Diverses églises de Saône-et-Loire susceptibles de dater du 1er millénaire (10/22) 

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Les trois églises décrites dans cette page sont : l’église Notre-Dame-de-l'Assomption de Gourdon, l’église Saint-Martin-et-Saint-Éloi de Granges, l’église Saint-Jacques-le-Majeur d’Issy-l’Evêque.



L’église Notre-Dame-de-l'Assomption de Gourdon

Le vaisseau principal de la nef est porté par des piliers de type R1112. Les arcs reliant les piliers sont doubles (image 6).

Une arcature aveugle court au-dessus de ces arcs (image 7). À l’origine, les baies étaient-elles ouvertes, comme s’il s’agissait d’un triforium ? Pour le savoir, il faudrait pouvoir accéder aux combles situés au-dessus des collatéraux.

Telle qu’elle apparaît, cette nef semble inchangée depuis le premier plan de construction. Il est cependant un ou deux détails qui devraient remettre en question cette idée.

D’une part, en examinant attentivement le plan de l'image 2, nous constatons que, du côté des collatéraux, les piliers sont plats. Nous n’avons pas d’image des collatéraux mais il semblerait bien que les piliers porteurs des arcs doubleaux de ces collatéraux ne soient, comme c’est le cas pour les autres côtés des piliers, des demi-colonnes adossées mais des pilastres.

Il nous semble, ne serait-ce que pour des raisons d’esthétique, que les piliers primitifs devaient être de type R1111D. Avec côtés Est et Ouest des demi-colonnes adossées portant des chapiteaux, portant à leur tour les arcs reliant les piliers ; côté collatéraux, des pilastres portant des impostes ; côté vaisseau-central, aussi des pilastres. Les demi-colonnes adossées côté vaisseau central seraient un ajout ultérieur.

Cette ajout aurait été fait pour permettre le voûtement du vaisseau central car, et c’est là que réside le deuxième détail, les voûtes d’arêtes sur doubleaux en berceau plein cintre nous apparaissent plus tardives que les murs. Il apparaît en effet que le voûtement semble rabaissé.


Les fresques des images 9 et 10 nous semblent d’un grand intérêt. Ce sont des fresques romanes. Nous ne sommes pas encore en mesure d’estimer leur datation.

Les chapiteaux des images 11 à 15 présentent un certain archaïsme.

Celui de l'image 11 a manifestement été utilisé en remploi. On y voit un thème classique, masques et lions affrontés. Mais plus stylisé et « primitif » que le même thème rencontré en de multiples occasions.

Le thème de celui de l'image 12 a lui aussi été vu ailleurs : c’est le thème des lions dévorant installés dans les coins. En règle générale, ces lions dévorent des formes humaines. Mais ici, ils semblent dévorer un bâton de commandement.

Le chapiteau de l'image 14 a, lui aussi, été vu ailleurs (hommes ou singes accroupis).

Par contre, le chapiteau de l'image 13 (hommes au corps de serpent) est nouveau dans notre nomenclature.

Celui de l'image 15 représenterait la Luxure (femme dont un serpent dévore les seins). Mais là encore la facture originale et l’aspect « cru » de la scène fait envisager une datation plus ancienne par rapport à d’autres scènes semblables.

Datation envisagée pour l’église Notre-Dame-de-l'Assomption de Gourdon : an 1050 avec un écart de 100 ans.






L’église Saint-Martin-et-Saint-Éloi de Granges

Nous avions sélectionné cette église pour ses très beaux fonts-baptismaux (image 18). Mais un examen plus attentif de la technique de taille de la pierre nous fait douter de leur ancienneté.

Datation envisagée pour l’église Saint-Martin-et-Saint-Éloi de Granges : an 1050 avec un écart de plus de 100 ans.






L’église Saint-Jacques-le-Majeur d’Issy-l’Evêque

Cette église semble être une copie conforme de celle de Gourdon, vue ci-dessus. À la différence cependant qu’à Gourdon, il existe une galerie supérieure à arcades. Ce qui n’est pas le cas ici. Par contre, on retrouve tous les autres éléments caractéristiques de Gourdon : piliers de type R1112D, arcs doubles reliant les piliers, pilastres du côté des collatéraux. Et nous envisageons pour cette église la même évolution que pour celle de Gourdon : une première construction avec un vaisseau central et, peut-être, des collatéraux charpentés. Un voûtement postérieur d’un siècle ou deux.


Les chapiteaux des images 24 et 25 sont d’apparence un peu plus « classiques » que ceux de Gourdon : lions affrontés pour celui de l'image 24, masques pour celui de l'image 25, palmiers pour ceux des images 26 et 27.

Datation envisagée pour l’église Saint-Jacques-le-Majeur d’Issy-l’Evêque : an 1050 avec un écart de 100 ans.