La cathédrale Nostra Signora Assunta de Vintimille  

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Nous n'avons pas visité cette église. Les images de la présente page sont extraites d'Internet.

Nous n'avons pas de commentaire explicatif sur cette église, hormis celui-ci trouvé sur Internet :

« La cathédrale romane, dédiée à l'Assomption de la Sainte Vierge et à Saint Secondo, patron de la ville, a été érigée durant les XI e et XIIe siècles, sur les ruines d’une cathédrale d'époque carolingienne.
Elle présente en sous-sol une crypte et un baptistère octogonal du XIe siècle ainsi que des vestiges de l'ancienne cathédrale
. »

C'est à présent devenu pour nous une ritournelle qui doit profondément agacer les lecteurs assidus de notre site. Mais nous sommes contraints de la répéter à cause des visiteurs occasionnels qui ne sont intéressés que par un monument (ici la cathédrale Nostra Signora Assunta de Vintimille) et abandonnent la lecture de notre site immédiatement après. Mais en quoi consiste cette ritournelle ? Tout simplement, elle raconte en boucle que les historiens de l'art médiéval ignorent qu'il s'est passé quelque chose entre l'an 1 et l'an mille. Ils datent tous les édifices antérieurs à l'an 1200 du XIeou du XIIesiècle. Mais pas avant. Bien sûr, ils envisagent qu'il ait pu y avoir des édifices avant l'an mille, mais pour eux, ce ne peut être, comme ici, que des ruines.

Naturellement, nous ne sommes pas d'accord avec cette démarche qui ignore toutes les modifications qui peuvent se produire au cours de la vie d'un monument.

Étudions donc cette église.

On découvre sur l'image 1 une église à plan basilical. Sur le mur gouttereau du vaisseau central, apparaissent des arcatures lombardes. Ce sont, selon nous, des arcatures lombardes de première génération. On a un grand nombre de lésènes (pilastres verticaux) : une lésène tous les deux ou trois arcs. Cette plus grande fréquence de lésènes ainsi qu'un appareil assez grossièrement équarri serait caractéristique d'une plus grande ancienneté. La présence de ces arcatures lombardes sur un mur gouttereau fait immédiatement envisager que le vaisseau central est voûté. Ce que confirme l'image 4 (vaisseau central voûté en berceau plein cintre sur doubleaux plein cintre).

On constate une nette différence entre la première partie de la nef (images 4, 6, 7 et 8) et la seconde partie plus proche du chœur (image 5).

On a des points communs entre ces deux parties : chacune est formée de trois vaisseaux voûtés qui devaient être primitivement charpentés.

Les piliers porteurs du vaisseau central sont à section rectangulaire avec deux « verrues », correspondant aux demi-colonnes adossées au pilier, côté vaisseau central et code collatéral (piliers de type R0202). Les arcs reliant ces piliers sont doubles.

Ce type de construction ne correspond pas à ce que nous connaissons de l'évolution normale des piliers. Mais l'examen attentif de l'image 8, complété par celui de l'image 6, permet de comprendre ce qui s'est passé. Sur l'image 8, on constate que le pilier est un assemblage de trois appareils différents. Il y a d'abord le noyau du pilier formé de pierres bien équarries de couleurs rouge et noir posées en lits bien parallèles . Puis, au dessus, il y a les arcs construits dans un appareil plus irrégulier. Enfin, de part et d'autre du pilier, il y a les demi-colonnes engagées construites dans un autre matériau.

Nous envisageons une construction en trois temps sur plusieurs siècles d'intervalle. Au cours de la première période, on édifie une nef à trois vaisseaux charpentés. Les piliers porteurs du vaisseau central sont à section rectangulaire de type R0000. Nous ne savons pas quel est le type de lien supérieur entre les piliers (arc ? architrave ? en pierre ? en bois ?). Dans un deuxième temps, cette construction est remplacée par les actuels arcs doubles. Mais les vaisseaux restent charpentés. Dans un troisième temps, on accole aux piliers les pilastres et demi-colonnes qui supportent les arcs doubleaux, qui à leur tour supportent les voûtes. Dans le même temps, les faîtes des murs extérieurs sont renforcés par les arcatures lombardes. Nous pensons que cette troisième période de construction a été réalisée peu avant l'an mille.

Concernant la deuxième partie de la nef, la plus près du chœur, nous constatons sur l'image 5 que les piliers sont d'un type différent. De part et d'autre du pilier, on peut voir côté intrados de l'arc des colonnes cylindriques de faible hauteur, portées pas des bahuts rectangulaires et portant des chapiteaux, lesquels supportent, par l'intermédiaire d'un chapiteau, la voussure inférieure de l'arc double. Le pilier obtenu est de type R1212.

Nous pensons que les piliers de cette deuxième partie de nef sont plus récents que ceux de la première partie de type R0000, qui ont été construits lors de la première campagne de travaux. Ils pourraient avoir été construits lors de la deuxième campagne de travaux. Une telle idée peut paraître surprenante. Il semble en effet logique que le chœur soit construit avant la nef. Mais, comme il arrive fréquemment, un transept qui n'existait pas auparavant est créé en remplacement d'une ou deux travées de nef. Parfois le chœur est lui aussi remplacé.

Il existe un autre intérêt associé à cette construction. En effet, dans la plupart des constructions romanes ce sont des demi-colonnes ou des pilastres qui sont adossés aux piliers. Ici ce sont des colonnes cylindriques qui sont adossées aux piliers. Le cas est beaucoup plus rare. On l'a déjà rencontré à Sant Pere de Rodes (Catalogne/ Espagne), à Nant (Aveyron/ Occitanie/ France), à Saint-Jacques de Béziers (Hérault/ Occitanie/ France). Nous pensions que cette particularité pouvait être spécifique au peuple goth. Mais la ville de Vintimille est très éloignée des lieux de résidence du peuple goth.


Le baptistère et la crypte

Nous ne savons pas où est situé ce baptistère et nous n'avons pas de plan. D'après les images 9 et 10, il y aurait deux œuvres en rapport avec le baptême. Il y aurait d'abord le baptistère, bâtiment dans lequel s'effectue la cérémonie du baptême. Il ne resterait de ce bâtiment que les colonnes cylindriques coupées à mi-hauteur. Une voûte aurait été installée sur ces piliers.

Et puis il y a la piscine baptismale, de forme octogonale.

Nous pensons que la crypte est représentée sur l'image 11. Sur la droite, une plaque de marbre gravée d'entrelacs et de croix pattées (plus exactement, de croix fleurdelisées).

Un cheval stylisé s'affiche sur le chapiteau de l'image 12. C'est la première fois que nous observons une telle scène sur un chapiteau. Nous n'en connaissons pas l'origine.


Datation envisagée pour la cathédrale Nostra Signora Assunta de Vintimille : an 700 avec un écart de200 ans.