Autres églises de Catalogne : Églises à arcatures lombardes (2/2)
Église de Sant Miquel de
Fluvia
Nous n’avons pas pu visiter l’intérieur de cette église.
Seuls le chevet et le clocher (images
1 et 2) sont pourvus d’arcatures lombardes.
Concernant le clocher, une frise en dents d’engrenage
surmonte les arcatures et ce, pour chaque étage d’arcatures
(image 3). Pour
une porte murée, la zone située entre le linteau et l’arc de
décharge a été comblée par un damier de losange (image
6). Cette pratique consistant à remplacer (peut
être provisoirement) le tympan par un damier a été
rencontrée à plusieurs reprises.
Datation envisagée pour Sant Miquel de Fluvia : an 1050 avec
un écart estimé de plus de 50 ans.
Église
Saint-Clément de Taüll
Cette église est célèbre en Catalogne. En effet, dans les
années 30, il a été décidé de protéger la fresque du
Pantocrator ornant l’abside centrale en la retirant de son
support. L’opération très délicate a été une réussite. Cette
fresque est actuellement déposée au MNAC (Musée National
d’Art de Catalogne) de Barcelone. Une copie l’a remplacée
dans l’abside de l’église (images
11 et 12). Le chevet et le clocher sont à
arcatures lombardes (images
7 et 8). La ressemblance est grande avec d’autres
églises situées de part et d’autre des Pyrénées. Il faut
remarquer que si l’abside et les deux absidioles sont
décorées d’arcatures lombardes (c’est peut-être le résultat
d’une restauration récente), ce n’est pas le cas de la nef.
D’ailleurs celle-ci n’est pas voûtée mais charpentée. On est
en présence d’une nef à 3 vaisseaux, le vaisseau central
étant porté par des colonnes cylindriques (image
10). Les chapiteaux font penser à ceux de
Saint-Martin-de-Volonne (Alpes-de-Haute-Provence). Il en est
de même pour le plan (image
9) montrant que chacun des vaisseaux est prolongé
par une abside de même largeur que les vaisseaux. La fresque
du Christ Pantocrator est attribuée au
XIIesiècle. Nous envisageons, mais sans
preuve, qu’elle pourrait être plus ancienne. La figure du
Christ entouré des symboles des évangélistes a commencé à
disparaître à partir du XIIesiècle. Au vu du
grand nombre d’œuvres concernées, il doit être possible de
quantifier leur évolution.
Datation envisagée pour Saint-Clément de Taüll : an 900 avec
un écart estimé de 100 ans.
Église
Sainte-Marie de Taüll
Cette église ressemble énormément à la précédente. Comme
pour celle-ci, le chevet (images 13 et 14) est à arcatures lombardes, alors
que la nef ne l’est pas. La nef n’est pas voûtée mais
charpentée (image 15).
Ici aussi le vaisseau central est porté par des colonnes
cylindriques, la différence étant qu’ici les arcs reposent
directement sur les piliers sans l’intermédiaire de
chapiteaux. La fresque de l’abside (image
17) représente l’Adoration des Mages. Selon les
commentaires, cette fresque daterait du
XIIesiècle. Nous l’envisageons un peu plus
ancienne (an 1100 avec un écart estimé de 50 ans), mais de
beaucoup postérieure aux premières représentations de
l’Adoration des Mages. Ce n’est en effet que tardivement que
le nombre des mages a été fixé à trois, nommés Melchior,
Gaspard, et Balthazar comme c’est ici le cas.
Datation envisagée pour Sainte-Marie de Taüll : an 900 avec
un écart estimé de 100 ans.
L’église
Saint-Pierre d’Ullastret
Nous n’avons pas eu l’occasion de pénétrer dans cette église
dont le plan (image 20)
et la vue en coupe (image
21) témoignent de profondes modifications ou
reprises de travaux. La construction initiale pourrait donc
être antérieure à la pose d’arcatures lombardes au chevet (images 22, 23, 24).
Datation envisagée pour Saint-Pierre d’Ullastret : an 1000
avec un écart estimé de plus de 50 ans.
Tout comme d’autres vallées pyrénéennes telles le val
d’Andorre ou le val d’Aran, le val de Boí est riche en
églises romanes. Nous avons déjà cité ci dessus celles de
Taüll. La page du site Internet Wikipedia intitulée «
Iglesias romanicas del Valle de Boí » en signale
d’autres :
L’église
Sant Joan de Boí
Elle présente un clocher pyrénéen à arcatures lombardes (image 25) et une
belle fresque apparemment très restaurée (image
26).
Datation envisagée pour Sant Joan de Boí : an 1050 avec un
écart estimé de plus de 50 ans.
L’église
Santa Eulàlia d’Erill la Vall
Majestueux clocher à cinq étages d’arcatures lombardes et de
fenêtres géminées (image
27). Le plan (image
28) fait apparaître une nef unique très allongée
terminée par un chevet tréflé. À remarquer que ce chevet
n’est pas décoré d’arcatures lombardes. Il pourrait être
plus ancien que la « mode des arcatures lombardes ».
Datation envisagée pour Santa Eulàlia d’Erill la Vall : an
1050 avec un écart estimé de plus de 50 ans.
L’église
San Felix de Barruera
Ici, seule l’abside est à arcatures lombardes. À remarquer
qu’elle est précédée d’un avant-chœur.
Datation envisagée pour San Felix de Barruera : an 1050 avec
un écart estimé de plus de 50 ans.
L’église
Santa María de la Asuncion de Cóll
Un peu différente des précédentes dans la mesure où ce n’est
pas le clocher, mais la nef, qui est à arcatures lombardes,
cette église est décorée d’un très beau chrisme placé
au-dessus de la porte. Ce chrisme a probablement été utilisé
en remploi (partie supérieure retaillée). L’œuvre témoigne
de réminiscences antiques : oiseaux « au canthare »,
personnages « gaulois » aux têtes démesurées. Datation de ce
chrisme antérieure à l’an mille.
Datation envisagée pour Santa María de la Asuncion de Cóll :
an 1050 avec un écart estimé de plus de 50 ans.