L'ancien palais impérial et la chapelle palatine Saint-Ulrich de Goslar
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Cette troisième page parmi les quatre concernant Goslar est
consacrée à l'étude de l'ancien palais impérial et de la
chapelle palatine Saint-Ulrich.
Nous n'en avons pas effectué la visite. Notre étude de cet
édifice s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia)
et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous
avons en particulier abondamment consulté le site Internet http :
//romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous
sont extraites de ce site Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à l'ancien
palais impérial et à la chapelle Saint-Ulrich de Goslar nous
apprend ceci :
« Le palais impérial de Goslar
(en allemand : Kaiserpfalz Goslar)
est un ensemble historique de bâtiments résidentiels,
politiques et religieux, situé au pied de la colline de
Rammelsberg, dans la ville de Goslar, au nord des
montagnes du Harz. Le palais était choisi par les
souverains Saliens du Saint-Empire romain pour être un
centre de leur pouvoir sur le territoire du duché de Saxe.
Dans le complexe palatial, se dressaient la salle de
l'assemblée (Kaiserhaus),
l'ancienne église collégiale de Saint-Simon et Saint-Jude,
la chapelle palatine Saint-Ulrich et l’église Notre-Dame.
Le palais impérial de style roman est la plus grande, la
plus ancienne et la construction la mieux conservée datant
du XIe siècle en Allemagne. Les bâtiments ont
tellement impressionné le chroniqueur Lambert de Hersfeld
(1025-1085) qu'il les décrit comme la “résidence la plus
célèbre de l'empire”. [...]
Histoire : Le palais
est l'un des cinq ensembles palatiaux dans l'actuel land
de Basse-Saxe. À l'origine, il n’était qu’un pavillon de
chasse, décrit dans les chroniques d'Adam de Brême (né
avant 1050, + vers 1083). Le roi Henri II y fait
construire un premier palais vers l'an 1005; la proximité
des mines de Rammelberg place Goslar en tête par rapport
aux édifices plus anciens comme la résidence royale de
Werla.
Dans les années 1030, l'empereur Conrad II le Salique
commençait à agrandir le palais et a jeté les bases pour
la construction de l’église Notre-Dame. Les travaux
continuèrent lors de l'accession au trône de son fils
Henri II et furent terminés au début des années 1050.
L’église Notre-Dame, située à l'est de la salle de
l'assemblée, n'existait plus; la chapelle palatine, au
sud, consacrée à saint Ulrich, fut construite au XIIe
siècle.
Le fils de Henri III, le futur empereur Henri IV du
Saint-Empire, est né à Goslar le 11 novembre 1050; son
père, Henri III, y accueillit le pape Victor II en 1056.
Après le décès du monarque, le 5 octobre 1056, Victor
organise la prise de pouvoir par sa veuve Agnès de
Poitiers. En 1073, Henri IV a dû fuir du palais pour
échapper aux forces rebelles saxonnes. Revenu à Goslar
deux ans plus tard, il a reçu communication de la menace
d’excommunication par le pape Grégoire VII, point de
départ de la querelle des investitures. Le 6 août 1081,
l'anti-roi Hermann de Salm se fit couronner au palais par
l'archevêque Sigefroi Ierde Mayence. Au XIIe
siècle, le palais était un lieu du litige entre l'empereur
Frédéric Barberousse et le duc Henri le Lion. [...]
»
Commentaire
de ce texte
À la lecture, le doute ne devrait pas être permis.
L'ensemble des bâtiments daterait du XIe siècle
(du moins dans la version initiale). Pourtant certains
indices permettent d'envisager une plus grande ancienneté.
Il y a d'abord quelques sculptures du musée lapidaire qui
seraient selon nous préromanes. Il y a aussi, comme nous le
verrons plus loin, la chapelle Saint-Ulrich. Mais il y aussi
le texte lui-même qui nous révèle l'existence de trois
églises : la chapelle Saint-Ulrich, l'église des saints
Siméon et Jude et l'église Notre-Dame. Trois églises ! C'est
beaucoup pour un simple palais. Mais c'est le minimum pour
un groupe épiscopal. Rappelons ce qu'est un groupe
épiscopal. C'est un ensemble formé de plusieurs églises.
L'édifice principal est l'église où siège l'évêque, la
cathédrale, consacrée à la Vierge Marie. Il y a ensuite un
édifice à plan centré. C'est souvent un baptistère dédié à
Saint Jean Baptiste. Enfin il peut y avoir d'autres églises
en général dédiées à des saints locaux. Le nombre de ces
églises est fonction de l'importance de l'évêché. Constatons
que dans le cas présent, on a bien un édifice dédié à
Notre-Dame, un édifice à plan centré et enfin une autre
église.
Notre idée est qu'à l'origine, il y avait à cet emplacement
un groupe cathédral qui aurait servi de résidence temporaire
à des empereurs. La pratique était courante. On sait par
exemple, qu'au IXe siècle, des actes ont été
signés par des empereurs allemands résidant à l’abbaye
Saint-Sernin de Toulouse. Ces résidences temporaires
auraient été aménagées pour accueillir des rois. C'est ainsi
que, dans le cas présent, Henri II et peut-être d'autres
avant lui, ou après lui, auraient fait construire le grand
bâtiment à plan rectangulaire visible sur les images
1, 2 et 3.
La chapelle palatine
Saint-Ulrich
Celle chapelle est visible sur les
images 3 (vue à partir de l'Est) et
5 (vue à partir de l'Ouest).
On constate immédiatement une bizarrerie. Les étages
inférieur et supérieur sont différents. En fait, cette
différence est, pour nous, énorme. En effet, dès le début de
notre recherche, nous avons identifié deux sortes d'églises
: les édifices à plan orienté et les édifices à plan centré.
Or cette église cumule les deux plans. Elle est orientée au
niveau inférieur (nef à vaisseaux prolongés par trois
absides semi-circulaires). Elle est centrée à plan octogonal
au niveau supérieur. C'est d'ailleurs, à notre connaissance,
la seule église qui cumule les deux caractéristiques. On
conclut de cette bizarrerie que, très probablement, cette
église a connu deux phases de construction distantes de
plusieurs siècles. Pourquoi plusieurs siècles ? Parce que
chacune des deux caractéristiques possède sa propre
signification symbolique ou religieuse. Chacun des deux
étages devait avoir sa propre fonction. L'étage inférieur
était destiné au culte chrétien. L'étage supérieur devait
avoir une fonction civile. Ce devait être une sorte de
parlement (endroit où l'on se parle, lieu de palabres).
L'image 6 permet
d'avoir un aperçu de la construction sous et en arrière d'un
arc de la partie inférieure. On y voit les murs extérieurs
arrondis des absides de la nef orientée. Il nous semble que
c'est cette partie qui serait la plus récente. On aurait
d'abord construit une nef à deux étages à plan octogonal. La
nef orientée à trois absides semi-circulaires aurait été
construite après. Par comparaison avec divers baptistères,
la nef d'origine, à plan octogonal, devait être pourvue d'un
noyau central à plan lui aussi octogonal porté par 8
colonnes cylindriques. Ultérieurement, on aurait aménagé les
trois absides à l'intérieur du rez-de-chaussée de cette nef
à plan centré. Et, en même temps, on aurait remplacé le
noyau central, porté par 8 colonnes, par un autre noyau
central, à plan carré, porté par quatre piliers.
Image
12 : Nous pensons que ce chapiteau à plan
octogonal devait être placé sur une des 8 colonnes porteuses
du noyau central. Nous l'estimons préroman.
Image 13 : On a
ici probablement un pourtour de fenêtre lui aussi estimé
préroman. Il est décoré de pampres de vigne et porte une
inscription commençant par
« +GISELEBERTUS ?? E FECIT .... »
Image 14 : Autre
pierre préromane. C'est un linteau en bâtière. Il est décoré
de la scène classique que nous avons appelée « Les oiseaux
au canthare ».
Image 15 : L'image
du lion accroupi est fréquente dans l'art roman. On retrouve
ce lion accroupi dans des bases colonnes supportant des
portiques à l'entrée des églises plus particulièrement en
Italie du Nord. Nous estimons que ces portiques sont romans
(XIe -XIIe siècle). Mais dans le cas
présent, les stries sur le corps du lion font envisager une
période plus ancienne, antérieure à l'an mille.
Datation
envisagée pour la chapelle palatine Saint-Ulrich de
Goslar : an 850 avec un écart de 150 ans.