La cathédrale Nostra Signora Assunta de Savona 

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Une page du site Internet Wikipedia est consacrée à cette église. Cette page est écrite en italien. En voici un extrait produit en français grâce à un programme de traduction automatique : « En 1528, Savona s’était rendu aux troupes génoises qui avaient conquis la ville et occupé la partie la plus ancienne du village sur la colline de Priamar. Dans les années qui suivirent, les Génois construisirent une imposante forteresse sur ce site, démolissant systématiquement tous les bâtiments anciens, y compris la cathédrale du IXe siècle, d’abord désaffectée, puis finalement détruite en 1595. Pour ces raisons, en 1559, le pape Paul IV cède à la cathédrale l’église Saint-François, dont le cloître existe toujours sur le côté gauche de la cathédrale actuelle. En 1584, la construction du bâtiment d’aujourd’hui a commencé, sur l’ancienne église du couvent de Saint-François. Elle est terminée en 1605. »

Nous avons effectué une visite rapide de ce monument et la majorité des images de cette page a été réalisée lors de cette visite.

Si l'on comprend bien le texte ci-dessus, la cathédrale primitive de Savone existait à un autre endroit, la colline de Priamar. Cette église a été détruite en 1595. Mais auparavant, une autre cathédrale avait été construite (ou du moins était en cours de construction) à l'emplacement actuel qui avait été préservé par les Génois. Les deux tours à bossages voisines de la cathédrale (image 1) sont des restes du Moyen-Âge. Malgré leur aspect primitif, nous ne sommes pas certains qu'il faille les attribuer au Haut-Moyen-Âge.

Le texte ci-dessus nous apprend que, « en 1584, la construction du bâtiment d’aujourd’hui (la cathédrale actuelle) a commencé, sur l’ancienne église du couvent de Saint-François. ». Il est certes assez précis. Mais que signifie le mot « sur » ? Cette cathédrale a pu être construite sur l'emplacement de l'ancienne église (avec un plan différent de celle-ci). Ou bien sur les fondations (même plan). Ou encore sur les murs et piliers, les travaux consistant à cacher les structures anciennes sous un décor un peu plus moderne. La nuance associée au mot « sur » est donc d'importance et peut permettre d'orienter la recherche. Au vu de la hauteur des piliers, nous pensons cependant qu'il y a eu reconstruction totale de la nef. Cette église pourrait donc avoir été entièrement construite à la fin du XVIesiècle. Son plan basilical montre bien qu'il y a eu permanence des formes architecturales jusqu'au XVIesiècle (images 2, 3 et 4).

Une belle cuve baptismale trône au fond de cette église. Voici la traduction en français d'un texte qui l'accompagne.

« Cuve baptismale. Fabriquée à partir d’un grand chapiteau byzantin, faite de marbre de Chypre. L’œuvre date du VIesiècle. La datation de son transport et de la transformation en cuve baptismale demeurent obscurs, probablement du XIIesiècle. Elle était peut être placée à l'origine (XVesiècle) dans la fine clôture en marbre du choeur de l'ancienne cathédrale. »

Concernant la dernière phrase de ce texte, nous ne la comprenons pas. Une cuve baptismale est en général placée à l'entrée d'une église mais pas à l'entrée du chœur. La cuve baptismale permet au baptisé d'entrer dans la nef, lieu des simples fidèles. Mais pour entrer dans le chœur, il faut accéder à une dimension supplémentaire.

Par contre, il est possible que cette vasque ait été placée à l'entrée. Mais pas comme cuve baptismale. Peut-être comme bénitier ?

Revenons à la première partie de ce texte explicatif de la cuve baptismale. Nous savons que cette cuve a été fabriquée à partir d'un chapiteau. Un chapiteau issu d'un monument, sans doute une église. Et une église disparue. Ou, si elle existe encore, non identifiée. Et on sait aussi que, tout à côté, il y avait une église. Une église qui a disparu. Logiquement, on devrait faire le rapprochement. Se poser la question : « Ce chapiteau ne proviendrait-il pas de l'ancienne cathédrale ? ». Eh bien non ! Il semblerait que cette hypothèse, toute naturelle qu'elle soit, ait été d'emblée rejetée. Pour quelles raisons ? Nous l'ignorons.

En tout cas, c'est l'hypothèse que nous privilégions. Même si d'autres hypothèses sont envisageables.

Il faut comprendre que la présence au sein des collections de musées de chapiteaux isolés n'a pas été suffisamment exploitée. Pour un archéologue, un chapiteau, ce devrait être un peu comme une dent d'hominidé pour un paléontogue : à partir de la dent, on arrive à reconstituer tout l'individu. Eh bien, de même, à partir d'un chapiteau, on doit arriver à reconstituer le pilier qui l'a porté, l'arc qu'il a soutenu. Et enfin, l'ensemble du monument dans lequel il était inséré.

Cette cuve baptismale (ce bénitier ?) révèle l'existence d'une église de grandes dimensions. À ce titre, elle peut être aussi importante que nombre d'édifices étudiés dans ce site.


Datation envisagée pour la cuve baptismale (bénitier ?) de la cathédrale Nostra Signora Assunta de Savona : an 500 avec un écart de 150 ans.