L'église Santa Maria Assunta de San Leo  

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La page du site Internet Wikipedia relative à cette église, obtenue de l'italien par un traducteur automatique, nous apprend ceci (extraits) :

« Histoire : Selon la tradition, c’est précisément le saint dalmate (San Leo) qui, exerçant la profession de tailleur de pierres, construisit la première église, dédiée à l’Assomption de Marie, le Dormitio Virginis...

La datation du ciborium présent dans le presbytère de l’église paroissiale (882), dédiée selon la tradition par le duc d'Orso à la Vierge, est considérée comme valable pour l’ensemble de la construction, bien que les éléments romans reportent la construction dans son apparence actuelle au XIe siècle. L’ancienne église carolingienne a été endommagée par un tremblement de terre et reconstruite presque entièrement.
[...] » .

Et un peu plus loin : « […] Les murs intérieurs étaient autrefois plâtrés et recouverts en grande partie de fresques dont les traces ont été effacées par des restaurations réalisées dans les années 1930. »

Nous n'avons que peu modifié cette traduction automatique, l'estimant parfaitement compréhensible malgré certaines imperfections.

Un autre extrait de ce texte permet d'expliquer la datation du ciborium :

« Sur la crypte se trouve le presbytère, qui abrite dans l’abside centrale un ciborium daté de 882, dont la datation, comme déjà indiqué, est considérée comme valable pour l’ensemble de la structure. Il porte une inscription, dédiée à la Vierge par le duc d'Orso, qui se lit ainsi :

« AD HONORE (M) D (OMI) NOSTRI IH (ES) U XP (IST) I ET S (AN) C (T) E D (E) I IENETRICIS SE (M) P (ER)/QUE VIRGINIS MARIE. ECO QUIDEM URSUS PECCATOR/DUX IUSSIT ROGO VOS OM(NE) S QUI HUNC LEGITIS ORATE P(RO) ME/TEMPORIBUS DOM(I) NO IOH(ANNIS) P (A) P (E) ET KAROLI TERTIO IMP (ERATORIS) IND(ICTIONE) XV. »

« En l’honneur de notre Seigneur Jésus-Christ et de la Sainte Mère de Dieu la Vierge Marie éternelle, moi, duc d'Orso, pécheur, j'ai fait accomplir cette œuvre. Je vous supplie, vous qui lisez ceci, de prier pour moi. Fait à l’époque du pape Jean et de l'Empereur Charles III, à l'Indiction XV.»
  »

Nous considérons cette datation comme très intéressante du fait que les ciboriums rencontrés jusqu'à présent étaient invariablement datés des XIIe ou XIIIe siècles, sans raison apparente. Et pourtant, ils semblaient parfaitement intégrés à d'autres mobiliers du chœur, comme les chancels ou les ambons, datés eux des IXe ou Xe siècles.
Le fait qu'un de ces ciboriums soit daté de l'an 882 permet donc d'envisager des rectifications de datation.



Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-dessous sont extraites d'Internet.

Le chevet est à trois absides à plan semi-circulaire. Les trois absides sont accolées. Elles sont toutes trois décorées d'arcatures lombardes de première génération. L'absidiole Nord est en retrait par rapport à l'absidiole Sud.

Il s'agit d'une église à nef à trois vaisseaux. Les trois vaisseaux sont charpentés. Les piliers porteurs du vaisseau central sont de type mixte. C'est-à-dire, tantôt cylindriques (de type C0000), tantôt à plan rectangulaire (de type R0000). En fait, il n'y a pas alternance stricte. En partant du sanctuaire, l'alternance est la suivante :
1 pilier cylindrique, 1 rectangulaire, 2 cylindriques, 2 rectangulaires. Cette forme d'alternance est surprenante et nous ne pouvons donner une explication simple.

Il semblerait que les colonnes cylindriques soient monolithes. Cela serait une marque d'ancienneté. Les arcs reliant ces piliers sont simples, autre marque d'ancienneté. Notons enfin une dernière marque d'ancienneté : l'église est dépourvue de transept.

Notons enfin le caractère très ambigu du texte de Wikipedia . Le début de phrase, « La datation du ciborium (882),… est considérée comme valable pour l’ensemble de la construction », est contredit par la fin de phrase, « bien que les éléments romans reportent la construction dans son apparence actuelle au XIesiècle», et la phrase suivante,
« L’ancienne église carolingienne a été endommagée par un tremblement de terre et reconstruite presque entièrement. [...] ». Si les auteurs de ce texte affirment que l'église carolingienne a été reconstruite presque entièrement, ils doivent être capables d'identifier et de décrire quels sont les restes de l'église carolingienne et quelles sont les parties reconstruites. Nous parions sur le contraire. Selon nous, ces auteurs ont été victimes d'un mal que nous appelons « les terreurs de l'an mille de l'historien ».
À savoir, sa peur panique d'envisager qu'un édifice puisse être antérieur à l'an mille.


Datation envisagée pour l'église Santa Maria Assunta de San Leo : an 750 avec un écart de 150 ans.