifier son point de vue à la fin
de son récit : avant 859, c'est quand même bien éloigné des
alentours de l'an mille ! Il faut aussi remarquer ses
atermoiements ou tentatives de justifications concernant la
comparaison avec l'église d'Agliate : «
non pour relever des similitudes, inexistantes ou presque
... mais pour mettre en évidence .... des manières
différentes d'approcher le même problème basilical ... ».
Les deux églises ont le même plan de nef à trois vaisseaux
charpentés. Le vaisseau central est porté par les mêmes
colonnes cylindriques. Les deux églises n'ont pas de
transept. Et elles ont le même plan de chevet à trois
absides, situées dans le prolongement de la nef ! Et avec
tout cela, M. Chierici trouve que les similitudes sont « inexistantes ou presque ».
L'actuel site Internet décrit plus de 1500 monuments. Nous
estimons que, parmi ces 1500 monuments, il n'y en a pas 10
qui présentent les mêmes caractéristiques que celle citées
plus haut. En fait, nous pensons que M. Chierici ne souhaite
pas que l'on puisse déduire la datation d'Agliate, qu'il
estime voisine de l'an mille, voire postérieure à l'an
mille, de celle de San Vincenzo in Prato qu'il est obligé
d'admettre antérieure à l'an 859.
Datation
envisagée pour la basilique San Vincenzo in Prato de Milan
Nous fiant à notre propre système d'évalution basé sur les
particularités de l'architecture (nef à trois vaisseaux
charpentés, avec trois absides en prolongement, arcs simples
reliant les piliers, absence de transept) nous proposons une
datation antérieure à l'an 800 : an 750 avec un écart de
plus de 100 ans.