Le Duomo Sant'Andrea d’Amalfi 

• Italie    • Campanie    • Article précédent    • Article suivant    


Le lecteur familier de notre site connaît notre démarche. Si vous êtes un visiteur occasionnel, voici une explication de celle-ci. La plupart des chercheurs se consacrent à l'étude d 'un seul monument et y concentrent le maximum de leurs efforts à la recherche du maximum de renseignements, d'une présentation soignée ( meilleurs plans, meilleures photographies) et de soutiens à la réalisation. Nous avons adopté une démarche quasi inverse. Le thème est immense : le Premier Millénaire en Europe. Notre étude est superficielle : nous consacrons au maximum une heure à une visite de monument, le temps de prendre plus de 50 photos que nous étudions ultérieurement. Mais aussi superficielle soit-elle, cette pratique nous permet d'effectuer des comparaisons inattendues. La solution a un problème rencontré dans un édifice peut avoir été trouvée dans un autre édifice situé à plus de mille kilomètres.


Nous n'avons pas visité cette église. Les images de cette page proviennent d'Internet. De plus, nous n'avons que très peu de documentation écrite sur les églises de cette province d'Italie : la Campanie. En conséquence, les conclusions que nous essayons de tirer de l'observation de ces images sont entachées d'incertitude. Cela étant, nous espérons que, grâce à l'accumulation d'indices, nous arriverons à mieux connaître l'ensemble des églises de cette région.

Plus que nombre d'autres de notre étude, cet édifice se révèle d'une grande complexité et le peu de temps que nous avons consacré à sa visite ne nous a pas permis de résoudre la plupart des problèmes rencontrés.

Prenons par exemple l'image 1. On y voit en second plan, après la grande place et derrière un immeuble, la façade Ouest de l'église précédée par un porche gothique. Mais la façade semble, elle, être romane (image 4). En troisième plan, apparaît le campanile (image 2) de style roman tardif. Ce campanile est surmonté d'une tour cylindrique encadrée par des lanternons. Le tout est richement décoré d'une marquèterie de pierres polychromes. De nombreux oculi semblent témoigner d'une présence normande en Italie du Sud (image 3).

Nous avons dit auparavant que la façade Ouest était romane - mais un examen plus attentif nous fait découvrir des lions et des croix pattées - si ce n'est préromane, ou au moins d'inspiration préromane ou barbare.


Selon certaines sources, certains des panneaux des portes de bronze (image 6) seraient préromans, d'inspiration byzantine. Nous n'en sommes pas du tout certains en ce qui concerne les panneaux des images 7, 8 et 9 qui nous semblent plutôt d'inspiration gothique du XIIIeou XIVesiècle.

Les piédroits qui encadrent le portail de l'image 6 sont décorés d'une longue pampre « habitée ».On y voit une probable « luxure » (image 10), la scène de « Samson et le Lion » (image 10), un lion crachant la pampre (image 11). Ces scènes témoignent d'un art roman tardif (fin du XIIesiècle).

On retrouve la scène de Samson et du lion sur un pilier décoré (image 16). L'ensemble pourrait être préroman.

Les fresques des images 17 et 18 seraient plus récentes, du XIIIeou XIVesiècle.


Venons-en à l'étude de la nef (image 19).

Mais auparavant, prenons conscience de ceci :

D'une façon générale, les arts du Bas Moyen-Âge (art roman, art gothique) sont peu présents en Italie. Par contre, les arts postérieurs à ce Moyen-Âge : art de la Renaissance, art Classique, art Baroque, sont abondants.

De nombreuses églises de l'Antiquité ou du Haut Moyen-Âge ont été réédifiées à partir de la Renaissance. Pour chacune d'entre elles, la difficulté que nous rencontrons est le sens à donner au mot « réédifiées ». En effet, pour certaines, la réédification est une totale reconstruction : c'est le cas à Saint-Pierre de Rome. Pour d'autres, la reconstruction est aussi totale, mais en essayant d'imiter les plans des basiliques anciennes avec des matériaux et des décors modernes. Pour d'autres encore, il y a conservation de parties anciennes. Pour les dernières, celles qui nous intéressent le plus, l'essentiel de la partie ancienne est conservé sous les enduits ou peintures d'un décor baroque.

Donc concernant la cathédrale d'Amalfi, la question se pose : est-elle réellement baroque comme semble montrer son décor ? ou est-ce une église ancienne recouverte d'un décor baroque. Examinons la :

Il s'agit d'une église à nef triple. Les trois vaisseaux sont charpentés. Les piliers porteurs du vaisseau central sont à section rectangulaire de type R0000. Les arcs reliant ces piliers sont simples. Le modèle de référence est l'église Sainte-Madeleine de Béziers, estimée antérieure à l'an 800.

Oui mais voilà. Il y a toujours ce décor baroque qui nous empêche de voir les structures de base ! Seulement pour une fois, on a de la chance, car en regardant bien on s'aperçoit que les piliers de gauche sont en cours de restauration. Ils sont constitués de gros blocs soigneusement équarris. Tout à fait comme à la Madeleine ou à Saint- Aphrodise de Béziers !

Dernières images 20 et 21. Elles nous montrent la qualité de travail des mosaïstes. Experts dans l'art d'incruster des pierres polychromes dans des panneaux de marbre. La datation est délicate (XVIesiècle ?).


Datation envisagée pour la nef du Duomo Sant'Andrea d’Amalfi : an 650 avec un écart de 200 ans.


Chargement...