La cathédrale de Ratzeburg
Nous n'avons pas visité cette
cathédrale. Notre étude de cet édifice s'est inspirée de
pages d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de
galeries d'images issues d'Internet. Nous avons en
particulier abondamment consulté le site Internet http
: //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette
cathédrale nous apprend ceci :
«
Histoire
L’église, construite à partir de 1160 sous l’évêque
Evermod, est située sur le point culminant de la pointe
nord de l’île de la vieille ville de Ratzeburg. Elle
abrite les ossements de saint Ansverus, tué lors de la
révolte des Wendes en 1066. La cathédrale a été fondée par
Henri le Lion en tant qu’église épiscopale du diocèse de
Ratzeburg. La cathédrale de Ratzeburg est la plus ancienne
des quatre cathédrales du Lion, qui comprennent également
celles de Lübeck, Schwerin et Brunswick. [...]
La
première pierre fut posée le 11 août 1154. Après 1160, la
construction du chœur a commencé. Avec le vestibule Sud,
l’église a été achevée vers 1220. Dans la seconde moitié
du XIIIe siècle, le cloître et la salle
capitulaire des chanoines prémontrés ont été ajoutés, et
en 1380, la chapelle dénommée “chapelle de Lauenburg” a
été ajoutée.
Architecture
L’impressionnant
bâtiment est une basilique romane à trois nefs dans un
système lié avec un transept, un cloître gothique du
monastère des Prémontrés attenant (1251) sur le côté Nord
et une tour Ouest massive. L'ouvrage Ouest de la
cathédrale est complété par deux extensions en forme de
transept, qui sont attachées à la tour des deux côtés. À
l’origine, la construction de tours jumelles était prévue.
Sur le côté Sud, il y a aussi un porche inférieur, le
porche Sud de 1220, qui a une magnifique façade avec un
pignon orné en opus spicatum.
[...] »
Commentaires de ce texte
« L'opus
spicatum » est l'appareil en épi que l'on peut voir
sur le fronton du porche Sud (image
3). Nous remarquons sur la même image, sous une
corniche double de
« dents d'engrenage », une frise d'arcs entrelacés. On
retrouve ces arcs entrelacés vus auparavant en Italie du
Sud, principalement en Calabre. Nous pensons que ces arcs
entrelacés se situent à la transition entre roman et
gothique.
La datation de 1160 avancée par l'auteur n'est guère
surprenante. Nous nous y attendions. Elle est systématique
... et en général très insuffisamment prouvée. Dans ce cas
particulier, nous aimerions connaître la justification de la
phrase « La
première pierre fut posée le 11 août 1154. ». Nous
pensons certes qu'il doit bien y avoir un acte daté du 11
août 1154 parlant d'une cérémonie. Mais est-ce bien celle de
la pose d'une première pierre ? Nous connaissons de tels
événements pour la période actuelle, mais jusqu'à présent,
nous n'en avons pas eu connaissance en ce qui concerne le
Moyen-Âge. Si cela était vérifié, l'information pourrait se
révéler importante.
Autre chose : « La
première pierre fut posée le 11 août 1154. ... Avec
le vestibule Sud, l’église a été achevée vers 1220.
». L'église a donc était achevée en 1220 soit 66 ans plus
tard. Au risque de paraître pointilleux, nous disons que ça
ne va pas du tout. Car on ne met pas 66 ans pour construire
un édifice. On met beaucoup de temps, parfois plusieurs
années, pour élaborer un projet. Mais une fois qu'il est
lancé, il doit être achevé rapidement … car on veut assister
à son inauguration. Il est certes possible que le vestibule
Sud ait été achevé en 1220. Mais soyons certains qu'en
admettant que les travaux aient commencé en 1154, le
vestibule Sud ne faisait pas partie du projet d'origine ;
c'était un autre projet.
Essai de datation
Les éléments caractéristiques de cette église sont les
suivants : nef à trois vaisseaux qui devaient être à
l'origine charpentés. Ces vaisseaux ont été, selon nous,
ultérieurement voûtés. Et ce, en deux étapes. Durant la
première étape, les collatéraux on été voûtés en voûtes
d'arêtes sur doubleaux plein-cintre (image
9). Durant la deuxième étape, c'est le vaisseau
central qui a été voûté, toujours en voûtes d'arêtes mais
sur doubleaux brisés (images
5 et 7).
Notons que le système est lié (une travée de vaisseau
central correspond à deux travées des collatéraux). Il
devait être certainement lié dès l'origine, car il y
alternance des piliers (différence des sections
rectangulaires).
Cette église pose quelques problèmes non résolus, nous en
citons un : sur l'image 8,
dans la travée de gauche, sur la paroi perpendiculaire au
mur Ouest, entre l'arc en plein cintre et les deux fenêtres
supérieures, on distingue une grande baie. Reste d'un
triforium ? En tout cas, on ne retrouve pas cette baie sur
les images 5 et 7.
Datation
envisagée pour la cathédrale de Ratzeburg : an 900
avec un écart de 150 ans.