Autres monuments de Charente-Maritime du premier millénaire (page 2/3) 

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Voici les cinq édifices de Charente-Maritime décrits sur cette page : l’église Notre-Dame d’Échillais, l’église Saint-Vivien de Geay, l’église Saint-Martin de Meursac, l’église Saint-Pierre de Mornac-sur-Seudre, l'église Saint-Martial du Douhet. Cette dernière église a été ajoutée le 1 décembre 2024.



L’église Notre-Dame d’Échillais


Si l’abside principale de l’église d’Échillais (à droite sur l'image 1 et image 2) semble postérieure à l’an 1000 (existence d’un avant-chœur, larges fenêtres bien protégées), les pièces situées à gauche sur l'image 1 pourraient être antérieures à celle-ci (image 3). Une viste est néanmoins nécessaire pour confirmation.

Datation avancée pour l’église Notre-Dame d’Échillais : an 900 avec un écart de 200 ans.




L’église Saint-Vivien de Geay


Les images 4 et 5 du chevet donnent l’impression d’une église romane déjà très élaborée. L’abside principale pourrait dater de l’an 1100 avec un écart de 50 ans. Cependant, il apparaît sur l'image 4 que la tour lanterne est moins large que le transept et que la nef. D’où l’idée qu’il y a eu plusieurs étapes de construction. Nous pensons que c’est la tour de croisée qui est antérieure au chevet et non l’inverse.

Par ailleurs, la façade de l'image 6 est caractéristique des façades des basiliques romaines qui étaient dépourvues de décorations monumentales. Alors qu’un grand nombre de façades Ouest d’églises de Saintonge sont décorées de plusieurs rangées d’arcades. Nous pensons que si cette façade avait été contemporaine du chevet, elle aurait été décorée de rangées d’arcades, comme les autres églises de Saintonge. D’où l’idée que la façade est antérieure au chevet.

Datation proposée pour l’église Saint-Vivien de Geay : an 975 avec un écart de75 ans. Mais une telle datation doit être obligatoirement confirmée par une visite de l’intérieur.




L’église Saint-Martin de Meursac

La crypte de cette église serait une pièce troglodyte (image 7). Le site aurait été occupé très anciennement. Cependant, la datation d’une habitation troglodyte est très difficile à évaluer car la progression de la construction s’effectue, non par addition d’éléments nouveaux, mais par destruction de parois ou de sols anciens.

La façade Ouest (image 8) est typique des façades de Saintonge. Nous la datons du XIeou XIIesiècle.. Sur l'image 9 prise en direction de l’Ouest, on distingue au premier plan la croisée du transept et au fond la nef. Assez paradoxalement, l’arc qui sépare la nef du transept est brisé, donc plus récent que les arcs en plein cintre séparant la croisée du transept de ses croisillons. Il est possible que, à l’époque gothique, l’ancienne nef ait été remplacée par une nef plus récente.

Datation proposée pour l’église Saint-Martin de Meursac : an 750 avec un écart de 150 ans. Cette datation ne prend en compte que la crypte, tout le reste paraissant postérieur à l’an mille.




L’église Saint-Pierre de Mornac-sur-Seudre


Avec ses hauts murs aveugles (image 12), l’église Saint-Pierre apparaît ancienne au premier abord. Cette hypothèse semble au moins en partie confirmée avec l'image 11. En effet, les absidioles directement greffées sur le transept portent d’étroites ouvertures. Elle semblent écrasées par l’abside centrale. Il faudrait pouvoir accéder à un plan de l’édifice et vérifier si cette abside centrale n’a pas remplacé une abside plus ancienne et moins développée. Remarquons que l’on peut voit ici aussi sur les murs de l’abside centrale (mais pas sur les murs des absidioles), un feston d’arcatures apparenté aux arcatures lombardes. Nous pensons que cette abside centrale pourrait dater du XIeou du XIIesiècle.

Toujours est-il que le site devait être occupé (et christianisé) à une époque plus ancienne. Le sarcophage de l'image 10, à logette céphalique, daterait du VIIeou du
VIIIesiècle. Il ne serait donc pas exclu que certains murs de l’église datent de cette période.

Datation proposée pour l’église Saint-Pierre de Mornac-sur-Seudre : an 950 avec un écart de 150 ans.



Ajout d'un monument le 1er décembre 2024

L'église Saint-Martial du Douhet

Cette église a été visitée par Clive Kenyon, dont il nous a transmis certaines des images ci-dessous. Nous n'avons pas lu sur Internet de commentaire la concernant, hormis la seule mention qu'il s'agit d'une église romane.


Les images 13 et 19 de l'extérieur, 20 et 22 de l'intérieur font apparaître une nef à un seul vaisseau. Cependant, on remarque que la façade Ouest (image 14) est dotée de 3 portails dont 2 aveugles. Il est possible qu'à l'origine, il y ait eu 3 portes ouvertes sur la nef. Le cas est relativement fréquent dans les basiliques antiques. Chaque porte permettait d'accéder à un vaisseau de nef. Mais il arrive souvent pour les façades d'églises romanes d'Aquitaine, que le décor à trois portes – avec une seule, la centrale, ouvrant sur la nef – ait été utilisé en souvenir de modèles anciens. Dans le cas présent, nous pensons qu'à l'origine les portails latéraux ne sont en fait qu'un décor. En effet, les linteaux censés recouvrir les portes ne sont pas monolithes mais formés de pierres détachées entre elles (images 15 et 17). Le portail central (image 16) est protégé par de grandes voussures. Mais à l'inverse de beaucoup d'autres, il n'y a pas de linteau et de tympan.

La scène qui orne la voussure inférieure est assez énigmatique (image 18). On y voit quatre hommes vêtus d'une longue robe. Ceux situés dans la partie inférieure brandissent des bâtons : 1 pour celui de gauche, deux pour celui de droite. Les deux de la partie supérieure lèvent les bras comme des orants et saisissent une mandorle contenant un Agnus Dei. Ces personnages ne portent pas d'ailes comme les anges, ni d'auréoles comme les saints. Il nous semble que cette scène qui n'obéit pas aux canons artistiques ou religieux de la période roman, est nettement plus ancienne que celle-ci. Comment alors concilier cela avec le fait que le décor des autres voussures, des corniches et des faux linteaux, soit caractéristique d'un art roman tardif ? Nous pensons que les façades romanes des monuments d'Aquitaine ont été souvent plaquées sur des façades plus anciennes, en préservant les ouvertures anciennes.



À l'intérieur, on observe de beaux chapiteaux caractéristiques de l'art roman (images 23, 24, 25, 26). On y voit une chouette et des sphinx (image 23), des lions à queue feuillue et tête humaine (image 24), un homme accrochant un poids au cou d'un autre (image 25), de nouveau le chapiteau aux sphinx (image 26).

La scène énigmatique de l'image 27 est présente sur un chapieau de piédroit du portail occidental (en bas à droite sur l'image 15). S'agit-il de la scène de Daniel et les lions ?



Datation envisagée pour l'église Saint-Martial du Douhet : an 1050 avec un écart de 75 ans.



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