L'ancienne cathédrale des Saints-Simon-et-Jude de Goslar
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Cette dernière page parmi les quatre concernant Goslar est
consacrée à l'étude de l'ancienne cathédrale des
Saints-Simon-et-Jude, appelée en allemand Goslarer
Dom.
Nous n'avons pas visité cette église. Notre étude de cet
édifice s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia)
et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous
avons en particulier abondamment consulté le site Internet http :
//romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous
sont extraites de ce site Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« L’église
connue sous le nom de cathédrale de Goslar (allemand :
Goslarer Dom)
était une église collégiale dédiée à Saint-Simon et
Saint-Jude dans la ville de Goslar. Elle a été construite
entre 1040 et 1050 dans le cadre du quartier du Palais
impérial. Le bâtiment de l’église a été démoli en
1819-1822. Aujourd’hui, seul le porche du portail Nord est
conservé. C’était une église de chanoines bénédictins. Le
terme Dom,
synecdoque allemande utilisée pour les églises collégiales
et les cathédrales, est souvent traduit uniformément par
“cathédrale” en français, même si cette collégiale n’a
jamais été le siège d’un évêque.
Conception : La
collégiale a été construite à l’Est du palais impérial.
Elle était donc étroitement liée à d’autres bâtiments de
la région : l'Aula régia (salle impériale ou
Kaiserhaus),
l’église Notre-Dame (démolie), la chapelle Saint-Ulrich et
les bâtiments de la Curie qui étaient tous proches les uns
des autres. Immédiatement à côté de la collégiale, se
trouvaient le cloître et le réfectoire, le chapitre et le
grenier.
L’église
a été construite selon une conception standard sous la
forme d’une basilique à nef à trois vaisseaux initialement
à toit plat, avec une alternance rythmique (“rhénane”) de
piliers et de colonnes. Les murs étaient faits de blocs de
calcaire. Il y avait un ouvrage Ouest avec deux tours
octogonales basses et l’entrée principale ainsi que trois
absides orientales. La crypte était sous le chœur.
Au-dessus de la croisée de la nef et du transept, se
trouvait une autre tour. La conception de la collégiale a
été le prototype de nombreux bâtiments d’églises
ultérieurs du Moyen-Âge.
Parmi le mobilier de l’église collégiale, se trouvaient
l'autel Krodo en
bronze et le trône impérial de Goslar du XIe
siècle qui ont subsisté jusqu’à nos jours.
Au
XIIe siècle, le toit plat a été remplacé par un
toit voûté. Le porche Nord, maintenant la seule partie
conservée du bâtiment, a été ajouté vers 1200 et l’entrée
principale a été déplacée ici. À l’époque gothique,
l’église a été prolongée vers le Nord avec une quatrième
nef et le chœur a été modifié.
Histoire : La ville
de Goslar a été mentionnée pour la première fois sous le
règne de l’empereur Otton II en 979. En raison des mines
d’argent voisines de Rammelsberg, elle a rapidement évolué
pour devenir l’une des villes médiévales les plus
importantes du royaume allemand émergent. Vers 1005, le
roi Henri II d'Allemagne fit construire ici le premier
palais impérial, qui fut reconstruit et considérablement
agrandi par ses successeurs saliens. Érigée à la demande
de l’empereur Henri III, la collégiale fut consacrée le 2
juillet 1051 par l'archevêque Hermann de Cologne . À cette
époque, c’était la plus grande église romane à l’est du
Rhin. [...] »
Commentaires
sur ce texte
En ce qui concerne l’appellation de « cathédrale », nous
sommes bien conscients que le mot allemand « Dom » peut
signifier aussi bien une collégiale qu'une cathédrale. Nous
pensons cependant que cette église a pu être une authentique
cathédrale. Nous avons en effet constaté dans la page
précédente qu'un regroupement en un même lieu de trois
églises, dont une dédiée à Notre-Dame et une autre à plan
centré, pouvait être un groupe cathédral préroman. Nous
avons dit par la même occasion que, dans bien des cas, c'est
l'église dédiée à Notre-Dame qui est la cathédrale.
Cependant ce n'est pas une règle intangible. Nous pensons
que les premières cathédrales devaient toutes être dédiées à
Notre-Dame, mais au cours du temps, lorsqu'une cathédrale a
vieilli ou est devenue trop petite, une nouvelle église
dédiée a été construite, l'autre restant en activité. Cette
nouvelle église pouvait être aussi dédiée à la Vierge Marie
(d'où l'appellation Sainte-Marie-la-Neuve). Elle a aussi pu
être consacrée à un autre saint. L'évêque du lieu aurait
décidé d'installer sa chaise – la cathèdre – dans cette
église plus grande et plus belle.
Concernant la datation de cette église, il nous est dit : «
Elle a été construite entre 1040 et 1050 dans le cadre du
quartier du Palais impérial. ». Nous aimerions
savoir sur quelles bases s'appuie l'auteur de cette partie
de texte. Car il faut de solides arguments pour proposer une
telle datation. Et en général les textes sont très muets
relativement à la construction des monuments. Ce qui est
tout à fait normal ! Avant que le monument soit construit,
beaucoup d'écrits sont réalisés (achat du terrain, devis,
financement des travaux, plans). Mais une fois le monument
construit et les frais réglés, ces documents n’ont plus
d'utilité et ne sont pas conservés. Inversement, d'autres
types de documents comme la fondation de la communauté ou la
consécration d'un autel sont précieux et doivent être
conservés en cas de litige éventuel. Mais ces documents ne
sont pas relatifs à des constructions de bâtiments.
La phrase « Au
XIIe siècle, le toit plat a été remplacé par un
toit voûté. » est intéressante pour au moins deux
raisons. D'une part, il est assez rare que des spécialistes
remarquent qu'une nef initialement charpentée a été
ultérieurement voûtée, alors que nous avons constaté qu'une
telle opération était fréquente. D’autre part, cette
constatation d'une construction en deux temps a été opérée à
partir d'une campagne de fouilles sur une nef détruite. Nous
ignorons comment les spécialistes ont découvert cela.
Nous estimons que le voûtement des églises s'est généralisé
au voisinage de l'an mille. La nef primitive serait donc
préromane, antérieure à l'an mille. Mais, assez proche de
l'an mille. Car, selon le plan de l'image
4, il y aurait alternance de piliers cylindriques
et rectangulaires (2 cylindriques suivis d'un
rectangulaire). Par contre le transept et les absides
seraient plus tardifs (XIIe siècle).
Œuvres d'art de ce porche
Le chapiteau du pilier central (images
7, 8 et 9) répète la même scène sur au moins trois
des quatre faces : deux dragons encadrent un masque humain
qui crache sur la queue entourée en spirales de ces dragons.
On peu lire l’inscription suivante :
Sur la face Ouest (image 8)
+ ? ART C? M ? ANNVS. STA
Sur la face Sud (image 9)
TVAOI. FECIT. BASIS
Nous ne sommes pas épigraphistes. Il faut sans doute lire le
texte en continu STATUOE. FECIT. BASIS
L'image 11 représente
le trône impérial. Avec, au centre, le trône lui-même, en
bronze (image 12);
à gauche, un panneau représentant un dragon (image
13); à droite, un panneau représentant un lion (image 14).Nous sommes
très surpris par cette disposition. D'habitude, le trône est
plutôt épiscopal (la cathèdre). Il est placé en fond
d'abside, à l'Est. Les panneaux représentant un dragon
associé à un lion ont déjà été vus en Italie du Nord, mais
ils sont placés en clôture du chœur devant une chaire ou des
ambons.
Image 15 : Autel
en bronze (dit autel Krodo,
déposé dans un musée de Goslar).
Datation
envisagée pour l'ancienne cathédrale des
Saints-Simon-et-Jude de Goslar : an 950 avec un écart de 150
ans.