L'église San Michele Arcangelo de Vintimille
Nous n'avons pas visité cette église.
Les images ci-dessous sont extraites d'Internet.
Nous n'avons pas d'information sur cette église. Hormis une
fiche du site
structurae.net donnant la date du Xesiècle
pour le début des travaux et du XIIesiècle
pour leur achèvement. Ce qui constitue une information bien
mince, non étayée. Et anachronique (Remarque
: « Anachronique : qualifie l 'état de
désuétude de quelque chose qui est en retard sur son temps
ou décalé vis-à-vis de son époque ». Nous
employons ici ce mot dans le sens de «
en désaccord de temporalité ». Il y a d'abord la
date du Xesiècle sur laquelle nous
reviendrons. Mais le désaccord concerne aussi et surtout la
durée des travaux : on ne construit pas sur deux siècles,
mais au plus sur vingt ans. Le concepteur d'un projet veut
assister à l'achèvement de ce projet. Et il en est de même
pour ceux qui financent le projet. La construction devenue
effective n'est, sauf exception, pas remise en question dans
les décennies suivantes. Ce n'est que beaucoup plus tard
(plus d'un demi-siècle) qu'un nouveau projet peut voir le
jour. Le plus souvent pour compléter ou améliorer la
construction précédente sans la détruire. En conséquence,
une construction effectuée sur plusieurs siècles n'est pas
le résultat d'une seule campagne de travaux, mais de
plusieurs issues de conceptions différentes.
Examinons à présent cet édifice.
La façade Ouest (image 1) est caractéristique des façades des premières
basiliques chrétiennes. Elle apparaît cependant nettement
plus récente que celles-ci avec des fenêtres géminées
romanes, des arcs entrecroisés au pignon du toit, et surtout
un beau portail. La paroi contenant ces pièces d'art roman
tardif a probablement été plaquée sur une façade plus
ancienne. Comme nous l'avons dit, le portail (image
2) est roman. Nous sommes cependant surpris de
découvrir, sur les chapiteaux, des orants aux bras levés,
surtout présents dans les figurations antiques. On retrouve
des arcs entrecroisés sur le pourtour de l'abside (image
3). Toujours sur l'image
3, on
constate que la nef est unique alors que sur l'image
1 on la voyait triple. Cependant l'image
3 révèle l'existence de deux arcs côté Nord ainsi
que la trace d'arrachements. Nous envisageons donc que,
primitivement, la nef était à trois vaisseaux mais que, au
moins du côté du chœur, il y a eu suppression des
collatéraux.
Les images 4 et 5 confirment
cette idée. La nef primitive devait être formée de trois
vaisseaux charpentés. Les piliers primitifs du vaisseau
central étaient à section rectangulaire de type R0000.
Actuellement, les deux paires de piliers visibles sur les images 4 et 5 sont
légèrement différentes. Les piliers les plus proches sont de
type R0001, alors
que ceux d'arrière-plan sont de type R0000.
Les pilastres adossés aux piliers sont eux-aussi différents.
En premier plan, ce sont des colonnes demi-cylindriques
partant du sol. En deuxième plan, ce sont des pilastres à
section rectangulaire partant de l'imposte. Les impostes
sont à chanfrein vers l'intrados (selon nous plus récentes
que les impostes à chanfrein multidirectionnel). Les arcs
reliant les piliers sont simples. Le fait que les piliers
soient légèrement différents montre qu'il y a eu deux
campagnes de travaux dans la construction de ces piliers. Il
y a eu une troisième campagne (voire plus) lors de la
construction des voûtes.
D'après le cadre que nous nous sommes fixés, les nefs
triples à piliers de type R0000
seraient antérieures à l'an 800, cette date étant donnée
avec une grande marge d'incertitude.
Il existe une crypte (image
6) située sous l'autel principal. Son entrée est
visible sur l'image 5.
Elle a probablement été construite avant l'an mille à
l'intérieur de la basilique primitive. Le principe était le
suivant : on bâtissait une « mezzanine
» à l'intérieur de l'église dans la seule
partie de l'abside et du transept ou de la première travée
de nef. L'autel principal était installé au-dessus du
plancher de séparation. La partie intérieure était réservée
au culte des reliques.
Datation
envisagée pour l'église San Michele Arcangelo de
Vintimille : an 800 avec un écart de 150 ans.
Conclusions
sur les monuments de Ligurie
Les résultats que nous avons sur la Ligurie ont été pour
l'essentiel obtenus à partir d'images recueillies sur
Internet. C'est une région que nous n'avons visitée que très
exceptionnellement. Pour la petite histoire : au cours d'un
voyage que nous avions programmé pour la région des
Pouilles, nous nous sommes arrêtés à Savone, contraints et
forcés, car toutes les routes en direction de Gênes avaient
été barrées. Une bombe datant de la dernière guerre devait
être désamorcée ! Toutes les autres fois, nous avons
traversé la Ligurie sans nous arrêter.
Il existe un ouvrage de la collection Zodiaque
intitulé « Piémont
et Ligurie Romans », mais nous n'avons pu nous le
procurer. Nous sommes persuadés qu'il existe d'autres
monuments que ceux que nous avons étudiés. Nous espérons que
d'autres que nous prendrons le relais de cette recherche. En
ce qui nous concerne, nous ne pensons pas avoir le temps ou
l'opportunité de le faire. Nous devons encore étudier
beaucoup d'autres régions ou pays d'Europe qui, nous en
sommes certains, devraient apporter leurs lots de
découvertes à faire tant dans le domaine esthétique que dans
la compréhension du contexte historique ou de l'évolution de
l'architecture.